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Le capitalisme veut faire régner l'ordre et lisser nos vies : créons le désordre social !
le capitalisme nous à montré au fil du temps sa capacité à intégrer la plupart des mouvements artistiques ou contestataires inspirés du dadaïsme, mais il en est un qu'il n'à jamais réussi à intégrer et qui est pourtant fort peu pratiqué : l'anomie.
Lu sur Wikipédia : Désordre social
Le terme anomie est aussi utilisé pour désigner des sociétés ou des groupes à l'intérieur d'une société qui souffrent du chaos dû à l'absence de règles communément admises implicitement ou explicitement de bonne conduite ou, pire, dû au règne de règles promouvant l'isolation ou même la prédation plutôt que la coopération.
Il apparaît pour la première fois comme concept sociologique sous la plume du philosophe Jean-Marie Guyau dans Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885).
« L'anomie, pour Guyau, est créatrice de formes nouvelles de relations humaines, d'autonomies qui ne sont pas celles d'une référence à des normes constituées, mais ouvertes sur une créativité possible. Elle ne résulte pas, comme chez Durkheim, d'un trouble statistique, elle incite l'individu à des sociabilités jusque-là inconnues - dont il dira que la création artistique est la manifestation la plus forte. Jean Duvignaud »
Friedrich Hayek utilise notamment anomie dans ce sens-là.
L'anomie comme désordre social n'est pas à confondre avec l'anarchie. Le mot « anarchie » révèle l'absence de chefs, de hiérarchie, de commandement alors que le mot « anomie » se réfère à l'absence de règles, de structure, d'organisation. Beaucoup d'opposants à l'anarchisme affirment que l'anarchie mène nécessairement à l'anomie. Ce à quoi les anarchistes répondent que la société actuelle avec une hiérarchie et un commandement crée le chaos plutôt que l'ordre.
Robert K. Merton s'est intéressé à ce concept et a décrit les règles qui, non suivies, mènent à l'anomie :
L'anomie est dans ce cas davantage une dissociation entre les objectifs culturels et l'accès de certaines couches aux moyens nécessaires. La relation entre le moyen et le but s'affaiblit.
Actuellement, la relativisation des moyens culturels à travers la pluralisation mène surtout au problème de l'insécurité du comportement et de l'orientation, de l'individualisation et de la désintégration sociale.
Dada, dit aussi dadaïsme, est un mouvement intellectuel, littéraire et esthétique qui, entre 1916 et 1925, se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la table rase, de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques.
Malgré la guerre mondiale, la censure et la mise au pas des tentatives révolutionnaires dès la fin des hostilités, Dada connut une rapide propagation internationale.
Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance et le jeu avec les convenances, le rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers les "vieilleries" du passé comme celles du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles. Ils cherchaient aussi cette liberté particulièrement dans le langage, qu'ils aimaient lyrique et hétéroclite.
Dada est né le 5 février à Zurich (Suisse) par la grâce des poètes Hugo Ball, Richard Huelsenbeck, Tristan Tzara et des peintres Jean Arp, Marcel Janco, Sophie Taeuber et une page de dictionnaire prise au hasard. Ils investissent une taverne de la Spiegelstrasse, la transforment en café littéraire et artistique et la rebaptisent "Cabaret Voltaire". Dada n'est « ni un dogme, ni une école, mais plutôt une constellation d'individus et de facettes libres », précisait à l'époque Tristan Tzara. Hétéroclite et spontané, Dada s'est aussi imposé comme un mouvement sans véritable chef de file. Tous les dadaïstes étaient présidents.
La version la plus courante quant à l'origine du mot est celle du hasard ludique : un dictionnaire ouvert au hasard et un coupe-papier qui tombe sur le mot dada.
Selon Giovanni Lista, il s'agissait plutôt d'une volonté délibérée d'ancrer le mouvement dans un retour aux valeurs de l'enfance :
Un peu avant la fin de la guerre Dada s'installe dans les grandes villes allemandes Berlin, Hanovre et Cologne. Tandis que les « Manifestes » parviennnent à Paris, malgré la censure et le "bourrage de crâne" contre tout "germanisme".
Succédant à des révoltes individuelles et solitaires contre la civilisation occidentale, cristallisée par l'épreuve du conflit de 1914-1918, la contestation culturelle de Dada se manifeste par la truculence provocatrice et la dérision, souvent au cours de manifestations publiques. Hannah Höch qui dessinait des patrons de couturier pour une revue, les utilisait en découpage sauvage pour en faire des collages politiques.
