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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Expulsion du squat le Scac - Caen
Lu sur A-Infos : "Ci joint le texte modifié envoyé à squat.net par un membre du collectif et qui relate la journée du vendredi 4 février, jour de l'expulsion du squat contre l'aliénation capitaliste de Caen. Depuis quelques difs visant la mairie et surveillance assidue du collectif par les RG...Un peu de mélancolie... c'est qu'on s'y était attaché au SCAC...Mais on est encore là... prêts à foutre le souc!

A+
Le SCAC!

--------
Ce matin vendredi 4 février 2005, 6h15, intervention de la police.
Bien que cette expulsion soit au début illégale, (on verra ce soir en AG ce
qu'on décide).
Donc l'intervention, ça c'est passé comme dans les films d'actions.

Déroulement des évenements :
On a trois guéteurs, qui nous previennent que les flics arrivent. On se lève
vite fait, on se rassemble au milieu de la salle. La police frappe à la
porte, on ouvre (cf. ils se foutent de l'illégalité) l'huissier rentre ainsi
que le commandant de police et en même temps, des flics défoncent le mur à
coup de bélier, explosent les vitres, passent par les toits pour pénétrer et
tout casser. Il faudra qu'à trois reprises le commandant de police leur dise
dans le talkie walkie d'arrêter et de se calmer (qu'est-ce qu'on se serait
pris dans la tronche, lol). Ceci dit, ayant choisis une stratégie
non-violente, aucune violence n'a été faite contre nous. Juste une
"bousculade" sur une copine, mais ça c'est normal, c'est de la provoc donc
on a pas répondu.
Dehors, les flics se réjouissaient déjà des fouilles qu'ils allaient pouvoir
faire sur les nanas...!!! Des RG en cagoule... en tout 2 à 3 minutes pour
entrer.
On était 18 personnes, les flics étaient une trentaine sauf qu'ils croyaient
qu'on était 4-5 dans le bâtiment, donc ils ont été obligés d'appeler les
renforts pour nous transporter. Il a été précisé qu'aucune poursuite ne
serait faite et qu'il y aurait seulement contrôle d'identité au poste de
police.
Vers 6h30, on arrive à l'hôtel de police, pareil ils n'ont pas de salle pour
tous nous mettre, donc on squatte leur salle de pause - comme pour les
intermittents ou les étudiant(e)s sans logement... On en profite pour se
foutre légérement de leur gueule, faut dire qu'avec les magazines
para-militaire sur les tables, ça nous inspire. Ah oui mdr, leurs fonds
d'écran d'ordinateur... un canon de la seconde guerre mondial... vive les
pacifistes.
Petit interrogatoire individuel: on a rien vu, on a juste passé quelques
nuits ici par solidarité, on a fait aucune dégradation, une signature et hop
on est dehors... mais fichés... Ah oui il y a un OPJ qui n'a pas aimé quand
un occupant lui sort que les lieux ont été dégradés lors de leur
intervention.
Ils nous ont également présentés aux services sociaux...histoire de couvrir
la dimension sociale...

A noter que l'expulsion a été des plus courtes puisque la procédure était
une ordonnance sur requête et non un référé. Moins de 48h pour nous expulser
depuis le début de la procédure... On a eu la malchance de tomber sur l'EPF
( établissement public foncier ici de Normandie donc du ministère, un truc
qui gère les patrimoines fonciers publics, notamment de nombreuses
municipalités sur l'ensemble du territoire... trop gros morceau... du style
qui ne fait pas d'erreur...)
Il manquait un document "commandement d'avoir à quitter les lieux" ou " un
justificatif comme quoi l'acte a été déposé au parquet". C'est une fois ces
documents en notre possession qu'ils pouvaient nous expulser après un délais
de 6 heures suivant la notification de la requète en bonne et due forme. A
ceux qui gueulaient que l'expulsion était illégale, l'huissier a répondu que
le document avait été remmis au parquet à 6h du mat'... 15 minutes avant
l'expulsion! Nous pensons que la procédure présente quand même un vis de
forme mais une fois dehors...
Il semble également que l'on ait fait paranoier flics et mairie... en effet,
ils auraient fermé la mairie et le trésor public le vendredi matin... sous
couverts d'une arrivée potentielle d'individus dangereux et violents.

Cette premiere expérience est pour nous un succés qui ne demande qu'à se
reproduire rapidement... dans toutes les villes ! ... Malgré sa courte
durée...et nos insuffisances juridiques (mais qu'est ce qu'on a appris comme
trucs en 7 jours et 10 heures!) En effet 150 à 200 personnes y sont passées
tandis que nous n'étions qu'une quarantaine à l'ouverture. Ca a beaucoup
causé en ville - et pas seulement dans les milieux militants... et puis un
sentiment retrouvé de vie, de puissance, un virus qui ne demande qu'à
s'étendre puisque nos vies sont illégales en elles-mêmes...

A Bientôt dans les luttes et que vivent squats, espaces autogérés,
organisations autogérées et autonomes...

PS:un document plus complet avec quelques photos sera bientôt produit par le
collectif du feu SCAC...

Ecrit par libertad, à 17:31 dans la rubrique "Actualité".



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