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Fédérer les luttes, les mobilisations, les initiatives, les solidarités.
Libérer le corps social de la gangue de la monarchie républicaine qui l’étouffe, d’une classe politique démagogue et privilégiée.
Toute révolte populaire est à priori chaotique, sinon sur les revendications immédiates et qui l’ont déclanché, du moins sur les perspectives qu’elle peut se donner pour l’avenir. Ceci est logique car ce sont les catégories du système dominant qui structurent les esprits, les consciences et les manières de raisonner.
Devant une révolte populaire qui dure, le Pouvoir en place n’a que deux attitudes possibles :
la répression, aussi bien physique (forces de répression), que psychologique (dénoncer les violences pour déconsidérer le mouvement),
les promesses, voire des mesures immédiates, sans conséquences pour lui, mais destinées à diviser, casser l’unité et la dynamique du mouvement.
Toute révolte populaire, et ce de tous temps et en tous lieux, comporte sa part de violence qui n’est en fait que la réplique de la violence massive et quotidienne qu’impose le système dominant au plus grand nombre.
La recherche de « boucs émissaires » (aujourd’hui les « casseurs ») par le pouvoir est aussi une constante universelle du comportement des possédants pour briser tout mouvement de révolte. Ceci lui permet de faire diversion et de ne jamais répondre sur le fond.
L’avenir du mouvement de révolte dépend dans un premier temps de sa capacité à se doter des moyens du dépassement du cadre de pensée officiel : ne pas croire aux promesses officielles, ne pas croire au pseudo dialogue offert par le pouvoir, ne pas croire aux discours des politiciens professionnels qui veulent le récupérer.
Ce qui est dénoncé par le Pouvoir, et ses sbires, comme un entêtement et un refus de dialogue du mouvement, n’est en fait qu’une mesure salutaire, développée par lui, pour éviter toute récupération.
S’impose à lui cependant rapidement un besoin impératif de fédérer les initiatives pour définir par la pratique et en dehors des cadres officiels traditionnels un nouveau mode de fonctionnement. Moment difficile car « rien n’est écrit »,… tout s’apprend « sur le terrain », souvent dans des conditions difficiles et sous pression des vautours de la politique et des forces de répression.
Les difficultés d’émergence de ce nouveau cadre ne sont pas une tare du mouvement ou une incapacité congénitale, mais un exercice nouveau auquel le fonctionnement officiel ne l’avait pas préparé, bien au contraire. Un exercice qui n’est plus celui de l’asservissement à un stupide processus électoral manipulé par des politiciens professionnels, mais la définition d’une authentique expression collective.
Cette lente maturation des esprits se fait sous pression, à la fois, dans l’urgence, mais aussi dans le temps long des prises de consciences.
C’est cette capacité pour le mouvement à apprendre à concilier ces conditions contradictoires qui va assurer ou non son succès.
En cas d’incapacité pour le mouvement,… il va s’étioler, miné par la fatigue, les désillusions, des conflits internes et la répression… et le Pouvoir va reprendre la main.
En cas de sursaut citoyen, le mouvement est capable d’ouvrir de nouvelles perspectives, un nouveau modèle libérateur de fonctionnement, rendant l’ancien Pouvoir et son système totalement obsolètes.
Toulouse
Décembre 2018 Patrick MIGNARD