Lu sur
Réfractions : "L’ACTION DIRECTE NON-VIOLENTE PROUVE
que l’on peut agir sans violence,mais
peut-on gouverner sans violence ?
Car Christian Mellon et Jacques Sémelin remarquent
à juste titre que l’existence d’une
non-violence politique ne signifie pas qu’il
y ait une politique non-violente1 : « nécessaire
et possible dans l’action, la nonviolence
l’est-elle encore dans la gestion d’une société au quotidien
? » Cette question se cristallise autour de la notion d’État,
que Gandhi définit comme la violence sous sa forme organisée
et intensifiée. Une gestion non-violente du social implique
donc la suppression de l’institution étatique : mon idéal,
affirme Gandhi, serait « un état d’anarchie éclairée » où « chacun
serait son propre maître »2. Si les libéraux partagent avec
le Mahatma une méfiance permanente envers l’État, ils considèrent
néanmoins ce dernier comme nécessaire à la garantie des
libertés individuelles. Il est pour eux un moindre mal.
L’idée de cet article est donc de confronter la pensée politique
de Gandhi au libéralisme, paradigme dominant de la
modernité politique. Au terme de cette comparaison, nous
serons en mesure de répondre à la question du rapport de
Gandhi au pouvoir politique. Son modèle de société et sa
conception du pouvoir font du Mahatma l’un des précurseurs
de ce que nous appellerons l’anarchisme non-violent.
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