Dites NON à l'obscène « Dakar » qui part dans quelques jours...
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Hacktivist news service : "Le 27ème Dakar partira officiellement le 31 décembre prochain par une épreuve spéciale de 4 km à Barcelone avant la première étape Barcelone-Grenade du 1er janvier. De peur de voir comme l'an passé à Millau quelques "anti-Dakar" manifester (des "brigands qui prennent le sport en otage" comme il fut alors écrit), les organisateurs, dans leur grand courage, ont éliminé tout trajet en France. Le rallye passera par l'Espagne, le Maroc, La Mauritanie, le Mali et le Sénégal.
En cette fin d'année 2004, nous risquons une fois encore de crier dans le désert. Peu importe. Hurler contre « la horde sauvage » ne changera sans doute rien pour les populations des pays traversés mais se taire serait une faute. Le Dakar devrait être le moment choisi par les écoles - si promptes à parler d'Europe au moment de l'Euro de football - pour parler de la situation économique et sociale de l'Afrique. Et ainsi mieux comprendre et mieux faire comprendre l'obscénité de l'épreuve.
Vingt-sept ans que ça dure, vingt-sept ans qu'à la même période, le silence se fait pesant, la colère diffuse mais toujours assourdie. Pour dénoncer l'utilisation, comme terre de compétition sportive, d'un continent meurtri par le SIDA, la disette et le surendettement, il y a chaque année depuis un quart de siècle quelques coups de gueule, mais toutes les voix de la révolte sont vite étouffées ou censurées pour des raisons simples : d'une part, l'unique quotidien sportif, la télévision et la radio dites de service public (France Info est la radio partenaire du Dakar) sont les principaux metteurs en scène de la course ; d'autre part, l'indifférence au mal semble malheureusement gagner toujours davantage du terrain.
En 1988 René Dumont déclarait : "Ce rallye est indécent. Je comparecela à une bande de fêtards qui organisent un banquet mais pas chez eux, et qui entrent chez un pauvre pour ripailler sans l'inviter à partager (...). La vraie aventure c'est la lutte contre la faim". Le cri du célèbre agronome se perdit dans les sables. Aujourd'hui, les sportifset les non-sportifs, et la plupart des militants (y compris ceux des droits de l'homme) si accrochés au "sport pur, neutre et innocent", se retrouvent dans un consensus désespérant pour ne rien voir et ne rien savoir.
Dites NON au « Dakar » et faites savoir autour de vous que nombreux sont ceux qui, contre les vents et marées de la censure ou du silence complice, dénoncent clairement et sans détour cette escapade néo-coloniale.
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