Lu sur
Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur : "Incontestablement, l’album de Vincent et Gaël Henry, sorti le 6 janvier dernier aux éditions
Sarbacane, n’est pas passé inaperçu et la presse a dans sa grande majorité loué le travail des auteurs d’
Alexandre Jacob journal d’un anarchiste cambrioleur.
La BD, superbement dessinée, drôle, vivante, tout en mouvement, narre
une histoire connue des jacoblogueurs. Elle vous emmène dans des
contrées proches et lointaines à la fois, dans un monde où on peut être
voleur et honnête, militant et théoricien de la cause anarchiste, sans
pour autant se réduire à une facile - et toute commerciale - élégance
morale, à un humour potache qui aurait fait la fortune d’un héros de
papier. Car l’existence même d’Alexandre Jacob est ici soumis « comme un
problème à vos intelligences » (déclaration « Pourquoi J’ai cambriolé
? »,
Germinal, n°11, du 19 au 25 mars 1905) et, surtout - ce
qui ne gâche rien, bien au contraire - garanti sans lupinose aucune … ou
presque. Vous allez saisir les vols de nuit de Jacob et des
Travailleurs de la Nuit sans tomber dans le travers du roman d’aventure,
qui fleure si bon l’illusoire extraordinaire mais n’autorise pas la
perception de phénomènes historiques nettement plus larges et complexes.
Gaël et Vincent Henry sont parvenus à replacer l’honnête cambrioleur
dans cette lutte des classes, que d’aucuns auraient aimé voir terminée
depuis la chute d’un mur à Berlin en 1989, dans cette Belle Époque qui
ne le fut pas et qui envoya tant et tant de « vaincus de guerre
sociale » crever outre-Atlantique. Mais de cela, il sera certainement
question dans le deuxième volume du journal d’un anarchiste cambrioleur
devenu bagnard. En attendant, Vincent Henry a bien voulu répondre à nos
dix questions.
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