Lu sur
La science sceptique :
The God Delusion, le dernier livre de
Richard Dawkins, pas encore traduit en français, fait un malheur.
Voici le long commentaire que j'en ai fait paraître dans
Cité Laïque.
PLAIDOYER POUR L’ATHÉISME[DAWKINS, Richard,
The God Delusion, Houghton Mifflin, New York, 2006, 416 pages.]
Paru à l’automne 2006, le dernier opus de Richard Dawkins s’intitule :
The God Delusion — ce qu’on peut traduire par : Dieu comme délire . C’est un livre merveilleusement écrit, informatif, percutant et qui ne recule ni devant les questions difficiles, ni devant les sujets polémiques.
Dawkins entend montrer que la foi religieuse est un délire, au sens où
elle est une fausse croyance qui persiste malgré la prévalence de
fortes et convaincantes données qui la contredisent. Tous les
humanistes, les sceptiques, les rationalistes et les libres-penseurs
ajouteront avec bonheur ce livre à leur bibliothèque. Et à en juger par
l’immense succès qu’il connaît au moment où je rédige ces lignes, tout
semble indiquer que le lectorat de Dawkins sera bien plus vaste encore
et que son livre rejoindra un large public.
On ne peut que s’en réjouir, d’autant qu’une de ses ambitions avouées,
en l’écrivant, a justement été de convaincre les personnes agnostiques,
dubitatives ou même croyantes des vertus de l’athéisme. Dawkins avoue
un autre objectif: celui de proclamer la fierté d’être athée. «Être
athée n’est pas une chose dont on devrait s’excuser, écrit-il. Bien au
contraire, c’est quelque chose qui nous demande de nous tenir fermement
debout face à l’horizon. C’est quelque chose dont nous pouvons être
fiers puisque être athée est presque toujours le signe d’une saine
indépendance d’esprit et même, au fond, d’un esprit sain» (page 3).
Le message vaut d’être affirmé et entendu au moment où, à proportion de
la place grandissante prise par la religion à l’échelle planétaire dans
les affaires humaines, les athées tendent à être considérés comme des
parias. Et il n’est pas besoin d’aller dans ces pays où fleurit le
fondamentalisme musulman ou judaïque pour le constater, comme le montre
Dawkins, qui cite notamment cette sidérante déclaration de G.W. Bush,
père : «Je ne suis pas prêt à dire que les athées [des États-Unis]
devaient être considérés comme des citoyens ou des patriotes. Nous
sommes une nation unie devant Dieu.» (page 43).
Dans les pages qui suivent, je vais d’abord brièvement rappeler le parcours de Dawkins puis proposer un survol de l’ouvrage.
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