Lu sur
le Monde libertaire : "Dans l’univers artificiel du capitalisme et de la technoscience, fondés
sur les outrances, les excès, la démesure, le gigantisme, la surenchère,
nous sommes sans cesse conviés à repousser nos limites physiques,
intellectuelles, professionnelles et sociales. La notion même de limite
est devenue impensable.
Véritable déchet culturel, avec ses messages
souvent manipulateurs, ses superlatifs (hyper, méga…), la publicité a
pour principale fonction de diffuser l’idéologie dominante. En tentant
de nous persuader que le superflu nous est absolument nécessaire, la
publicité excite sans répit le désir et favorise l’achat impulsif (un
logement contient aujourd’hui 10 000 objets contre quelques centaines au
XIX
e siècle !). Les diktats de la mode, alliant compétition
et marchandise, imposent l’idéal du corps « parfait » et de l’éternelle
jeunesse – un corps soumis à des techniques toujours plus exigeantes et
normatives, un corps sportif « travaillé », médicalisé, aseptisé,
drogué, robotisé. La communication publicitaire véhicule non seulement
la domination, la puissance, l’agressivité, mais l’idée d’infini et
d’éternité. En parallèle, l’« illimité » est devenu un argument
marketing incontournable pour les opérateurs du mobile. Même la
sexualité est assujettie à une obligation de résultats. Le dépassement
de soi crée ainsi une illusion de toute-puissance.
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