La loi d’autonomie des universités que le gouvernement par l’intermédiaire de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, entend faire adopter cet été, est présentée comme un des principaux chantiers de l’UMP. C’est plus par crainte d’un nouveau mouvement étudiant que par volonté d’être vite active que la ministre à l’intention de faire passer cette loi à l’Assemblée, en catimini pendant les vacances universitaires. Cette loi, déjà combattue victorieusement à deux reprises (en mai et en novembre / décembre 2003 sous Luc Ferry) poursuit un démantèlement de l’Université publique à tous niveaux entamé en 1998 avec les accords de Bologne qui marquaient l’adaptation de l’enseignement supérieur à la logique de marché.
La volonté est d’« harmoniser » les
universités d’Europe ; et dans une Europe du capital et
des patrons, l’harmonisation se fait au service du capital et des
patrons. Par « donner aux universités leur
autonomie » c’est une privatisation à peine
cachée qui s’instaure. L’UNEF, syndicat majoritaire proche
du PS, s’est aplatie et a bien rempli son rôle de
« partenaire » en négociant la paix
sociale pour la rentrée, se gargarisant d’avoir empêché
une sélection entre la 3
et la 4
année et le maintien des frais d’inscription tels quels,
sans l’augmentation induite par une autonomie financière.
Des victoires d’apparence qui ne combattent en rien cette loi sur
le fond : une université adaptée au marché
est une université où la rentabilité et la
compétitivité sont les critères prioritaires,
sacrifiant définitivement, par exemple, tout enseignement
critique de qualité au profit d’un formatage via des
formations professionnalisantes en rapport direct avec les besoins
des patronats locaux. Le semblant de service public d’enseignement
supérieur loin d’être la panacée nous
préservait tant bien que mal de cette logique qui va impliquer
une mise en compétition des universités entre elles.
Les principaux intéressés, les étudiants ainsi
que les personnels enseignants et non-enseignants, dont la
précarisation des statuts sera accentuée par la loi,
devront s’en remettre une nouvelle fois à la lutte sur le
terrain social, loin du parlementarisme et du débat politicien
plus que jamais ennemis de celles et ceux qui luttent pour une
université gratuite, égalitaire, critique et
émancipatrice, mille lieues à l’opposé de ce
qu’institue cette réforme.
A
l’exemple des grèves étudiantes en Grèce, les
étudiants ont encore une forte capacité de
mobilisation, et les dernières luttes étaient porteuses
d’une radicalité incontestée et affichaient de
réelles velléités autogestionnaires.
Pour la rentrée sociale, la
jeunesse devra retrouver le chemin des luttes. Il y aura une
véritable nécessité d’unir les revendications
et de créer des convergences avec le monde du travail qui lui
devra répondre aux différentes attaques estivales du
gouvernement : limitation du droit de grève, suppressions
d'emplois massives, santé..etc. Face aux agressions répétées
de l’Etat et du capital, étudiants, salariés,
précaires nous devons faire preuve de solidarité et de
détermination. Pour obtenir ce que nous voulons la seule arme
des étudiants et des travailleurs reste la grève avec
blocages et occupations.
Relations
Extérieures
de
la Coordination des Groupes Anarchistes
24
juillet 2007
Communiqué en format pdf disponible ici
www.c-g-a.org