Lu sur
laffranchi :
"Nous nous étions promis de laisser de côté pendant quelque temps la
question espagnole qui nous a déjà beaucoup occupés ici. Mais
l’actualité nous a rattrapés. Deux marionnettistes du groupe
Títeres desde Abajo[1] ont été arrêtés le 5 février à Madrid, alors qu’ils présentaient leur spectacle
La Bruja y Don Cristóbal, durant le carnaval. Ils sont accusés d’apologie du terrorisme.
L’un
de ces travailleurs du spectacle est militant de la CNT-AIT et il se
trouve que des membres de notre collectif le connaissent, pour avoir
collaboré avec lui à la revue anarchiste
Adarga[2].
Que s’est-il passé ? La pièce vise à dénoncer la répression
[3]
et les provocations policières dont le mouvement libertaire est
régulièrement victime dans la péninsule ibérique. Dans le spectacle, la
sorcière qui le représente s’affronte successivement à quatre pouvoirs :
la propriété, la religion, la police et la justice. A un moment donné,
frappée par un policier, cette sorcière perd connaissance. Alors qu’elle
est inconsciente, le flic pose sur elle une pancarte sur laquelle on
peut lire « Gora Alka-ETA » (un jeu de mot pour dire vive Al Quaïda et
ETA : c’est-à-dire le mal absolu) dans le but de la faire condamner par
le juge. C’est là que la fiction rejoint la réalité, puisque c’est cette
scène qui a valu leur arrestation aux deux marionnettistes ! Pour plus
de précisions, voir le communiqué (en espagnol) de la CNT de Grenade,
qui explique en détails la manipulation dont la presse – et notamment le
journal
El País – s’est fait écho
[4].
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