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Ecologie radicale

Lu sur No Pasaran : "Dans cette deuxième partie, nous allons présenter quelques mouvances de l’écologie radicale. En démarrant par l’écologie profonde, puis en abordant l’écoféminisme et l’écologie sociale, ainsi que la philosophie amérindienne au travers d’un extrait du discours d’un chef indien et d’un poème .


L’ÉCOLOGIE PROFONDE

Nous avons choisi de vous présenter l’écologie profonde avec ses travers et ses raccordements avec l’écologie radicale dont nous sommes imprégné-e-s. Ce mouvement est représenté par Earth First (la Terre d’Abord). Il s’agit d’une approche romantique de l’écologie, mettant en avant le désir de protéger la nature, la Terre Mère : Gaïa. Le désir de protection conduit à une analyse contraire à la solidarité sociale. Le principal slogan de Earth First dit ainsi : « Love your mother, don’t become one », soit « Aime ta mère, n’en deviens pas une ».

Vers 1980, certains membres de l’écologie profonde ont cru bon de prouver que la surpopulation et l’immigration étaient sources de problèmes environnementaux. Dans leurs discours, les femmes du Tiers- Monde deviennent responsables de l’épuisement des ressources. Extrait de Bill Deval et George Sessions : « On accorde plus de valeur aux être humains individuellement et collectivement qu’aux espèces menacées. L’excès des interventions humaines dans les processus naturels a conduit d’autres espèces au bord de l’extinction. Pour l’écologie profonde, la balance a trop longtemps penché du côté des hommes. Aujourd’hui, nous devons la faire basculer dans l’autre sens pour préserver l’habitat des autres espèces. La protection de la nature sauvage est devenu un impératif. » Pas besoin de gratter beaucoup pour se rendre compte que le racisme et le sexisme affleurent sous la peau de Gaia. Les femmes pauvres sont stigmatisées, tandis que Gaïa la pure siège sur son trône, protégée par les chevaliers blancs. Tout n’est pas si simple, en tout cas, ce qui est sûr, c’est que la richesse c’est la diversité. Il y a du bon à prendre partout, comme pour eux, pour preuve. Nous vous suggérons vivement la lecture d’un débat entre Murray Bookchin (écologie sociale) et Dave Foreman (écologie profonde), dans Quelle écologie radicale ? Écologie sociale et écologie profonde en débat, ACL / Silence, 1994.

ÉCOLOGIE SOCIALE ET ÉCOFÉMINISME

Il est difficile de déterminer les origines du terme écoféminisme. En France, beaucoup l’attribuent à l’essai de Françoise d’Eaubonne, Le féminisme ou la mort (1974, éd. Pierre Horay). Le public anglophone n’eut connaissance de cet essai qu’en 1994. En 1978, l’institut d’écologie sociale, cofondé par Bookchin en 1974, a invité Ynestra King à mettre sur pied le premier programme d’études offrant une première approche féministe de l’écologie, consacrant ainsi le terme écoféminisme. En rapprochant des institutions issues de l’écologie sociale et de l’épistémologie féministe, King a mis au point une façon de repenser la relation entre soi et l’autre, qui est une notion centrale tant de l’écologie que du féminisme. Très peu de textes de l’écoféminisme américain sont traduits en français, la continuité historique n’est pas simple à comprendre.

Pour progresser dans la compréhension, je conseille vivement la lecture de l’excellent bouquin de Chiara Heller, Désir, nature et société ; l’écologie sociale au quotidien, ACL, 2003. Depuis les années 1960, le corps est devenu la pierre de touche à laquelle beaucoup de féministe se réfèrent pour évaluer la « relation au monde » de la théorie féministe. L’écologie politique a joué son rôle dans la formation d’un féminisme politique. Comme le corps, l’écologie politique offre au féminisme une dimension organique qui lui permet d’étudier la façon dont les femmes survivent, non en tant qu’abstraites « soeurs en patriarcat », mais en tant que femmes qui ont affaire aux dimensions concrètes et viscérales de l’injustice sociale et écologique. La politique du corps des féministes radicales porte en soi une sensibilité latente, d’où naîtra ce que l’on ne tardera pas à appeler « l’écoféminisme ». En même temps que cette nouvelle sensibilité écologiste, il apparaît dans le féminisme radical une critique générale de la hiérarchie issue de la critique de la domination spécifiquement masculine.

