Hadopi à l'école, la meilleur idée depuis Charlemagne.
La rubrique legamedia du très officiel site Educnet fait état de :
"La loi Hadopi qui favorise la diffusion et la protection de la création sur internet demande à l’éducation nationale de renforcer l’information et la prévention auprès des jeunes qui lui sont confiés."
Ainsi est-il fort normal que les enseignants soient amenés tout prochainement à aborder enfin les deux aspects fondamentaux de cette loi, l'internet et l'informatique d'un côté, les droits d'auteur de l'autre. Deux aspects fondamentaux également pour leur propre enseignement puisque qu'ils y sont confrontés quotidiennement dans l'exercice de leur profession. Voilà donc qui devrait les ravir qu'un gouvernement prenne enfin à coeur ces questions essentielles.
L'informatique plus encore que l'internet est une composante devenue vitale à l'enseignement. Citons:
Le
rapport Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation (SNRI), remis
le 23 juillet 2009 à Valérie Pécresse, pour ce qui concerne
l'enseignement de l'informatique, fait le constat que : "Dans les
filières non spécialisées des écoles, l'enseignement de l'informatique
est généralement réduit. De façon plus générale, le système éducatif
n'a pas donné une place suffisante à ces disciplines en regard des
enjeux futurs, industriels et d'innovation pour l'ensemble de
l'économie nationale, et de participation à la vie sociale et politique
de la part des citoyens. Absentes aux niveaux primaire et secondaire,
elles sont inexistantes ou trop limitées dans les classes préparatoires
aux grandes écoles. La majorité des ingénieurs et chercheurs non
informaticiens n'acquièrent pendant leur cursus qu'un bagage limité au
regard de ce que l'on observe dans les autres disciplines. Pourtant,
ils utiliseront ou pourront avoir à décider de l'utilisation d'outils
informatiques sophistiqués. Il est à craindre qu'ils ne le feront pas
avec un rendement optimal ou que, en position de responsabilité, ils
sous-estimeront l'importance du secteur."
Un tel enseignement, qui
doit se généraliser, correspond aux besoins du pays et de son économie.
Rappelons que l'informatique représente 30 % de la R&D au plan
mondial (mais 17 % seulement en Europe), que les TIC (Technologies de
l'information et de la Communication) vont constituer 50 % de
l'augmentation de la croissance dans un futur proche, qu'elles
constituent un gisement d'emplois considérable, que l'informatique est
l'une des trois grandes familles de la science moderne.
(Source :
http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d0912a.htm)
Les
enseignants ont donc à relever un véritable défit stratégique tout en
se heurtant à des questions d'ordre juridiques que l'on peut résumer
avec cet extrait d'article sur les droits numériques et la pédagogie :
"…
On doit réfléchir, à l’heure des nouvelles technologies et de la
substitution progressive de la propriété par la notion d’accès, à son
rôle dans le cadre d’une probable et enfin réalisable démocratisation
de la culture, non de sa consommation que son propre rôle antérieur
rendait impossible ou invalidait, mais de sa création." En rappelant
que "l’imitation et la modification sont à la base de la création
entendue comme mémoire et transmission, puisqu’elles sont le moteur de
l’apprentissage, processus ou objet même de la création".
(Article complet :
http://www.framablog.org/index.php/post/2009/04/09/numerique-droit-d-auteur-et-pedagogie-archambault)
L'impact
d'Hadopi a donc une influence majeure sur l'enseignement lui même dont
élèves et parents doivent, au premier chef, être complètement informés
afin de se mettre en conformité avec La loi. On peut être persuadé que
devant un enjeu qui les concerne aussi directement, les enseignants
sauront répondre présent.
Il ne fait également aucun doute que
ces mêmes enseignants mettront du coeur à enfin faire connaître aux
élèves ce qu'est le sacro-saint droit d'auteur, créé pour protéger les
auteurs des éditeurs, et non pas des lecteurs, et en tirer la leçon
civique qui convient. Ils auront donc toute latitude pour intéresser
leurs élèves à Paul Valery, un auteur du domaine public, et son fameux
"le paradoxe, c'est le nom que les imbéciles donnent à la vérité". Une
des vertus cachées de la loi Hadopi que de pouvoir faire redécouvrir
les classiques, ce dont il ne faut pas se priver en ces temps de crise
"intellectuelle".
Le commentaire du Code de la Propriété Intellectuelle sera aussi source d'une profonde élévation, surtout cette partie :
Le
contrat d’édition est défini par l’article L 132-1 du Code de la
Propriété Intellectuelle : "Le contrat d’édition est le contrat par
lequel l’auteur d’une œuvre de l’esprit ou ses ayants droit cèdent à
des conditions déterminées à une personne appelée éditeur le droit de
fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des exemplaires de l’œuvre, à
charge pour elle d’en assurer la publication ou la diffusion".
En
aucun cas, il est dit ou supposé que la cession des droits est
monopolistique, puisqu'on parle du droit de fabriquer ; chose que les
éditeurs transforment régulièrement en propriété exclusive des droits.
Il
est donc concevable dans l'esprit, que des droits soient "loués" ou
"consentis" à plusieurs éditeurs en même temps. Lequel aurait donc
autorité pour revendiquer la protection d'Hadopi ?
La réponse
pourrait alors être jouée au poker ou au 421 en y associant cet aspect
ludique si prisé des élèves dans leur apprentissage.
Accessoirement
ils pourront conseiller pédagogiquement la lecture d'un bon article et
sans enfreindre l'Hadopi. Comme celui-ci par exemple :
http://www.village-justice.com/articles/HADOPI-comme-oeuvres-Celine-Fretel,5316.htmlEnfin,
la lecture de la lettre de Guy Môquet prendrait maintenant tout son
sens en guise de conclusion ainsi que celle de l'article 35 de la
Convention des Droits de l'Homme et du Citoyen qui est le fondement
même de notre république ; l'article 1 étant aboli par l'Hadopi.
Une
pointe d'humour pourrait émailler les débats en narrant une des blagues
dont on dit qu'elle circule dans les couloirs de l'assemblée nationale.
On dit mais ça se trouve c'est même pas vrai car sinon cela pourrait
tomber sous le coup du droit d'auteur. Il se dirait, donc, que le
mammouth, comme le mouton, serait un animal à poil laineux. A poil
laineux, A poil laineux A poil ...
Et de ne pas se priver de
rappeler que, le mouton se disant kebir en arabe, l'aïd el kebir
française, identité nationale oblige, se fête le 1er mai à la bastille
et non pas le 21 juin comme tant d'élèves le croient encore.
Qui
peut désormais ne pas souhaiter que l'Hadopi soit intégrée au programme
scolaire pour insuffler aux futures élites de la nation cet esprit
démocratique qui fait la grandeur de cette identité nationale bientôt
elle aussi à tous les programmes ?
Sans aucun doute, Hadopi à l'école est la meilleur idée depuis Charlemagne.