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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Fiesta Bérurière : défoulement collectif dans la boue!
Lu sur CMAQ : "Le CMAQ n'est habituellement pas le lieu de revue d'événements culturels, mais celui-là était particulier, étant donné sa nature engagée... Non seulement pas les opinions anarchistes préconisées par les groupes invités, dont le légendaire Bérurier Noir, mais aussi par la présence de nombreuses organisations militantes du Québec sur place, dont le CMAQ.



Ce ne fut pas une journée de tout repos où tout se passe comme prévu, loin de là. Bien sûr il y a eu la pluie, que dire, le déluge! Mais les associations invitées ont rencontré un autre pépin avant même l'arrivée de l'orage maudit: les autorités du Festival d'Été n'avaient pas prévu installer les tables à l'intérieur du site du Festival. La crainte de possible grabuge aurait justifié cette décision, puisque le site avait été dégarni et renforcé au maximum. Aucun chapiteau ou kiosque abrité n'attendaient les groupes, seule une pile de tables pliantes laissée à l'extérieur du site, entre les deux entrées, en plein soleil et sans protection contre l'éventuelle pluie...

Finalement les associations ont décidé de faire leur place avec les moyens disponibles. Le site n'était toujours pas ouvert et de plus en plus de monde se massait près des entrées, ce qui a fait que le festival a commencé "hors site", avec l'installation des bannières et des tables, distributions des tracts et nombreuses rencontres et discussions improvisées sur place!

La suite des événements aura été dictée par Dame Nature. Une heure après l'installation, l'orage qui grondait juste à l'est du centre-ville a fini par s'imposer, d'abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu'à atteindre une intensité remarquable qui a su mettre à l'épreuve l'endurance des milliers de personnes déjà arrivées. Les associations présentes ont rapidement plié bagage. Le site n'était toujours pas ouvert, une heure après l'heure prévue, et la tempête a provoqué l'effondrement d'une structure près de la scène, ajoutant presque une heure et demie de retard supplémentaire. Pendant que plusieurs courageux demeuraient auprès des entrées et que le ciel leur tombaient sous la tête, beaucoup d'autres ont fui dans tous les sens, utilisant tout type d'abri disponible aux alentours...

Admiratif devant la tenacité des fans, Bérurier Noir a finalement ouvert la soirée, le temps d'une chanson, question d'encourager ce public dingue et joyeux... Le terrain complètement imbibé n'a pas su résister au retour de la foule...

Le grabuge tant appréhendé s'est finalement transformé en l'un des plus beaux partys de bouette que l'ont ai pu voir depuis longtemps... Des milliers de personnes se sont investies dans ce gigantesque défoulement collectif et le reste, les photos le racontent!

Au plus fort de la soirée, lors de la prestation de Bérurier Noir en fin de soirée, environ 60,000 personnes entonnaient en coeur et dans la joie les hymnes anars du collectif français, heureux de leur retour en sol québécois après tant d'années. C'était un moment unique et intense, dont la dimension avait de quoi étonner. Bravo!


Cliquez sur une photo pour en voir une version agrandie.













































toutes les images (c) ::neonyme.photo (neo@null.net)

D'autres photos disponibles en cliquant ici

www.cmaq.net/upload/extra/Quebec/Berurier/
Photo-reportage complet: 46 photos

Ecrit par libertad, à 22:54 dans la rubrique "Culture".

Commentaires :

  Anonyme
21-07-04
à 08:45

LES HEROS SONT FATIGUES (du spectacle de la pseudo-contestation)

Les héros sont fatigués ...

Aujourd'hui, les "bérus" votent vert ou chevènement ... mais toujours Chirac aussi ... "avec
plaisir" en plus ! Porcherie porcherie disaient-ils ... Mais cette époque est bienr évolue : l'heure est maintenant à la "rédemption". A quand à la repentance ?

Et puis pour soulager sa conscience, on fait une chanson "CNT" qu'on va chanter au festival des Vignoles avec les amis de la Brigada Fleury Michon (25 euros l'entrée pour le festival de Brigada Fleury Michon ... On est loin des 50 balles par concert des années héroique ... Que voulez vous,il faut bien vivre ma pôv dame ...)

Spectacle quand tu nous tiens !