De façon générale et pour la première fois, les femmes sont acceptées comme artistes à part entière, comme camarades de jeu, comme complices et complémentaires des hommes, « traitées comme des collègues » et non plus seulement comme des amantes, des « amatrices douées» ou des « objets de sublimation dans l'art ».
Dada s'est déployé dans le monde entier influençant des artistes comme Ernst, André Breton, René Crevel, Robert Desnos, Paul Éluard, Philippe Soupault, Robert et Sonia Delaunay.
Dès 1920, Dada s'essouffle. Comme pour sa naissance, la date de l'"acte de décès" du mouvement varie. Entre 1921 et 1922 pour Louis Aragon dans son « Projet d'histoire littéraire contemporaine ». En novembre 1921, pour la revue belge "Ça Ira !", dans un numéro dirigé par Clément Pansaers et Francis Picabia. Dès 1920, André Breton trouve que « Dada tourne en rond ». Le procès contre Maurice Barrès marque la décomposition véritable des dadaïstes. La "Mise en accusation et jugement de Maurice Barrès pour crime contre la sûreté de l'esprit" n'était pas sans déplaire à Tzara, Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes, Erik Satie, ou Clément Pansaers. Mais le rejet de Picabia, et le "témoignage" plutôt potache de Tzara : "Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par Dada. Vous conviendrez avec moi, monsieur le Président, que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que par conséquent les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance." Breton : "Le témoin tient-il à passer pour un parfait imbécile ou cherche-t-il à se faire interner ?". Tzara :"Oui, je tiens à me faire passer pour un parfait imbécile et je ne cherche pas à m'échapper de l'asile dans lequel je passe ma vie." Le fondateur du mouvement quitte la salle au moment où Aragon commençe son plaidoyer. Cette journée du 13 mai 1921 peut être considérée comme la dernière manifestation dada parisienne. Et le salon Dada organisé par Tzara au mois de juin marque également le détachement de André Breton et Marcel Duchamp, ce dernier ayant refusé tout envoi pour cette exposition.
Après la première guerre mondiale, les jeunes ont besoin d'exprimer leur jubilation d'être en vie, la fin de la guerre et la paix retrouvée. La vie a vaincu la mort, la paix a vaincu la guerre, l'enfance et l'insouciance sont de retour et vont pouvoir s'exprimer. En 1963, Tristan Tzara a dit : « Dada n'était pas seulement l'absurde, pas seulement une blague, dada était l'expression d'une très forte douleur des adolescents, née pendant la guerre de 1914. Ce que nous voulions c'était faire table rase des valeurs en cours, mais, au profit, justement des valeurs humaines les plus hautes. »
En 1920, Tristan Tzara nomme des « présidentes dada », les plus anticonformistes possibles et à l'originalité débridée. Les « jeunes filles dada », les « Dada's girls » dansent en solo avec ou sans masque, comme Sophie Taeuber. Elles font tourner les têtes et suscitent l'enthousiasme, mais aussi les huées. Emmy Hennings, compagne de Hugo Ball, fonda avec lui, le cabaret Voltaire à Zurich, dont elle devint l'âme en animant ses soirées, par la danse, le chant et la poésie.
L'américaine Clara Tice, peintre caricaturiste et poète, horrifie la prude société américaine avec ses dessins de femmes nues accompagnées d'animaux, illustrant de manière érotique les Fables de La Fontaine. Ses œuvres seront confisquées par la police. Une autre américaine, Beatrice Wood réalise aussi des œuvres à forte connotation érotique.
Valeska Gert crée ses « danses surréalistes ». Bien loin du classique Lac des cygnes, elles ouvrent la voie à la libération du corps des femmes et au nudisme. Renée Dunan, élevée au couvent, mais grande admiratrice du marquis de Sade, se libère, se proclame « dadaïste de la première heure », et défraie la chronique, sous divers pseudonymes, dont « Marcelle La Pompe » et « M. de Steinthal », en hommage à Stendhal et à l'écrivain aventurier Casanova de Seingalt.
D'autres personnalités et d'autres mouvements ont été profondément marqués par le mouvement dada, dont : Pierre Bernotte, Louise Arensberg, Walter Conrad Arensberg, Arman, Ben, Daniel Buren, Maurizio Cattelan, César, Christo, Robert Delaunay et Sonia Delaunay, Katherine Dreier, Renée Dunan, Robert Filliou, le mouvement Fluxus, Eva Grosz, Emmy Hennings, Thomas Hirschhorn, Jasper Johns, Lavier, Malaval, Annette Messager, le mouvement Néo-dadaïste, le mouvement nouveaux réalistes, Meret Oppenheim, le mouvement Pop art, Rauschenberg, Niki de Saint Phalle, Helma Schwitters, Jean Tinguely, Manuella Kohou.