L'En Dehors

Lu sur Indymédia Paris : "Alors que la campagne de John Kerry semble s'essouffler, les républicains ont ouvert leur convention a New York lundi. La bas des centaines de milliers de manifestants les attendaient… Depuis plus de deux semaines la campagne américaine a pris un virage vers les abîmes du débat politique. L'ensemble des medias se fait écho d'un groupe de vétérans du Vietnam accusant John Kerry de ne pas avoir mérité ses médailles de guerre. La lenteur de la réponse de Kerry (qui a sous estimé l'importance de cette attaque) n'a fait qu'envenimer le débat. Pendant ce temps tout débat sur la guerre en Irak, la sécurité sociale, le terrorisme, ou encore l'économie est passé à la trappe. Suite à ces attaques exécrables, Kerry a vu ses sondages baisser de façon significative. A la veille de la convention républicaine la dynamique n est plus dans son camp.

Les républicains avaient decide il y a dix huit mois de tenir leur convention a NY a une date proche du 11 septembre afin de faire le lien entre leur candidat et l'homme qui lutte fermement contre le terrorisme. Malheureusement pour eux, New York est une ville à grande majorité démocrate et avec de nombreux activistes très bien organises. De très nombreux habitants de Manhattan ont recouverts leurs fenêtres de drapeaux arc en ciel contre Bush et clament ouvertement leur mécontentement face a la venue des républicains. Depuis jeudi, soit quatre jours avant l'ouverture de la convention les activistes de tous bords ont multiplié les actions. Jeudi, des banderoles ont été déployées sur les façades des bâtiments de toute la ville. Vendredi, c est 6000 cyclistes qui menèrent une manifestation a vélo contre Bush qui bloqua l'ensemble de Manhattan. Et c'est la que les premières 250 arrestations eurent lieu. Samedi les manifestations et actions décentralises continuèrent : marche pour le droit a l'avortement, concert autour de ground zero en mémoire aux victimes de toutes les guerres, projections de films, concerts, trainings… . Dés samedi la ville grouillait de manifestants de tous bords, tout le monde rêvant du lendemain.

Dimanche, a la veille du débarquement républicains, des Américains venants des quatre coins du pays vinrent manifester contre les politiques menées par Bush : 500 000 personnes dans les rues de Mannahtan : des écolos poussant la terre, des artistes, des vétérans de toutes les guerres, des parents d'enfants morts le 11 septembre, des supporters de Nader, des démocrates, des anarchistes, des hippis, et surtout beaucoup de new yorkais… La manifestation était superbe : autant coloré et bruyante que sobre par ses messages. Partout dans le cortège les mêmes histoires : « j'ai roule quarante heures pour venir mais la c'était trop urgent », « ma dernière manif date du Vietnam… » Les messages étaient divers voir opposes : certains appelaient a voter Kerry, d'autres pour Nader et d'autres enfin a ne pas voter du tout. Malgré ces dissonances, le retentissement médiatique de cette marche a été réel aux Etats-Unis, un vrai changement quand on se souvient que le mouvement anti-guerre avait été totalement marginalisé.

Manifester dans une amerique post 11 septembre

Alors que la manifestation de dimanche c'est bien passe, la situation c'est tres vite compliqué pour les nombreux activistes présents. Manifester à New York était une parfaite représentation de l'Amérique actuelle. La peur d'une attaque terroriste a servit d'excuse aux policiers pour supprimer de nombreux droits et libertés. Ainsi, des le dimanche soir, les manifestants qui s'étaient groupés pour dénoncer les délègues sur les trottoirs de Broadway ont été arrêtes. 250 arrestations avec pour motif d'avoir bloquer la circulation des piétons ! Arrestations de toute personne portant un masque (une loi datant de 2002 existe a ce sujet a NY), arrestation systématique des cyclistes roulants a plus de trois, arrestation de reporters indépendants, arrestations des équipes médicales et légales…

Au fil des journées la répression n'a fait que grandir. Mardi 31 août était la journée d'actions de desobeisssance civile. Ainsi, depuis plusieurs mois des actions originales et non violentes avaient étés organises par divers groupes affinitaires : écolos, paillents, religieux, vétérans, anarchistes,…Des dizaines d'actions se sont tenues dans tout Mannahtan pour rappeler aux républicains qu'ils n'étaient pas les bienvenues. Ainsi des personnes tentèrent de bloquer Wall Street des le soleil lever, des activistes déguisées en cochon se rassemblement devant Halliburton (compagnie de Cheney) et distribuèrent des billets de 100 dollars aux délègues. Les activites se rassemblèrent devant Fox News pour dénoncer la désinformation, deploierent une banderole sur la NY Public Library, manifestèrent a vélo, organisèrent une street party, les millionnaires contre Bush dansèrent dans les stations de train, les fans de Johnny Cash (récupèrè par les républicains) organisèrent un grand rassemblement, kiss in(bisous en publique) , divers groupes de musique jouèrent dehors aux quatre coins de la ville, les activistes bloquèrent les bus des délègues, certains s'enchenairent entre eux devant Madison Square Garden, diverses marches et Die in autour de la convention eurent aussi lieu. La police ne lésina pas dans la répression et arrêta systématiquement tout le monde : charges a chevaux, utilisation de gaz aux poivres, déploiement de filets sur des centaines de mètres carrées, destruction d'instruments de musiques des groupes d'intervention musicales…

Depuis le début de la convention, plus de 1500 manifestants ont été arrêtes et 1000 sont encore détenus a cet instant. La criminalisation de tout manifestant et du mouvement de protestation est aussi insupportable que les conditions de détentions. Les personnes arrêtées voient systématiquement le nombre d'accusation gonfles. Les cyclistes ont par exemple toujours 5 a 8 chefs d accusation contre eux, et ce, pour avoir simplement circules dans les rues de Manhattan. Enfin, les manifestants sont parques dans un ancien hangar servant de stockage de bus. Le sol est noir tache par l'huile et l'essence. Les cellules sont en files de métal et barbelés, dépourvus de bancs ou sont stockes jusqu a 100 personnes dans 35 mètres carres. L'accès a un avocat ou au téléphone est refuse…les détenus n'ont plus qu a attendrent les combinaisons orange. Aujourd'hui il ne fait pas beau s'opposer aux politiques menées par Bush.

 cerise