Le féminisme radical ne se contente pas d’exprimer cette exigence de libération de l’oppression et de la violence physique, il y a en lui une tendance qui réclame le droit de vivre son corps comme un lieu de liberté, de passion, de plaisir ! Comme l’a dit Emma Goldman : « Si on ne danse pas à votre révolution, je ne viens pas. »

Mais où courons-nous avec notre drapeau ?
Sa hampe est de bambou
Je l’ai fichée en terre
Elle y devient tuteur
Mon impatience s’y enracine, racines et branches
A la recherche de sens.

AMÉRINDIENS

Voici un passage du discours du chef SEATTLE de la tribu des Suquamish, s’adressant au président américain Grover à Cleveland en 1854. Nous avons choisi les Amérindiens, car audelà de la spiritualité qui n’est pas nôtre, leur philosophie de vie, et donc leur rapport à l’environnement est quelque part une référence.

« Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de vivre. J’ ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous tuons pour subsister. Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude d’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l’homme.Toutes les choses se tiennent. Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos enfants qu’ elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes. Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang uni d’une famille.Toutes choses se tiennent. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil.Tout ce qu’il fait à la terre, il le fait à lui-même. »

Murray BOOKCHIN

Nous tenons à vous faire mieux connaître cette personne, père de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. De plus, il nous a quitté il y a quelques mois. Merci à toi Murray !

Murray Bookchin est né d’une famille d’origine russe le 14 janvier 1921 à New York et décédé le 30 juillet 2006. Il a baigné dans l’idéologie marxiste lors sa jeunesse. Militant depuis l’âge de 13 ans, il est viré de la Young Communist League à 18 ans pour avoir ouvertement critiqué Staline. Ouvrier et organisateur syndical dans des fonderies, c’est là qu’il entre en contact avec des immigrants européens liés au mouvement anarchiste.Auteur et orateur passionné et inépuisable, il était peu connu en Europe.

Il s’est rapidement fait connaître pour la facilité qu’il avait à envoyer des critiques dévastatrices au marxisme en utilisant la langue marxiste conventionnelle.Très critique à l’encontre du capitalisme, il l’a été aussi à l’égard de l’écologie profonde et même de l’anarchisme. Il considérait que la théorie marxiste était trop centrée sur l’économie et les classes sociales, et faisait ressortir le rôle des hiérarchies dans l’histoire de l’humanité, avec en ligne de mire, l’État. Mais il a montré que les autres formes de dominations sociales ont joué un rôle majeur comme assises de la domination et de continuation du système capitaliste. Il en est finalement arrivé à une théorie liant la pensée libertaire aux enjeux écologiques et urbains. Il considérait que l’écologie était le point faible du capitalisme pour peu que ça débouche, à travers l’action politique, à une transformation radicale de la démocratie (de la représentation à la démocratie directe). Certaines de ces idées, visionnaires, ont influencé, dans les années 1970, les antinucléaires, l’agriculture biologique et aujourd’hui une partie des plus radicaux du mouvement altermondialiste.

« Il nous faut entrer profondément dans les aspects les plus quotidiens de notre existence pour déraciner en nous l’idée de dominer la nature. »

C’est au milieu des années 1960 qu’il a élaboré une nouvelle philosophie politique : l’écologie sociale. En 1974, il cofonde l’Institut d’Écologie sociale où il partage avec des milliers de jeunes militants théorie et pratiques alternatives. Autodidacte, penseur et auteur très prolifique, il a écrit plus de vingt livres sur le sujet traduits en une dizaine de langues. Il est toujours resté un anticapitaliste radical et un fidèle défenseur de la décentralisation.Avec sa théorie de l’écologie sociale et sa proposition politique du municipalisme libertaire qui lui est rattachée, il n’a pas fait que des heureux. Le choix d’investir les élections municipales avec des candidatures libertaires a été un pavé dans la mare de l’anarchisme, mais cela contribue à étendre le débat. De plus, Bookchin, fut de plus en plus déçu de l’anarchisme individuel et de l’inertie du mouvement anar internationale si bien qu’il s’est défini comme communaliste dans les années 1990. Pour lui, le communalisme, c’est l’organisation fédérée des communes (villes, quartiers) avec la démocratie directe comme base de reconstruction et d’autogestion de la société. Il pensait que c’était un manque de rigueur organisationnelle d’une partie de la mouvance anarchiste qui ne permettait pas d’avancer. Il fut beaucoup critiqué, mais son communalisme est une contribution majeure au renouvellement de l’anarchisme et de la pensée libertaire de la seconde partie du XXe siècle.

* En ce qui concerne le municipalisme libertaire, je vous invite lire le texte intitulé « À qui profite les urnes ? », No Pasaran n° 54, décembre 2006.