Ni dieu, ni maitre, ni idolle.

Twist again

Ci dessous un article paru dans Libé le 14 juin dernier ...

PS : merci de n'avoir pas flouté le svisages des militants dans le reportage photo ... Est ce que les compagnons canadiens n'ont rien à craindre de la police ni des fachos ???
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Bérurier Noir (François, Loran, Masto), groupe punk-rock mythique de la
scène alternative française des années 80, revient après quatorze ans de
silence et prépare un album.

Retour de baston

Par Philippe BROCHEN

lundi 14 juin 2004

On a appris à se méfier des ressuscités, ces salisseurs de mémoire, ces
intrus du présent, ces nostalgiques des lendemains. Comme de Chevènement et
de sa sortie de coma fatale à Jospin en 2002. Comme des retraités du tennis
Navratilova, Borg, et Maradona aux tentatives de come-backs pathétiques.
Mais si l'on en croit le retour convaincant des Bérurier Noir (nom hommage
au héros de San Antonio) lors des dernières Transmusicales de Rennes, en
décembre, et leurs projets de scène et d'albums, il semble que le suicide
favorise la rédemption.

Cette formation phare du punk-rock, née en 1983 dans un squat d'usine, rue
de Pali-Kao, à Paris (XXe), avait programmé et annoncé son hara-kiri en
novembre 1989 en pleine gloire, à l'issue de trois concerts à l'Olympia.
Fatiguée d'être le porte-drapeau de la radicalité, de ce «joyeux merdier»
devenu trop lourd à porter, trop organisé, trop cadré. Harassée par cette
vie de «troupeau d'rock» nomade qui commençait à s'assécher artistiquement
et au sein duquel, succès grandissant, des tensions se faisaient jour sur le
futur à donner à l'aventure : rester alternatifs et radicaux ou prendre du
champ avec la marge originelle ? «Avec l'âge, les trajectoires se séparent»,
rappelle Marsu, leur manager de l'époque, que les Bérus avaient étiqueté
«commissaire politique». «La cohérence ne pouvait pas perdurer. Il y avait
trop de divergences entre les gens.»

«En 1988, tout le monde a pété un boulon, se souvient Marsu. On avait des
pressions de partout. On ne faisait plus un concert sans qu'il y ait au
minimum deux cars de CRS à l'extérieur de la salle. Il y a même eu un papier
de l'AFP qui nous présentait comme la branche culturelle d'Action directe.»
«On s'est arrêtés car on voulait rester amis», souffle Loran, le guitariste,
viré du bahut à 13 ans parce qu'il portait un brassard noir à la mort de
Mesrine. «A 14-15 ans, on était jeunes et on se sentait mal. On avait deux
choix : se radicaliser ou monter un groupe de rock», résume le guitariste.

C'est lui avec François, aux chant et scansions, flanqués d'une boîte à
rythmes, qui donnent vie à ce qui deviendra l'emblème de la rébellion
musicale en France. Un «coup d'Etat culturel dans la contre-culture», dixit
François. Leur dérision revendiquée, surlignée par des masques, leur
minimalisme punk raclé jusqu'à l'os, fait de quelques accords et d'un déluge
de décibels, fait mouche. L'idée ? Jouer n'importe où, dans la rue, les
couloirs du métro, sur le parvis de Beaubourg, en étant protégés par le
public d'une intervention des flics. Leur plume trempe dans l'univers
psychiatrique, le quotidien des réfugiés, des adolescentes violées... Leurs
manifestes de la zone, de la banlieue et de l'exclusion sous toutes ses
formes trouvent un terrain d'expression idéal dans les squats, les lieux
autogérés, les immeubles et les usines désaffectées... Pas forcément des
paroisses pour premiers communiants.

1985 marque un virage. Devenu le porte-voix de toute une génération ­ «la
jeunesse emmerde le Front national», c'est eux (morceau Porcherie) ­, le duo
s'étoffe. Pour devenir une bande de saltimbanques, avec jongleurs, cracheurs
de feu... Les textes, toujours militants, s'allègent, la musique se fait
plus festive, avec, notamment, l'arrivée de Masto et de son saxophone. Les
désormais treize Bérus se déplacent avec «un cercle de cinquante personnes»,
«cent avec la famille». Ce faisant, ces fils de prolos, grandis en banlieue,
copains depuis l'enfance, refusent de vivre de leur musique. François
continue de travailler au BHV, Loran est animateur de quartier en banlieue
et Masto photographe. Et ils exigent toujours que l'entrée à leurs concerts
ne dépasse pas 50 francs. Ils se permettent même de refuser le bus d'acier,
le grand prix du rock français. Puis le collectif splitte.

