Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

De la part de Claude Quémar, expulsé vendredi dernier du Niger

lu sur hns-info : " Bonjour à tous et à toutes, je suis donc rentré plus tôt que prévu du Niger vers les frimas du Nord. Les autorités nigériennes aux abois ont tout tenté pour empêcher que se tiennent le Forum social et la caravane des alternatives. Elles ont interdit la marche inaugurale et le concert prévu le même jour. Malgré tout ces initiatives se sont tenues et ont été des succès. Le gouvernement aboie, la caravane passe, comme chacun sait.

Le plus grave est le virage pris par ce gouvernement miné par la corruption, les divisions, les appétits personnels. Que ce soit pour les arabes Mahamids de la région de Diffa qu’ils voulaient expulser vers le Tchad alors qu’ils ont la nationalité nigérienne, ou pour ce forum, il leur faut trouver des boucs émissaires et donc le repli nationaliste leur est utile. Dénoncer les interventions de l’extérieur leur permet de tenter de serrer les rangs en pleine tempête politique. Le porte parole du gouvernement justifiait de l’interdiction initiale du Forum par le fait que cela allait être le lieu d’un procès des autorités nigériennes par des étrangers.

Ma participation avant le Forum à un débat à l’université de Niamey sur la Françafrique, avec un camarade de Survie, ma présence à la tribune de lancement du Forum, ma participation à la première plénière aussitôt après, les nombreuses interviews sollicitées par les médias locaux, tout cela faisait du CADTM une des cibles possibles. Les interventions des intervenants du Nord ont été systématiquement suivies par des indicateurs, Zoul de Survie était suivi dans les rues. Il ne restait qu’à choisir la cible. Ce fut moi.

Sur la base d’un compte-rendu surréaliste d’un atelier que j’ai tenu sur la dette odieuse et l’initiative PPTE, j’ai été interpellé et conduit à Niamey depuis Tahoua (550 km). La directrice de la PJ qui a conduit l’interrogatoire a été obligée à plusieurs reprises d’admettre que les propos qui m’étaient attribués étaient incohérents. Ce compte rendu absurde était composé de bribes de phrases que j’avais prononcées ou non, voire de bouts de questions qui m’étaient posées, accolées les unes aux autres. L’important était de montrer que je critiquais le gouvernement, et plus précisément le premier ministre auquel je n’ai jamais fait allusion. L’affaire était faite. Régulièrement la directrice de la PJ sortait téléphoner et rentrait me poser de nouvelles questions. Les ordres étaient donnés, je devais quitter le Niger au plus vite pour qu’enfin soit démasqué le complot contre le pouvoir, manipulé depuis l’étranger.

Le CADTM est solidaire des luttes sociales menées au Niger, en particulier depuis le printemps 2005, qui s’opposent aux effets des politiques libérales sur la population de ce pays, classé dernier au classement du développement humain du PNUD. Aligné sur les politiques imposées par le FMI et la Banque mondiale, ce gouvernement sacrifie ses populations à ces politiques. Il a été incapable de faire face à la disette de l’an dernier.

Mais les mouvements sociaux nigériens n’ont pas besoin d’ordres venus de l’étranger pour organiser la résistance. Nos partenaires du Réseau national dette et développement (RNDD), membres du réseau CADTM, dénoncent quotidiennement le coût du remboursement de la dette sur les conditions de vie, voire de survie, de la population. Notre présence n’en était que plus symbolique pour manifester la nécessité de ripostes partout dans le monde, de globaliser les résistances à l’ordre néolibéral.

Mais surtout, je voulais ici exprimer ma reconnaissance émue à la formidable mobilisation qui a été menée en quelques heures pour exiger ma libération. Je n’étais pas encore à Niamey que les fax des ambassades de France, de Belgique, du Canada, de Grande Bretagne étaient inondés de messages. J’ai eu une nouvelle preuve concrète que les mots réseaux et solidarité étaient très concrets.

En quelques heures la pétition sur Cyberacteurs a recueillis plus de 1700 signatures !

Le réseau CADTM international, mes amis de Poitiers qui luttent avec moi pour empêcher, ironie du sort, des expulsions autrement plus risquées, celles des sans papiers, mes amis de la région nantaise, Attac, la CGT... pardon à tous ceux et toutes celles que j’oublie, tous et toutes vous avez réagi spontanément et sachez que j’en suis à la fois touché et fier.

Donc MERCI.

Vous me permettrez enfin de penser à notre camarade Gérald Akoumey, animateur du CADTM Togo, emprisonné sans jugement depuis plus d’un an à Lomé. Nous devons faire preuve d’encore plus de solidarité active puisque ce sont ses propres autorités qui le pourchassent et dans un pays où l’état de droit n’est qu’une notion abstraite.

Claude Quémar


Source/auteur : [CADTM-INFO]
Mis en ligne le lundi 13 novembre 2006, par
Ludo 
Ecrit par patrick83, à 17:11 dans la rubrique "Actualité".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom