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Dès leur arrivée vers 16h, les anti-OGM se sont entretenus avec Sauveur Urrutiaguer, président de Lur Berri et Olivier Gemin, le directeur, tous deux venus débattre avec leurs visiteurs d’un jour.
"Je comprends votre questionnement", a répondu Olivier Gemin tout en rappelant que la culture du maïs génétiquement modifié Bt est autorisée depuis 1998. "On s’est donné le temps de l’observation pendant huit ans, on a attendu qu’une réglementation se mette en place. On étudiera maintenant les demandes des agriculteurs au cas pas cas et on les encadrera", a expliqué le directeur de Lur Berri.
"Comment allez-vous encadrer ? C’est impossible !", "Si vous n’offrez pas de débouchés aux agriculteurs, ils ne feront pas d’OGM", "combien d’agriculteurs sont réellement demandeurs ?" ont lancé successivement les agriculteurs et consommateurs présents.
"Je fais du maïs en Amikuze. Pouvez-vous me fournir la garantie qu’il ne sera pas contaminé ?", a interrogé une paysanne d’Amendeuix rappelant qu’elle avait déjà acheté des semences qui s’étaient avérées contaminées sans que la coopérative qui les lui avait vendues ne l’en avertisse.
"Ne peut-on pas rêver d’un Lur Berri, petite coopérative donnant l’exemple à tout le monde en demandant un moratoire. Vous faites des filières de qualité, continuez ainsi et laissez ce risque de côté", a suggéré une consommatrice, chaleureusement applaudie par la salle.
Pour les dirigeants de Lur Berri, un peu débordés par les questions, filières de qualité et OGM "sont compatibles". Sauveur Urrutiaguer a répété que même si Lur Berri ne vend pas d’OGM, les agriculteurs peuvent s’en procurer chez les concurrents. "Nous préférons les accompagner du semis à la récolte plutôt que de récolter des OGM sans le savoir", a-t-il argué.
"Ramèneriez-vous des OGM à manger à vos enfants ?" a aussi interrogé un paysan. Sans se défausser, Olivier Gemin explique que ses enfants adorent le ketchup et qu’il ne les empêche pas d’en manger malgré la présence d’OGM. Face à l’insistance de l’auditoire, Sauveur Urrutiaguer a fini par déclarer que "plus d’une cinquantaine" d’agriculteurs veulent actuellement semer des OGM avec Lur Berri mais qu’aucun contrat n’a pour l’heure été signé. "Vous avez une image à préserver. Ne jouez pas aux apprentis sorciers en vendant des OGM aux agriculteurs qui bien souvent ne savent même pas ce que c’est", a demandé Bernard Causse, porte-parole du collectif anti-OGM aux deux dirigeants de Lur Berri.
Les manifestants, qui veulent la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire du groupe attendent la venue des maires et élus locaux dès 10h ce matin.
Après un repas à midi, une assemblée générale ouverte à tous devrait avoir lieu à 14h avant un meeting sous le thème "Pas d’OGM ni dans nos terres ni dans nos assiettes" à 15h30. Ce soir, des animations sont prévues avec un concert à 20h et la projection du film "The future of food" à 21h30.