OUVRAGES DE BOOKCHIN

Pour un municipalisme libertaire, atelier de création libertaire, 2003.
• Murray Bookchin et Dave Foreman, Quelle écologie radicale ? écologie sociale et écologie profonde en débat, atelier de création libertaire/ Silence, 1994.
Pour une société écologique, 1976, Recueil de textes.

Ecrit par libertad, à 10:11 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  Takpi
25-06-07
à 15:15

les 8 thèses de l' écologie profonde

Le philosophe norvégien Arne Naess a défini en 8 points ce qu' il appelle "L' écologie profonde" = à  lire avant de dire n' importe quoi sur cette école de pensée, par exemple dire que ce courant serait "anti - humaniste", ou comme Cédric Biagini in "La tyrannie technologique", prétendre que l' écologie profonde prône le "rejet de l' humain":

Les 8 points proposés par Arne Naess :

1 - Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non humaine sur terre possèdent une valeur inhérente ou intrinsèque, une valeur en soi. La valeur des formes de vie non humaines est indépendante de l’utilité instrumentale que représente le monde non humain par rapport aux objectifs de l’humanité.

2 - La richesse et la diversité des formes de vie sont elles-mêmes des valeurs en soi. Elles contribuent à l’épanouissement de la vie humaine et non humaine sur terre. « Richesse » veut dire ici abondance de la vie dans chacune de ses formes.

3 - Les hommes n’ont pas le droit de réduire cette richesse et cette diversité ni d’interférer de façon destructrice avec la vie non humaine, sauf pour satisfaire des besoins vitaux.

4 - L’épanouissement des cultures et de la vie humaine est compatible avec une substantielle diminution de la population humaine. L’épanouissement de la vie non humaine exige une telle diminution. Le volume de la population humaine devrait toujours rester compatible avec le maintien de la richesse et de la diversité des formes de vie non humaines. Mais l’épanouissement de la vie humaine et la diversité des cultures ne doivent pas non plus être menacés par cette limitation. Celle-ci n’exclut donc pas le point de vue optimiste fréquemment exprimé selon lequel des politiques écologiques appropriées seront bientôt mises en place, de sorte qu’on pourra voir alors si une réduction de la population s’avère ou non nécessaire.

 

5 - La façon dont les hommes interfèrent aujourd’hui avec le monde non humain est excessive et nuisible, et la situation s’aggrave rapidement.

6 - Les programme en vigueur doivent donc être modifiés. Les changements doivent affecter les structures économiques, technologiques et idéologiques de base. Plus on attendra avant de les mettre en œuvre, plus on sera finalement obligé de recourir à des mesures draconiennes. La situation qui résulterait de ces changements serait profondément différente des conditions présentes et nous permettrait de faire une expérience plus joyeuse de la relation entre tout ce qui existe.

7 - Le principal changement idéologique consisterait à mettre en valeur la qualité de la vie (en s’intéressant d’abord aux situations dans lesquelles se révèle une valeur inhérente) plutôt qu’à rechercher un niveau de vie moyen toujours plus élevé. Cela implique de se pénétrer de la différence qui existe entre « gros » et « grand ».

8 - Ceux qui sont en accord avec les points précédents ont l’obligation directe ou indirecte, de contribuer aux efforts qui visent à aboutir aux changements nécessaires.

 


Arne Naess

Philosophe norvégien, théoricien du mouvement de l’Ecologie profonde


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  Takpi
25-06-07
à 15:39

Re: les 8 thèses de l' écologie profonde

on trouvera sur Google l' article de Baptiste Lanaspèze paru dans la revue MOUVEMENTS =

L' écologie profonde est-elle un humanisme?

Et ci dessous, un résumé du livre qui vient de paraître aux éditions du Cygne :L' écologie profonde", de Roger Ribotto :

RIBOTTO Roger


Préambule:  Ceci est un résumé de la pensée de Roger RIBOTTO sur les rapports entre l’écologie profonde et le respect de la nature. Le texte intégral vient d'être publié par les "Editions du Cygne" 106 pages, 13 euros.

