Née à Bruxelles en 1935, Hélène Châtelain vient d’une famille d’émigrés,
son père est russe et sa mère ukrainienne. Après ses années
d’études de Lettres et sa formation de comédienne, elle décide de
partir pour la France en 1956, où elle rencontre le metteur en
scène Jean-Marie Serreau. Elle aborde les textes de Dürrenmatt, Yacine
et Ionesco. Puis, elle se lance dans le théâtre forain et
sillonne les provinces. Cette expérience terminée, elle entre au
TNP où elle joue de nombreuses pièces de Brecht, Euripide et
Gatti. En 1962, Châtelain tourne dans La Jetée de Chris Marker.
À la même période, elle se liera à Armand Gatti, avec qui elle
travaille depuis. Elle l’assiste dans la mise en scène de Chant public devant deux chaises électriques en 1966, aide à la mise en place de L’homme seul à Saint Etienne en 1967, puis, la même année, de V comme Vietnam à Toulouse. Avec Jean Hurstel, Châtelain travaille sur La Cigogne et monte en 1969 La journée d’une infirmière.
Dans le même temps, elle réalise ses premiers documentaires.
S’ajoute à toutes ces activités celle de traductrice du russe
(elle a traduit Tchekov, Andreïev, Almarik, Pasternak…) et de
directrice d’une collection de littérature russe chez Verdier (elle
édite Krzizanowski, Khazanov, Dombrovsky, Chalamov, Kharms,
Gueffier.…). Son parcours l’amène à s’intéresser tout particulièrement
à la « dissidence soviétique ». Hélène Châtelain croise Michel
Foucault avec qui elle se lie d’amitié. En 1978, avec le philosophe,
elle organise « La rencontre Récamier » où, pour la première fois,
des intellectuels « dissidents » rencontrent des intellectuels
français de gauche. L’un de ses personnages favoris reste
l’anarchiste Nestor Makhno, auquel elle consacre un film en 1996.
Parallèlement, Hélène Châtelain continue d’assister Gatti dans
son travail, s’intéresse de plus en plus à la réalisation de
documentaires et poursuit aujourd’hui cette recherche. (I.M.)