Lu sur
la pompe à phynance : "Il n’y a généralement pas plus révélateur de quelque embarras de
conscience que la comédie de la vertu outragée. Laurent Mauduit n’a pas
aimé que, évoquant son dernier ouvrage dénonciateur de corruptions
présentes, je lui fasse l’affront de lui rappeler quelques corruptions
passées [
1], à savoir l’itinéraire zigzaguant qui l’avait conduit jusqu’ici [
2].
De cette gêne lancinante, on pouvait déjà avoir un avant-goût à la
réception passablement entortillée par Médiapart du documentaire de
Gilles Balbastre et Yannick Kergoat
Les nouveaux chiens de garde : impossible de le traîner dans la boue, comme s’y étaient employés tous les médias (
Le Monde en tête, oui celui d’Edwy Plenel à l’époque) en 1998 avec le livre éponyme de Serge Halimi [
3],
impossible donc sauf à s’aliéner un public auprès duquel on a
maintenant décidé d’occuper vaillamment une ferme position de gauche ;
mais impossible également de l’endosser, cette fois non par une
délibération de la raison politique-marchande mais par un mouvement de
répugnance proprement incoercible. C’est que ces gens-là (au nombre
desquels
Acrimed ou la fine équipe du
Plan B) n’ont jamais lâché d’une semelle
Le Monde
de la mondialisation heureuse, de la gauche molle qui trahit et du
Traité constitutionnel européen, et pire encore : ils ont de la mémoire,
ne sont pas des enfants de Marie, et ne croient pas plus aux
effacements de l’ardoise magique qu’aux propriétés curatives des
caramels mous. Dit autrement, ils sont l’inaltérable rappel aux archives
des convertis de trop fraîche date.
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