Lu sur
No Pasaran :
"Sorti le 2 mars sur les écrans, le documentaire le cauchemar de darwin réalisé par Hubert Sauper a, si ce n' est déjà fait, toutes les chances de vous convaincre de la pertinence de nos idées anarchistes. Virrulent plaidoyé contre la marchandisation du vivant, il nous expose cruement, investigations à l' appui, tous les méfaits du capitalisme, de la religion et du nationalisme.
L' histoire se passe en Tanzannie et commence quand un illuminé introduit, dans les années soixante, dans le lac victoria ( second lac d' eau douce de la planête ) un poisson très vorace, la perche du nil. Ce prédateur qui peut atteindre deux mêtres de long se développe à une vitesse fulgurente au point de faire disparaître des dizaines d' espèces. Cette cassure de la chaine écologique provoque bien sûr des dégats irréparables. des algues prolifèrent, l' oxygène de l'eau se fait rare, l' eau se trouble...Pour les populations riveraines du lac, c' est toute la pêche vivrière qui est annéantie.
Des requins du business voient là l' occasion de faire fructifier, d' exploiter cette misère naissante. ILs installent des usines pour conditionner ces filets de perche et les revendre dans les rayons des super-marchés européens. Les pêcheurs sont alors embauchés par les usines et regroupés dans de véritables camps de travail où grouillent les moustiques, la vermine et la désolation. La maladie et la mort rôdent. Des veuves sans ressources sont contraintes, pour survivre, de se livrer à la prostitution. Des orphelins livrés à la rue, pour oublier la faim et la peur, fondent les emballages néoprènes et sniffent la colle qu' ils en retirent. Le sida fait des ravages. Les missionnaires et autres prédicateurs prèchent au nom de dieu la non utilisation du préservatif et favorisent l' étendue du fléau.
Les commissaires européens et les hommes politiques du pays se félicitent du développement des entreprises locales et des contrats économiques ainsi établis. Ils se félicitent de procurer du travail à la population et des devises à la tanzannie. Mais l' horreur ne s' arrête pas là. Les filets de perches précautionneusement emballés partent pour l' europe dans des cargos volants. Et logique marchande oblige, ces avions reviennent chargés d' armes.
En Afrique, Les populations vivaient il n' y a pas si longtemps sans Etats, elles étaient autosufisantes au point de vue alimentaire, elles pratiquaient l' échange. Elles se voient aujourd' hui coupées par des frontières . Elles sont affamées et exortées au nationalisme. Les guerres qui se déroulent sur ce continent ne sont pas le fruit du hasard . Bourgeois de tous pays, religieux de tous bords, politiciens et militaires y organisent de véritables génocides.
Nous pouvons très bien feindre de croire en toutes les foutaises humanitaires, en toutes les fadaises d' aide aux pays dits en développement. Mais après la vision de ce film nous ne pourrons plus dire: je ne savais pas! Et quiconque fait, en hiver, manger à ses enfants, des raisins d' Afrique du sud, des haricots du Kenya ne pourra plus ignorer que c' est un peu de mort qu' il exporte en Afrique.
@lain groupe kronstadt UGAL ( Union de Groupes Anarchistes Lyonnais )
à 17:41