Lu sur
STRASS : "Le
18 mars 2003 était votée la Loi sur la Sécurité Intérieure (loi Sarkozy
/ LSI), dont l’article 50 pénalise le racolage public (actif ET
passif). Sous couvert de »protéger les personnes en situation de
prostitution »et de lutter contre les réseaux, cette loi vise surtout à
chasser des trottoirs les travailleuses et travailleurs du sexe. Onze
ans après, le bilan est sans appel : le délit de racolage a eu pour seul
effet d’accroître la vulnérabilité sanitaire et sociale des personnes
prostituées. En reléguant la prostitution de rue dans des zones toujours
plus reculées et difficilement accessibles aux associations, elle a
accru la dépendance aux réseaux des personnes les plus vulnérables,
favorisé la propagation des IST et les risques d’agression. En créant
l’amalgame entre prostitution et délinquance, cette loi a aussi accru
leur vulnérabilité juridique : victimes de harcèlement policier et de
gardes à vue abusives, nombre d’entre elles renoncent désormais à porter
plainte lorsqu’elles subissent des violences dans le cadre de leur
activité. C’est tout le paradoxe de ces politiques répressives : sous la
volonté affichée de protéger les personnes, celles-ci sont privées de
leurs droits fondamentaux.
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