Lu sur
Apache-editions ; "Les bus, les métros, les périphériques, les trains de banlieue sont pleins à craquer de salariés pris au piège de la normalité. L’entassement, prix d’un calme fragile, prix de l’ordre. Le sommeil qui ne vient pas, le sommeil interrompu à l’aube, prix du calme.
Il
ne faut pas chercher bien loin pour constater les signes d’un consensus
apparent ; au cours d’une manifestation, un gréviste réagit à un slogan
« A bas le travail » tagué sur les murs : « Ce n’est pas bien, il ne
faut pas dire ça ! » Pourquoi ce n’est pas bien ? « Parce que c’est
extrémiste ; il en faut du travail, il faut travailler ! » Et pourquoi
faudrait-il travailler ? « Il faut travailler…mais parce qu’il FAUT
TRAVAILLER ! » Brillante démonstration.
Fallait-il en déduire
une déclaration d’amour pour le travail, ou alors s’agissait-il
d’obtenir le précieux salaire mensuel, celui qui vous donne droit au
précieux logement (et encore), à la précieuse bouffe, au précieux
compte en banque, au précieux titre de transport pour aller au travail,
au précieux titre de séjour, aux précieux habits ?
C’est ce
foutu cercle sans début ni fin qui revient le plus souvent. D’où
viennent l’argent et la nécessité de s’en procurer pour survivre, d’où
viennent le travail salarié et le rapport salariat/patronat, d’où vient
le rapport marchand ? Mais plus encore, vous répondra-t-on, qui a
encore le temps de se poser ces foutues questions ?"
Brochure 16 pages A5