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L'En Dehors


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Europe : le "non" toujours transitoire, le "oui" toujours définitif
Lu sur groupe Nada : "C’est clair comme de l’eau de roche. « Clair » et en même temps putride et nauséabond. Avec de forts relents archaïques de féodalisme et de pouvoir d’une caste sur l’ensemble de la population. Vous me direz, c’est un principe essentiel du pouvoir. C’est bien pour ça d’ailleurs que les anars s’y opposent, car le pouvoir devient fatalement celui d’une caste forcément minoritaire. Et, forcément aussi, elle agrège à ses pouvoirs richesses et privilèges (ou alors le contraire, les privilégiés et les riches agrègent le pouvoir) et se retrouve vite en opposition avec les intérêts de base du « reste » de la population.

Les référendums européens l’ont bien montré : les populations consultées ont systématiquement dit « non » là où les élus disent « oui » avec ferveur. Il n’y a pas à s’en étonner. Disons que la mascarade « démocratique » est de plus en plus ostentatoire. L’Union européenne est, en tant que machinerie à ouvrir les marchés et à décomplexer les riches, féodale, autocratique, totalitaire.

L’Europe l’affiche avec limpidité : tu as le droit de t’exprimer, ou plutôt, tu as le droit d’exprimer ton accord avec les politiques qui vont régimenter ton quotidien, t’appauvrir, te plonger dans une merde sociale toujours plus noire, on va te mettre dedans jusqu’au 19e siècle. OK avec ça ? Non ? Hé ben, ça sera « oui » quand même, alors, parce qu’on est l’élite, on a le pouvoir, la force, et on t’emmerde.

Limpide ! Ce ne sont pas les mots exacts qu’ils emploient - Nicolas $arkozy emploirait l’expression si franche « casse-toi pauv’con » - mais c’est bien cela qu’ils disent en vérité. C’est bien cela qu’on entend quand ils parlent...

Suite au référendum irlandais, l’Union (féodale) européenne s’est exprimée par les voix de ses chefs d’États. Ci-dessous, pioché dans lemonde.fr le 20 juin 2008 [1] :

« Selon M. Sarkozy, M. Cowen [2] juge que “ce vote ne manifeste pas une volonté des Irlandais de sortir de l’Europe”, mais qu’il est “l’expression de multiples craintes“. »

Voilà comment les chefs d’État, et les « élites » de manière plus large (parlementaires, patronat, intellectuels à gages, presse aux ordres bien dressée), s’érigent en êtres supérieurs. Ils n’emploient pas bien sûr cette expression exacte, mais c’est pourtant ça qui résonne dans nos oreilles. « Nous, l’élite, savons, du haut de notre sagesse, les parlements l’ont tous prouvé, faire LE bon choix, celui de la déréglementation générale de tout, celui du droit sans complexes du plus fort d’aiguiser ses crocs et de trancher dans le lard comme bon lui semble (les seules bornes admises étant celles de son appétit), celui du retour au paradis social du 19e siècle. »

Quand les parlements des 27 pays de l’Union du Fric, à tout casser quelques milliers de personnes, disent « oui », la décision n’est jamais remise en cause. Elle semble mûre, réfléchie, et vite gravée dans le marbre. Mais si le populo rechigne à suivre servilement les ordres, hop, c’est qu’il a peur ! C’est donc que, s’il n’avait pas peur, il dirait oui ! Cela revient à lui interdire de penser et dire « non ». On est bien là dans une conception duelle de l’Humanité : 1°) les êtres supérieurs disent toujours « oui » par sagesse, il faut saluer leur esprit qui sait toujours reconnaître la lumière (le fric) ; 2°) les êtres inférieurs, les sous-hommes, dont les cervelles sont probablement moins bien irriguées que celles des élites, ne savent que répondre guidés par la seule crainte, évidemment irrationnelle.

Demandez à n’importe quel milliardaire ou patron du CAC 40, quel obscurantisme que d’avoir peur du retour au 19e siècle social ! Les sous-hommes sont guidés par leurs hormones craintives, heureusement, les cerveaux puissants de l’élite, la « crème de la crème » du continent, celle que les $arkozy et autres Berlu$coni peuvent croiser sur les ponts des yachts, savent corriger ces égarements. Qui laisserait « l’expression de multiples craintes » gâcher l’avenir radieux d’un continent entier hein ?

