Dans les annales de l’histoire réelle, l’acte de naissance de la technoscience restera l’atomisation d’Hiroshima, symbole même de la puissance monstrueuse que la domination a, depuis lors, acquise. Pour la première fois, elle disposait en effet de moyens de destruction sans commune mesure avec ceux utilisés dans le passé, qui lui donnaient la possibilité d’anéantir toutes les formes de vie planétaire. Bien que l’holocauste par la bombe n’ait pas eu lieu, pour des motifs qui relèvent de la raison d’État, le pouvoir de la technoscience n’a cessé de croître, à la mesure de l’empreinte indélébile qu’elle laisse sur tous les terrains qu’elle laboure. En quelques décennies, elle a accéléré la transformation de l’État en appareil de gestion, qui administre les individus comme des choses, et elle a eu des conséquences néfastes beaucoup plus profondes, plus globales et plus durables sur la vie humaine et non humaine que n’en ont eu des formes d’activité antérieures.
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