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Mais qu’est-ce donc que ce fameux mouvement
social ? Une nouvelle chapelle politique
distillant ses promesses à la valetaille dont il
est exigé dignité, patience et sens des responsabilités,
comme s’il se fût agi d’électeurs ?
Une espèce de bibelot trônant sur la cheminée,
dont on ne cesse de vanter les vertus
pour mieux l’ignorer ? À croire qu’il est tellement
partout qu’il n’est finalement nulle part.
Dans une chorégraphie obligée, la gauche se
montre, mais de loin, un peu compréhensive
à l’égard des énervés ; le porte-parole de l’UMP,
Frédéric Lefebvre, affirme que « le durcissement
des conflits n’est pas acceptable mais s’explique
par des raisons objectives » ; les syndicats
« comprennent » la colère. Mais quand des
salariés séquestrent leur patron, rien ! Tandis
qu’un haut responsable de la majorité confie :
« Il faut avoir une marge de tolérance à l’égard
de ces comportements extrêmes… » tout en
lâchant CRS et BAC sur les protestataires,
comme à Paris, Lyon ou Besançon, et la brigade
criminelle contre les grévistes de Gaz de
France… [1]
Une vraie prouesse. Réussir à faire du « mouvement social » une entrave… au mouvement social. Comme les marchands qui présentent leur camelote chargée d’authenticité : vin, pain, vie, amour, nature… copies-standard du vrai, destinées à effacer la mémoire même de l’original. Travail de faussaires.Vendre l’ombre pour la proie. Distribuer un hochet pour calmer les petits. Jusqu’à ce que, dans une Sainte-Alliance, bureaucrates et politicards tombent les masques de la compréhension et de la compassion pour s’affirmer ennemis de tout mouvement dès qu’il se montre véritablement social, c’est-à-dire questionnant la société et son organisation. Ce sont alors vitupérations contre les « éléments incontrôlés » et les « provocateurs » et appels à des « peines sévères », à « l’application rigoureuse de loi », à une répression exemplaire, à une extrême sévérité, comme on a pu le voir, entre autres, à Strasbourg début avril, où quelques centaines de jeunes décidés à marquer le coup de leur colère ont tenté de se jouer de 25 000 flics quadrillant une ville-bunker. Et autrement qu’en polémiquant sur le nombre de manifestants.
Article publié dans CQFD n°66, avril 2009, actuellement en kiosque.
[1] Suite à des coupures menées le 2 avril, dans Paris, par des salariés de GDF qui réclament des hausses de salaires.