L'En Dehors

Le dérèglement climatique variera d’une région du globe à l’autre. Au programme, s’annoncent cyniquement les sécheresse, inondations, accentuation des vents, etc. Les cycles agricoles seront profondément perturbés, la disponibilité en eau sera aléatoire, la demande en énergie sera encore plus élevée.

Aujourd’hui déjà, l’offre et la demande en hydrocarbures fossiles sont arrivés à un point critique : l’offre qui diminue inexorablement équivaut à la demande qui elle, ne fera qu’augmenter. Les Etats qui en ont la capacité vont se tourner vers les énergies nucléaires pour subvenir à leurs besoins en énergie. L’enjeu ? La stabilité et le renforcement de la structure étatique. Si la demande de la population en énergie n’est pas satisfaite, les Etats ne donneront pas cher de leur peau. De plus, c’est dans l’intérêt de l’Etat de s’assurer le monopole de la gestion de l’énergie. La population sera forcée d’aller se blottir dans les bras de ce nouvel Etat paternaliste aux relents sécuritaire.

Aussi, si un Etat est capable d’autoproduire du combustible nucléaire, il est pratiquement en mesure de fabriquer des ogives à la même sauce. Les pays munis de l’arme nucléaire l’utiliseront pour parader et menacer. Le statut de « pays nucléaire » permet exactions et aventures militaires chez les voisins les plus faibles pour s’approprier le contrôle des réserves en énergie, les surfaces agricoles intéressantes et les réserves hydrauliques.

« La rareté de l’offre énergétique - et la nécessité de plus en plus urgente d’y accéder - fait du nucléaire une source d’énergie primordiale. La prolifération d’armes nucléaires s’en trouve accélérée, au fur et à mesure que certains pays développent des installations d’enrichissement et de retraitement du combustible afin d’assurer leur sécurité. Rappelons que la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Royaume-Uni et la France seront tous en possession de l’arme nucléaire, probablement rejoints par l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, Israël, l’Iran, l’Egypte et la Corée du Nord. La gestion des tensions politiques et militaires, des affrontements occasionnels et de la menace de guerre constituera un défi. [1] »

Et les énergies renouvelables ? Les changements climatiques vont causer de graves perturbations des cycles agricoles... et une diminution de la surface des terres cultivables, les biocarburants ne sont donc pas considérés comme une alternative fiable par les Etats. L’énergie renouvelable au plus gros potentiel sera l’hydraulique, source également de très possibles conflits interétatiques à cause du nombre de cours d’eau qui traversent plusieurs frontières comme par exemple l’Amazone, le Colorado, le Nil, le Fleuve jaune.

Le lobby nucléaire utilise déjà son arsenal de propagande démagogue pur nous habituer aux « bienfaits » de l’énergie du nucléaire. C’est une énergie « propre », puisqu’elle ne produit pas de gaz a effet de serre... elle ne contribue donc pas aux changements climatiques, l’argument est facile. À titre d’exemple, AREVA « experts en énergie » (nucléaire et renouvelable) affirme dans ses publicités que ses solutions énergétiques préserveront la planète, puisque ses « énergies ont de l’avenir. Un avenir sans CO2 ». Ce n’est évidemment pas parce qu’on ne produit pas de dioxyde de carbone qu’on est propre ! Tchernobyl revient rapidement en mémoire, le grave incident de juillet 2005 en Suède n’est vraiment pas loin, les essais et largages de bombes atomiques et nucléaires non plus...

Le Plutonium peut encore être mortel dans 250000 ans [2]. Les déchets de la technologie nucléaire sont enfouis dans d’immenses sarcophages à des centaines de mètres sous terre, « une réalité qui vient nous rappeler de façon troublante que certains des risques créés par notre civilisation vont lui survivre ». Scientifiques et anthropologues se creusent la tête pour essayer de trouver un ensemble de symboles qui seront encore intelligibles après plus de 50 générations pour signifier les dangers que représentent les sites d’enfouissement des déchets radioactifs. La guerre nucléaire est déclarée aux générations futures.

[Louis Jazz]

Sources :

« Rapport secret du pentagone sur le changement climatique » éd. Allia, Paris, 2006.