Quatorze ans après, ils se sont retrouvés sept-huit mois pour réaliser le
DVD retraçant leur carrière. «On a rebaigné dans l'ambiance. Il s'est passé
un truc», dit Loran. «La transformation s'est faite», résume François. «On
s'est retrouvés de façon fondamentale», dit Loran, alors que le concert
rennais ne devait être qu'une occasion de «casser le mythe et d'aller au
fond des choses» (François). Entre-temps, leurs routes s'étaient séparées.
Après avoir créé le groupe Molodoï (1990-1996), François, fasciné par
l'extrême gauche, s'est inscrit en langues orientales, a appris le
vietnamien et s'est installé dans le pays pour faire une thèse sur un
mouvement politique non communiste pendant la révolution. Loran, la
sincérité en étendard, a replongé dans l'univers underground et multiplié
les expériences de groupe et de théâtre engagé. «J'ai vécu cinq ans sur les
routes européennes avec mes potes dans deux camions. On a fait 500 concerts
sans contrat.» Masto, légère provoc' et second degré, poursuit ses prises de
vue. Des natures mortes, des portraits pour la presse ou encore le
patrimoine religieux corse.

Mais le propos politique n'est jamais loin. François, cheveux court,
lunettes cerclées, chemise et pantalon en jean, de retour à Paris, a voté
Chevènement puis Chirac («Avec plaisir») en 2002 : «La gauche a oublié tout
le monde. Le PS a méprisé le côté populaire. L'ouvrier est considéré comme
un beauf. On ne fait rien pour lui. Je ne vois pas comment on peut sortir de
l'impasse.» Il croit «au cadre de la nation. On n'arrive jamais à s'entendre
au niveau international. Le communisme l'a montré. L'Europe aussi».

Loran, piercings, bagues en veux-tu en voilà, dreadlocks et pantalon de
treillis, vit avec femme et enfants dans une maisonnette sans eau ni
électricité dans l'arrière-pays niçois, à une heure de marche du premier
village. A la présidentielle, il a glissé le bulletin Verts, puis a voté
«contre le FN», bien qu'il trouve «le vote ridicule» : «Ce n'est pas parce
que tu es en majorité que tu as raison.» En revanche, il croit «au monde
associatif». Et à l'altermondialisme ? «Oui.» «A l'époque, on croyait à
l'autonomie», insiste François. Masto, foulard et polaire, un peu moins,
semble-t-il : «Etre autonomes, ce n'est pas faire les branleurs et jouer les
parasites. Je ne crois pas à la politique, mais à l'éducation et à la
conscience personnelle.»

Leur futur commun, ils le voient pluriel. Avec un album auquel ils
travaillent. Et un concert parisien à la rentrée, après avoir participé à
deux festivals en juillet au Québec et en Belgique. Mais ils restent en
marge des circuits traditionnels. Pilotent Folklore de la zone mondiale,
leur propre label pluri-artistique (image, son) ­ «un laboratoire d'idées» ­
avec lequel ils ont ressorti tous leurs CD et entendent produire des
artistes «de différents styles artistiques». Nom de leur major à eux :
Folklore de la Zone Mondiale. Marsu, l'ex-manager, y croit : «La période
actuelle est favorable à la reformation des Bérus. La société est devenue
répressive et centralisée. La France connaît un contexte comparable au
thatchérisme, qui a été le moteur du punk-rock anglais.» Ça serait bien la
meilleure chose enfantée par la droite de Chirac depuis son retour aux
affaires.
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  Anonyme
23-07-04
à 12:23

Re: Re: LES HEROS SONT FATIGUES (du spectacle de la pseudo-contestation)

Quand au caca nerveux du journaliste moi je lui dit, ah cest bizare cette lucidité pour un mec de libe, et bravo!

Smash capitalism'
Beru is Dead
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