Introduction : L’impact de l’homme sur la biosphère est inouï et destructeur. Les pollutions climatiques – effet de serre- mettent en cause des équilibres globaux. Partout, les milieux naturels –eau, air, sol- ont du mal à fonctionner. Partout, c’est l’hémorragie des espèces vivantes qui ne peut laisser l’humanité indemne et met en accusation notre responsabilité. Notre relation avec la biosphère est viciée. Se situer par rapport à des systèmes de pensée existants aide à la réflexion. Pour cette aide, nous proposons un regard sur « l’écologie profonde » (EP) ou «  deep ecology », une expression du philosophe norvégien Arne Naess qui date de 1973. L’écologie profonde s’exprime en priorité dans les pays anglo-saxons et d’abord aux USA (« Environmental Ethics » par exemple). On pourrait résumer l’écologie profonde selon 5 caractéristiques :

1) La crise écologique vient de l’anthropocentrisme.
                     En Occident, nous sommes tous plus ou moins anthropocentristes dans nos têtes, nos activités, nos cultures. Nous signifions par là que la nature, animée ou inanimée, n’est qu’un matériau pour l’homme. Descartes explique que nous sommes comme « maîtres et possesseurs.»  de la nature. La Bible est encore plus terrible. Certes, un anthropocentriste, dans l’intérêt bien compris de l’humanité, défendra par exemple des formes de vie « inutiles ; il pense qu’un jour elles peuvent se révéler « utiles » (santé, nourriture…) Mais pour cet esprit avisé, la nature reste un instrument. L’anthropocentriste distingue si fort la nature de la culture que pour lui la spécificité de l’homme est d’être anti-nature. Anthropocentrisme égale humanisme….dans la mesure où humanisme égale anthropocentrisme. Tant que la nature n’aura pour nous d’autres raisons d’exister que son exploitation par l’homme, la crise durera, s’amplifiera. Il faut donc rejeter l’anthropocentrisme pour une pensée plus moderne, mieux adaptée à notre temps : mettre l’homme à sa bonne place dans la nature.

2) La vie au centre : le biocentrisme.
                     Les penseurs de l’EP posent comme principes que la vie humaine et non humaine est une valeur en soi, que la diversité des êtres vivants est aussi une valeur en soi, que tous les êtres vivants ont un même droit à la vie. L’homme n’est donc plus au centre de l’univers ou de la nature mais la vie. Cette position, en Occident est révolutionnaire. Etre chassé du centre alors qu’on y siège depuis des lustres est frustrant. Galilée en a su quelque chose pour avoir excentré la terre. Les EP ne sont pas les seuls à douter de la supériorité humaine. Des scientifiques comme S.J.Gould montrent que placer l’homme à la pointe de l’évolution est très arbitraire. C’est affaire de critères choisis a priori ; selon celui retenu bien des espèces peuvent revendiquer une place élevée sur le podium. Pour Aldo Léopold nous, les hommes, sommes des compagnons voyageurs des autres espèces dans l’odyssée de l’évolution. Serions-nous la dernière génération d’humains que nous n’aurions pas le droit de ruiner la planète et de la rendre invivable aux autres espèces.

3) L’Anti-totalitarisme.
                     L’écologie profonde apparaît plutôt comme anti-totalitaire. Ses auteurs de référence comme Thoreau, Naess ou Snyder recommandent à chacun de chercher la voie qui lui est propre. Surmonter le dualisme existant entre l’homme et la nature n’implique pas le fascisme. Au contraire. « Pour promouvoir cette graduelle prise de conscience et lutter contre les pratiques industrielles qui détruisent la biosphère, les théoriciens de la « deep ecology » mettent en avant les méthodes démocratique, le pluralisme culturel et une non-violence inspirée de Gandhi. » En pratique, le terme ne renvoie pas à de la philosophie mais à du concret. Laissons de côté le style véhément des mouvements, règle pour tout groupe minoritaire social, politique ou culturel. En revanche, il semble vrai que des militants de la « deep ecology » ont tenu des propos révoltants : racisme vis-à-vis des Noirs d’Amérique ou des Latino-américains, apologie du SIDA pour régler le problème de la surpopulation, misanthropie (« A bas les hommes » aurait-on entendu au cours d’une réunion d’Earth First), hostilité à l’aide alimentaire dans des pays ravagés par la famine et la guerre… L’écologie profonde, - les structures qui s’en réclament - est parfois suspectée de violence peut-être comme tout ce qui dérange l’esprit.
                     Prudence dans les conclusions ? Elle s’inspire, ainsi que cela vient d’être rappelé, de Gandhi et autres non violents comme Thoreau. Cette non violence n’interdit pas l’action directe, la désobéissance civile toujours à la mode Thoreau et Gandhi. Déclarations de Dave Foreman, Président d’ « Earth First » : « Nous devons placer nos corps entre les bulldozers et la forêt humide. », « …être des grains de sable dans les rouages de la machine polluante et nous opposer avec courage à la destruction de la vie. » Mais « Earth First » a préconisé « l’écotage » ou sabotage pour raisons écologiques. On ne touche pas aux personnes mais le matériel !!!