« Le président français, qui exercera la présidence de l’Union au second semestre 2008, se rendra en juillet en Irlande pour tenter de comprendre les raisons de ce vote et explorer des solutions. »

Étrange. Quand le parlement finlandais a, comme tous les autres, et comme l’auraient fait les députés irlandais, éructé son « oui » enthousiaste peu avant le référendum irlandais, il n’a pas été question que « le président français, qui exercera la présidence de l’Union au second semestre 2008, se rende en juillet en Finlande pour tenter de comprendre les raisons de ce vote et explorer des solutions. »

« “Nous n’allons pas fixer de date limite”, a précisé le premier ministre slovène, Janez Jansa, dont le pays exerce la présidence de l’Union jusqu’au 30 juin. Mais les dirigeants européens, qui excluent toute renégociation du traité, espèrent, sans le dire ouvertement, que les Irlandais seront appelés à revoter avant les élections européennes de 2009. “Même si on ne fait pas état d’un calendrier, chacun sait qu’il y a un délai, qui est celui des élections européennes”, a dit M. Sarkozy. »

La messe est dite. Les Êtres supérieurs, du haut de leurs lumières, donnent une chance aux sous-humains de se rattraper et de cocher la bonne case. C’est donc qu’ils nous aiment ! Sinon ils se contenteraient du coup de matraque et de la fusillade dans les rues, comme, justement, cela se pratiquait aux heureux temps du 19e siècle où l’on nous propulse avec ferveur. Il pourrait tout simplement n’y avoir qu’une case à cocher sur les bulletins du prochain référendum, le « bon ». Du genre « oui au traité ». Ou alors plusieurs choix du genre « je dis oui au traité » : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Quatre choix ! Deux fois plus démocratique qu’avec seulement deux choix ! Des débats publics pourraient même s’ouvrir, et chaque citoyen pourrait expliquer pourquoi il aime le « nouveau » traité. Car, en démocratie, le bon citoyen peut librement choisir pourquoi il aime et soutient des politiques qu’il ne choisit jamais.

« Le président du Parlement européen, le chrétien démocrate allemand Hans-Gert Pöttering, qui ouvrait la réunion, a invité explicitement les États membres à “poursuivre et à conclure la procédure de ratification de façon à permettre l’entrée en vigueur du traité à temps pour l’élection du Parlement européen en juin 2009”. »

Bref, « on vous emmerde ».

Les avis des sous-hommes sont donc toujours provisoires, il faut leur redemander toujours la même chose, tous les ans, tous les six mois s’il le faut, jusqu’à ce qu’ils décident de « choisir » droit. L’avis des sous-hommes ne vaut pas tripette, la date de péremption arrive vite, allez, hop, au panier. Sauf évidement quand les sous-hommes finissent par dire comme l’exigent les surhommes, l’élite, les hommes au cerveau bien irrigué et au portefeuille bien irrigué également. Dans ce cas, l’avis devient irrévocable.

Maintenant que la messe est dite, il est clair que les urnes seront toujours une impasse pour nous tous qui ne sommes pas du petit pourcent de l’élite. Rien n’est plus inutile que d’aller dans l’isoloir puisque de toute façons, tes choix éventuels ne pèsent jamais, et que les mêmes politiques de destruction générale de nos conditions de vies sont à l’oeuvre qui que ce soit qui se dégage des urnes.

Les États-uniens appellent ça le « consensus bipartisan ». Les candidats des deux partis de gouvernement en lice étant d’accord sur l’essentiel des politiques à mener... Et il n’y a aucune raison que ce ne soit pas également le cas de ce côté-ci de l’océan Atlantique, hein, Monsieur Delanoë « je suis socialiste et libéral », Monsieur Jospin « mon programme n’est pas socialiste » (2002), Monsieur Strauss-Kahn du haut de la direction du FMI, et il y en a autant pour les autres, Mme Royal n’a jamais porté le couteau entre les dents que je sache.

Seules les luttes sociales nous ont mis du pain dans la bouche, réduit le temps de travail quotidien à huit heures, a interdit le travail des enfants, a amené la semaine de 5 jours, les 5 semaines de congés payés, ce genre de choses qui font que l’on vit en meilleure santé, plus libre, et plus longtemps.

Les avancées sociales sont toutes venues de situations révolutionnaires ou quasi-insurrectionnelles. Puisqu’on nous ramène au 19e siècle, n’oublions pas que ce dernier fut riche en révolutions, en construction de sociétés différentes, alternatives au capitalisme (l’idée de l’aménager est une impasse totale), et il serait bien dommage que l’on en soit réduits au retour au servage, à la misère crade, aux bidonvilles, à l’explosion de nouvelles colères teintées de nouveaux bains de sang car les armes du pouvoir n’ont jamais été aussi puissantes, pour reprendre ce que nous leurs laissons prendre sans réagir.

N’attendons pas de tout perdre pour être prêts à y perdre la vie ! Arrêtons-les maintenant, par millions, dans la rue. Stoppons net l’économie, c’est le seul langage qu’ils entendent. Mettons-les dehors ! Hors du monde ! Et surtout, que personne ne fasse plus jamais ce qu’ils nous ont fait.

Abolissons le capitalisme.

Alors, nous pourrons vivre.









Notes

[1] Cf. Traité de Lisbonne : une sortie de crise espérée avant les élections de 2009, lemonde.fr, 20/6/2008

[2] 1er ministre d’Irlande / Note de Nada.


Ecrit par libertad, à 22:09 dans la rubrique "Actualité".



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