La manifestation du 26 janvier 2014 à Paris représente une étape de plus dans l’expansion d'un mouvement fasciste de masse en France.
Par
les thèmes et les discours, ce rassemblement de plusieurs milliers de
personnes issues de la quasi-totalité des courants nationalistes pouvait
rappeler les manifestations du 6 février 1934, où les ligues
d’extrême-droite avaient
eu comme objectif de faire tomber le pouvoir (de gauche) en place.
Présenté comme « anti-Hollande », ce mouvement a en réalité toutes les caractéristiques historiques du fascisme :
-
Le caractère interclassiste regroupant des personnes issues du
prolétariat, de la petite, moyenne et grande bourgeoisie autour de
l'idée nationaliste.
- La dimension
putschiste, avec la revendication d’un Etat fort et l’appel à l'armée comme recours.
-
L'antisémitisme comme pseudo anticapitalisme, la prétention «
révolutionnaire » qui ne s'attaque à aucun des fondements du capitalisme
(propriété privée des moyens de production, salariat, division de la
société en classes), mais qui désigne la minorité juive comme bouc
émissaire, dédouanant ainsi la bourgeoisie de ses responsabilités.
- La vision raciste, antisémite et anti-égalitaire du monde, remettant en cause l'héritage positif des
lumières.
-
La vision hétéropatriarcale, sexiste, lesbophobe, homophobe et
transphobe du monde, promouvant la domination masculine et affirmant
l'hétérosexualité comme norme indépassable.
Le
développement de ce mouvement s'inscrit dans un contexte de crise
sociale. Une fraction grandissante de la bourgeoisie reconnaît dans le
mouvement fasciste le moyen de préserver ses intérêts et de « remettre
de l'ordre » dans le désordre fomenté par le capitalisme en France et
ailleurs.
Parallèlement,
la faiblesse actuelle du mouvement ouvrier, matraqué par la répression
patronale et étatique, anesthésié par la logique électoraliste et les
liens entre bureaucraties syndicales et appareils politiciens, morcelé
faute de coordination interprofessionnelle sur une base de classe, a
ouvert la voie à l’appropriation par les fascistes d'une partie du
mécontentement social.
Ces
mêmes fascistes tentent de récupérer la colère populaire pour s'en
servir de marchepied dans une stratégie de conquête du pouvoir.
En
l’absence de réaction déterminée de toutes celles et tous ceux qui
aspirent à plus d’égalité, la violence fasciste a de beaux jours devant
elle, avec ses conséquences dramatiques pour toutes les minorités et
pour la classe ouvrière.
Seule
l'affirmation d'une perspective révolutionnaire autour de valeurs et
d'objectifs égalitaires, ainsi que d'un projet de société communiste
libertaire, associé au développement de l'autodéfense antifasciste dans
nos quartiers et sur nos lieux de travail permettra de stopper le
développement de ce mouvement fasciste et l’éradiquer définitivement.
La
coordination des Groupes Anarchistes va consacrer toute l’énergie
nécessaire à la mise en acte de cette perspective, et dès à présent
appelle celles et ceux qui souhaitent lutter contre le développement du
fascisme à faire de même.
Relations Extérieurs -
Coordination des Groupes Anarchistes
Perpignan le 30/01/2014
http://c-g-a.org/sites/default/files/cga_re.pdf