Lu sur
Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur : "Fermez
les yeux. Fermez les yeux et imaginez qu’elle est là. Imaginez que le
vieux monde a agonisé, que ses digues ont rompu sous les coups de
boutoirs d’une horde de gueux conscientisés et résolus. Notre histoire
fausse, ou plutôt pas encore réalisée, se passe en Anarchie, dans un
temps futur et beau comme une utopie créatrice, un temps harmonieux et
lumineux où les frontières ont été abolis, les gouvernements détruits,
les inégalités et l’argent supprimés, les prisons ouvertes, puis
brûlées, les crabes et autres chiens de garde de l’ordre libéral jetés à
la mer. Ouvrez les yeux maintenant. Bien sûr, vous avez la tête pleine
de vos souvenirs festifs et estivaux. Vous avez remisé les serviettes et
les lunettes de soleil au placard. Vos souvenirs de plage, de montagne
et de campagne engorgent votre PC. Vous avez oublié la misère sociale un
temps, un court temps, un temps trop court. Ouvrez les yeux et vous
comprendrez aisément que le droit de vivre ne se mendie pas, qu’il ne
doit plus se mendier. Certains, comme l’honnête cambrioleur, l’ont pris
et le principe du Vae Victis dans le contexte de guerre sociale a
prévalu. Ils ont payé cher, très cher, leurs atteintes à la propriété.
Jacob, voleur et anarchiste, en a réchappé. Le genre biographique nous
intéresse ici parce qu’il nous permet plus d’entrevoir une époque, un
contexte, un groupe humain, des pratiques politiques et sociales que de
nous pencher de manière voyeuriste sur une vie qu’on l’on pourrait
croire sortie toute droite d’un polar bien noir. Le Jacoblog reprend le
collier et il n’est pas de servitude. Demandez le programme !
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