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Les mesures d’urgence comprennent des privatisations, la réforme de la sécurité sociale et de gel des salaires
Sur quoi va déboucher la crise financière en grecque ?
Que le gouvernement grec ne va pas résister à la pression de la Banque
centrale européenne, la bourgeoisie financière et des autres
gouvernements de l’UE, est hautement certain. Mais le peuple grec
va-t-il supporter la pression de son propre gouvernement ? La Grèce
semble être proche de la faillite. Pendant que les agences de notation
et les politiciens européens assaillent le gouvernement socialiste pour
qu’il procède à des "réformes", c’est-à-dire à des réductions
drastiques dans les dépenses publiques pour éviter la faillite,
Papandreou a déclaré que des temps difficiles s’annoncent pour le
peuple grec. Et au final, tout cela se résume à ceci : ce qui fait le
plus peur à Papandreou, l’agitation ou la bourgeoisie financière
européenne ? Sur un blog étatsuninen, quelqu’un a même prédit qu’on
pourrait en arriver à voir les chars dans les rues d’Athènes.
Il y a une crainte que la crise financière grecque puisse déstabiliser
la zone euro. Les banques, les politiciens et les infâmes agences de
notation font massivement pression sur le nouveau gouvernement de
Papandreou. Dans l’édition en ligne du journal Kathimerini, on lit ce
qui suit :
“Hier, le Premier ministre George Papandreou a évoquer pour la première
fois la possibilité que le gouvernement adopte des mesures d’urgence
pour relancer une économie en ruine, et a qualifié la dette croissante
du pays comme une menace potentielle à la « souveraineté nationale ».”
Kathimerini poursuit :
“ Selon des sources diverses, Papandreou a tenu une série de réunions
avec ses plus proches conseillers et des représentants du secteur
industriel, et il est possible que s’ouvre dès lundi prochain [14
décembre] le débat sur les réformes possibles. Les mêmes sources
affirment que la proposition de mesures d’urgence incluse une série de
privatisations, une tentative pour s’attaquer à la patate chaude de la
réforme de la sécurité sociale, et même le gel des salaires des
fonctionnaires. Des sources de la Maximos Mansion [Premier ministre]
n’ont ni confirmé ni nié que vont être discutées ces propositions ”.
Alors que la grève des travailleurs municipaux de
nettoyage entre dans sa deuxième semaine et a inondé Athènes de
milliers de tonnes d’ordures, sur un blog d’experts financiers des
Etats-Unis, quelqu’un décrit le pire des scénarios possibles si
l’agitation se poursuit :
“ Contrairement à la Californie, qui peut emprunter auprès du vieil
oncle Sam, il est actuellement illégal que d’autres pays européens
puissent racheter la dette grecque ; il est donc possible que certains
autres pays européens se déclarent en faillite (même si je suis
d’accord avec l’auteur du message en ce qu’ils peuvent violer leur
propre Constitution).
Nous avons déjà vu dans le passé d’autres pays se déclarer en cessation
de paiement. Mais contrairement à l’Argentine, la monnaie grecque ne
peut ni être dévaluée ni fluctuer comme elle le ferait dans des
circonstances normales (quand la Grèce pouvait émettre de la monnaie
pour tenter, par une tentative inflationniste, de trouver une solution
à sa dette). La monnaie grecque est l’euro – le même euro avec lequel
sont achetés des biens et services à Paris ou Düsseldorf, et qui, en
Grèce reste artificiellement forte. Ils peuvent cesser de payer la
dette mais ne peuvent pas émettre de l’argent pour répondre à leurs
engagements.
Il n’y a donc pas moyen de sortir de la situation. Même si la Grèce est
déclarée en faillite face à quelque demande de remboursement que ce
soit, et qu’elle élimine le poids de la dette dans ses comptes
courants, il est clair qu’elle ne peut survivre par ses propres moyens.
Comment va-t-elle payer son armée, sa marine, ses pompiers, sa police,
ses éboueurs, ses médecins, ses infirmières, etc. ?
La Grèce est connue pour ses nombreuses grèves des services municipaux.
L’an dernier, les postiers ont mené une grève de six semaines. Cela a
été un cauchemar, et ce n’était qu’un seul service. Imaginez tout le
pays en grève, sans argent en circulation. Une situation semblable
pourrait conduire, littéralement, au retour des chars dans les rues
d’Athènes.
Il y a un autre problème peut-être plus insidieux : la crédibilité de
l’euro. Si les pays étrangers ne peuvent racheter la dette grecque, ils
vont examiner à la loupe les autres pays européens les moins stables
dans la zone euro, et vont exiger une hausse des taux d’intérêt. A
moins qu’une main invisible travaille avec une information parfaite,
nous allons voir de plus en plus de tels problèmes. L’« envol vers la
qualité » pour les euros français et allemands peut ou pas correspondre
à un niveau de change jugé juste pour les pays haut-de-gamme qui paient
pour l’euro espagnol et italien. Ce qui ne peut que s’exacerber si la
situation de révolte sociale s’intensifie en Grèce.
En tout état de cause, ce n’est pas une bonne perspective”
Rich Grove
La
Grèce, avec le Portugal, l’Irlande et l’Espagne fait partie des PIGS
(cochons) : élégant acronyme anglais des pays les plus endettés de la
zone euro. Le gouvernement irlandais vient de faire voter
par le parlement, vendredi 11 décembre, la baisse des prestations
sociales. Devraient suivre la semaine prochaine un ensemble de mesures
dont les plus significatives seront la baisse des allocations chômage
et des salaires des fonctionnaires (on parle de -5% en moyenne, et de –
15% pour les très hauts salaires).
Même si le gouvernement socialiste grec a déjà évoqué un gel des plus
hauts salaires dans la fonction publique, et un coup de frein aux
embauches, le premier ministre a déclaré exclure toute copie du
« modèle irlandais ». La bataille ne se jouera pas « contre les
salaires » mais contre l’évasion fiscale, l’économie immergée, la
« corruption systémique » et la mauvaise gouvernance.
Ça, c’est une position de politicien à usage interne. Et qui ne vaut
que pour ceux qui y croient. D’autant que le temps « presse », que,
selon un quotidien libéral (Kathimérini), Bruxelles demanderait plus de
« rigueur », et que de toute façon, l’exactitude des comptes publics
est une vaste plaisanterie (ce sont des banques étrangères qui
comptabilisent le niveau de la dette grecque !).
Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques et
monétaires, a salué le plan d’austérité budgétaire présenté par
l’Irlande. "L’Irlande souffre elle aussi beaucoup de la crise. Mais la
différence, c’est que l’Irlande a pris des mesures depuis un an, avec
un budget extraordinairement exigeant pour 2010. C’est la voie à
suivre", a-t-il dit au quotidien espagnol El País.
Le 13 décembre
Commentaires :
Yoj |
Révolte en Grèce ?Un article sur le monde-diplo à lire de Valia Kaimaki.
Répondre à ce commentaire
|
à 16:21