4) Le malthusianisme
                     Pour l’écologie profonde, il y a trop d’hommes sur la terre. La pression humaine rend impossible la coexistence avec le reste de la nature. Ainsi selon Arne Naess : « Le bien-être humain est compatible avec une diminution de la population. Le bien-être non humain exige, lui, cette diminution ». Naess a tenté d’évaluer la population optimum ; il la situe vers cent millions, il estime qu’il faudra beaucoup de temps pour en arriver à ce chiffre. En même temps, afin d’affecter le moins possible la Terre, il préconise pour chaque homme une vie simple. Pour Bill Devall et Sessions, dans leur ouvrage de 1985, l’idéal serait une population moitié moindre que celle d’aujourd’hui. Hors écologie profonde : pour J. Lovelock (« Les âges de Gaïa » 1990), il faudrait 500 millions d’habitants tandis que le Commandant Cousteau (« Courrier de l’Unesco » Novembre 1991) disait : « Il faut que la population mondiale se stabilise et pour cela il faudrait éliminer 350.000 personnes par jour ». Le terme « éliminer » fait froid dans le dos. Reconnaissons, comme signalé plus haut, des dérives de groupes se réclamant de l’écologie profonde. Des auteurs brûlent de rattacher à l’EP des mouvements prônant l’extinction de l’humanité.
                     Souhaiter voir diminuer le nombre d’hommes sur la terre a beaucoup choqué. Avec le temps et l’évidence de la crise écologique, les esprits ont évolué. L’idée que la surpopulation puisse être néfaste à l’humanité et à la biosphère est prise en considération, en premier lieu, par des gens et structures fort éloignés de l’écologie profonde. » Albert Jacquard le dit avec force : « Il ne s’agit plus d’éviter la disparition de l’espèce par insuffisance de fécondité mais par excès de celle-ci », de même que François Ramade « Pis encore, l’impact de l’ensemble des effets nocifs de cette surpopulation humaine sur les systèmes écologiques globaux prend actuellement une telle ampleur qu’il menace dans un avenir plus lointain l’existence même de la biosphère ».

5) l’Action directe.
                     L’expression est claire en elle-même : on agit sans demander l’autorisation. Voici une définition : «  L’action directe consiste à intervenir directement dans la vie de la société sans passer par l’intermédiaire des institutions sociales ou politiques. Ainsi misera-t-on, pour changer la société, davantage sur l’action de la rue que sur le bulletin de vote. La théorie de l’action directe se fonde sur une critique du fonctionnement habituel de la démocratie « formelle»  qui permet rarement au citoyen de faire vraiment entendre sa voix et d’avoir prise sur la réalité. » Il s’agira, en principe d’actions directes pacifiques ou presque (dommages aux biens). Les actions des « Faucheurs volontaires » anti-OGM ou de Greenpeace amènent à débattre de ce qui précède. Se le répéter : en France, les écologistes sont non violents.
                     Les actions directes sont volontiers taxées d’écoterrorisme. Soit par exemple le Service canadien des renseignements de sécurité. Voici la définition de l’auteur qui se réfère à trois causes : les animaux, l’environnement et l’avortement. « La notion largement acceptée du terme « terrorisme lié à une cause particulière » est celle du militantisme extrémiste de groupes ou d’individus protestant contre une injustice ou un tort habituellement attribué à l’action ou à l’inaction gouvernementale ». Une des conclusions du document est la suivante : le militantisme lié à une cause particulière est dangereux. On redoute l’intensification de la violence. L’auteur, en somme veut montrer qu’il y a continuité sans rupture du geste anodin au geste très grave. Point de vue compréhensible pour les forces de l’ordre qui doivent ouvrir l’œil mais dangereux pour la société.
                     Sensibilisation et actions classiques ou non ne sont pas à la hauteur des enjeux, des dégradations et ce malgré l’énergie de militants. En somme, tout reste à penser et à faire. Dans ce contexte, le mal vient de ce que nous ne considérons la biosphère que comme un instrument. « L’écologie profonde » est un support de réflexion avec d’autres. Elle apparaît toujours en chantier, traversée d’influences multiples. Aidons la réflexion : nous avons besoin d’une éthique qui guide nos actions

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  Anonyme
25-06-07
à 19:10

Re: les 8 thèses de l' écologie profonde

Nous sommes bien d'accord , le problème c'est que cette théorie ne séduit qu'une extrème minorité. Donc tout comme l'anarchisme , peu de chance pour que les idées soient suivie.
Même parmis les écolo moyens , ils lèvent les bras quand on leur parle de deep ecology , réaction d'ailleur un peu comparable à celle du socialiste à qui on parle d'anarchisme .
Faudra donc attendre l'après naufrage pour dévellopper l'idée.
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