Lu sur
CMAQ : "Comment l'une des démocraties les plus modernes au monde, la République française, a-t-elle pu se laisser entraîner dans une aventure génocidaire sans précédent ? Quels ont été les mécanismes qui ont permis une telle implication de l'appareil d'Etat français dans le génocide rwandais, sans que des hommes politiques, des intellectuels et les principaux médias, à quelques exceptions près, ne se dressent pour dénoncer et tenter d'arrêter l'inavouable ? (*)
A ces questions, la Commission d'enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsi, qui a tenu ses séances publiques du 22 au 26 mars 2004 à Paris, a apporté des réponses à la fois précises et terrifiantes.
Cette Commission créée à l'initiative de quatre associations (Survie, la Cimade, Aircrige, l'Observatoir des transferts d'armements) a permis de confirmer le rôle essentiel de l'exécutif et de hauts responsables militaires Français dans la préparation et l'exécution du génocide rwandais. Après avoir épluché des dizaines de rapports d'enquêtes, après avoir entendu des dizaines de témoignages de victimes, d'hommes politiques (dont Pierre Brana, l'un des rapporteurs de la Mission d'Information parlementaire sur le Rwanda en 1998, présidée par Paul Quilès), d'historiens, d'humanitaires (notamment, Bernard Ganjon de Médecins du Monde et Jean-Christophe Rufin) de journalistes et d'analystes (notamment Colette Braeckman et Alison Des Forges), la Commission a pu dresser des conclusions provisoires sur le rôle de la France dans le dernier génocide du XXème siècle, tant au plan militaire et financier, que diplomatique et ideologique.
Ces conclusions parlent d'elles-mêmes.
Nous reproduisons ci-après in extenso, les conclusions provisoires de cette Commission.
CONCLUSIONS PROVISOIRES DES TRAVAUX DE LA COMMISSION D'ENQUETE CITOYENNE SUR LE ROLE DE LA FRANCE DURANT LE GENOCIDE DES TUTSI AU RWANDA EN 1994 (Paris, 22-26 mars 2004)