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Lu sur Indymédia Paris : "L’épuisement annoncé des réserves pétrolières et la catastrophe climatique déjà en cours nécessitent de laisser les ressources fossiles dans les sols. Les gouvernements et les lobbies industriels poursuivent pourtant leurs extractions. Pour se doter d’une belle image verte, et engranger au passage des bénéfices faramineux à l’aide du marché du carbone, ils développent rapidement en parallèle le secteur des agrocarburants.
Comme c’est le cas ici, à l’usine de Tereos, les agrocarburants sont produits à partir de produits céréaliers et transformés en carburant. Les « partenaires » de Tereos sont localisés en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique, dans l’Océan Indien.
D’énormes quantités de terres sont nécessaires pour cultiver suffisamment d’agrocarburants pour remplacer une petite partie des carburants d’origine fossiles. Ils sont en train de devenir l’une des principales raisons de la destruction des forêts primaires. Des écosystèmes entiers sont remplacés par des monocultures intensives, or c’est la biodiversité qui garantit un climat stable. Les émissions de CO2 continuent de croître malgré le changement d’origine du carburant.
Les cultures d’agrocarburants sur les sols français ne font que déplacer le problème, puisque la nourriture qui n’est pas produite sur ces terres est importée, entre autres des pays du Sud.
Les conséquences sociales pour les populations des pays du Sud, rapidement recouverts d’exploitations gigantesques de céréales destinées à remplir nos réservoirs, sont dramatiques. Un porte-parole de l’ONU a déclaré que 60 millions de personnes pourraient devenir des « réfugié-e-s des agrocarburants », expropriés de leurs terres pour faire place aux besoins de nos voitures, camions, avions. Le boom des agrocarburants a été l’une des causes principales des crises alimentaires de 2007-2008, quand les prix des de nombreux produits alimentaires ont grimpé de plus de 100%, déclenchant des émeutes tout autour du monde alors que la population n’avait plus les moyens d’acheter du riz ou du maïs.
Les agrocarburants ne réduisent pas les émissions de CO2, en revanche ils mettent en péril le droit des peuples à la souveraineté alimentaire.
Pour résoudre la crise climatique et garantir la justice sociale, nous devons nous organiser collectivement pour mettre en place les changements de fond nécessaires. Les mouvements sociaux des populations du Nord et du Sud peuvent reprendre en main et relocaliser la production énergétique et alimentaire. Nous devons faire passer les intérêts des populations avant les intérêts d’une poignée de multinationales et du capitalisme vert.
Changeons le système, pas le climat !