Et pendant ce temps en Roumanie...
Il y a deux mois, je vous décrivais ce qu'il se passait en Roumanie, dans un article intitulé : "
Roumanie: une révolution au sein même de l'Europe ?"
Cet article se terminait par "A suivre..."
Voilà donc la suite.
Que s'est il passé pendant ces deux mois ?
presque rien... enfin, presque.
- Le ministre des affaires étrangères - celui dont je vous avais parlé, Theodor Baconschi - a été démis de ses fonctions.
- Une tempête de neige à recouvert le pays, trois mille écoles fermées,
-20 -30 degrés, une centaine de morts de froid, des villages entiers
recouverts par 4-5 mètres de neige pendant une dizaine de jours.
- Les manifestations ont continué - en comités très restreints, il est vrai - pendant toute la durée des intempéries.
- Les partis d'opposition ont entrepris une grève parlementaire.
- Le gouvernement a été démis de ses fonctions.
- Le chef des services secrets - Mihai Razvan Ungureanu, directeur de la SIE - a été nommé premier ministre.
- Des compagnies minières nationales ont été privatisées pour des clopinettes, avec des contrats de vente classés secret.
- Un des quatre "premier vis président" du PDL, le parti au pouvoir est passé à l’opposition.
- Des élus du PDL démissionnent du parti tous les jours.
- L’opposition est devenue majoritaire au sénat et est en passe de le devenir au parlement.
- Des sénateurs et des députés de l'opposition sont démis de leurs
fonctions car elles seraient devenues incompatibles avec leur profession
(avocat, directeur d'université...)
- Ils ont modifié la loi électorale, le président ne peut plus être
démis par un vote majoritaire dans un référendum. il faut dorénavant la
majorité des INSCRITS. Et je n'ai pas compris s'ils voulaient ou s'ils
avaient changé le mode d'élection des maires, dorénavant l’élection ne
se ferait plus qu'en un tour. Et, ce, quelques semaines avant les
élections locales.
- Pensant pouvoir obtenir une majorité, l'opposition a posé deux motions
de censure: une contre le nouveau gouvernement, l'autre contre la
présidente du parlement, Roberta Anastase, vous vous rappelez, Miss
Roumanie'94. Mais ça ne va pas être possible avant la pâques orthodoxe,
parce que Miss Roumanie a décrété qu'il n'y aurait pas de séances
plénières en cette période festive...
- Le ministre de l'environnement, Laszlo Borbely, est démis de ses fonctions.
- ha, j'oubliais, le gouvernement veut changer la constitution avant les élections parlementaires de novembre.
Voilà pour l'énumération, un peu d'analyse s'impose...
La révolte de janvier dernier s'est essoufflée. Il y a, à mon avis, deux
raisons à cela. Les conditions météo défavorables n'ont laissé que les
plus déterminés dans la rue. Personnellement, je pensais que le fait
qu'ils ont tenu le flambeau pendant la tempête de neige garantissait le
retour des masses avec le beau temps. Mais j'avais négligé la deuxième
raison: les élections !
Tout ce manège parlementaire (parlementariste ?) donne un espoir de
changement par les urnes, et étouffe donc toute velléité de changement
par la rue.
Mais cet effet apaisant des élections est à double tranchant. S'ils
gardent le pouvoir en fraudant les élections, ils devront faire face à
une révolte "sous amphets".
Non, moi ce qui m'inquiète c'est que l'opposition gagne les élections et
qu'elle continue à gouverner comme l'actuelle majorité. Mais, vue toute
les actions autoritaires de l'actuel gouvernement, je ne me fais pas
trop de soucis.
L'étincelle qui mettra le feu à l’Europe ne devrait pas trop tarder. Si
un pays européen change de régime par la rue, de nombreux autres
devraient lui emboiter le pas: Grèce, Irlande, Espagne, Portugal,
Italie, Hongrie ? Bulgarie ? ... et la France, quand Nabözy SE SERA
RÉÉLU!
ps: c'est là qu'il faut surveiller pour voir resurgir l'étincelle ;)
"Piata Universitatii" :
http://www.jurnalul.ro/webcam/piata-universit-ii-teatrul-na-ional-345.html