Lu sur
Libération : "Les bris de vitres du grand hall jonchent la pelouse et les meubles du
rez-de-chaussée ont été fracassés. Orgueilleux building de verre et
d’acier qui se dresse près de l’aéroport d’Istanbul, le siège d’
Hürriyet,
le deuxième quotidien du pays (364 000 exemplaires, libéral), a été
attaqué mardi soir pour la seconde fois en quarante-huit heures.
«Les
agresseurs, environ cent personnes, avec des bâtons et des pierres, ont
pu entrer dans le bâtiment principal. Il n’y avait que des femmes qui
faisaient le nettoyage. Ils ont cassé les vitres et détruit les bureaux
de la réception», raconte Sedat Ergin, directeur de publication, ému et le visage en sueur.
«Est-ce
un pays démocratique ? Est-ce un Etat de droit ? J’ai peur. Je crois
que le président de la République, le Premier ministre et l’ensemble des
responsables doivent clairement protester contre ces attaques»,
précise-t-il sans trop d’illusions. Les caméras de sécurité du quotidien
montrent des agresseurs barbus portant les vêtements longs
qu’affectionnent les islamistes radicaux et ils criaient «Dieu est
grand». Le quotidien du groupe Dogan est de longue date une cible de
l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 et surtout de
son leader charismatique Recep Tayyip Erdogan, qui n’a jamais supporté
ses critiques et sa ligne indépendante. Entre les deux attaques d’
Hürriyet, le chef d’Etat avait encore accusé ce journal
«de déverser son poison sur le pays».
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