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Lu sur Mille babords : "On ne répond pas à une crise sociale par un régime d’exception. La responsabilité fondamentale de cette crise pèse, en effet, sur les gouvernements qui n’ont pas su ou voulu combattre efficacement les inégalités et les discriminations qui se cumulent dans les quartiers de relégation sociale, emprisonnant leurs habitants dans des logiques de ghettoïsation. Elle pèse aussi sur ces gouvernements qui ont mené et sans cesse aggravé des politiques sécuritaires, stigmatisant ces mêmes populations comme de nouvelles "classes dangereuses", tout particulièrement en ce qui concerne la jeunesse des "quartiers".
Nous n’acceptons pas la reconduction de l’état d’urgence. Recourir à un texte provenant de la guerre d’Algérie à l’égard, souvent, de Français descendant d’immigrés, c’est leurs dire qu’ils ne sont toujours pas français. User de la symbolique de l’état d’urgence, c’est réduire des dizaines de milliers de personnes à la catégorie d’ennemis intérieurs. Au-delà, c’est faire peser sur la France tout entière et sur chacun de ses habitants, notamment les étrangers que le gouvernement et le président désignent déjà comme des boucs émissaires, le risque d’atteintes graves aux libertés.
Nous n’acceptons pas le recours à des procédures judiciaires expéditives, voire à une "justice d’abattage", alors qu’en même temps la même justice prend son temps pour élucider les conditions dans lesquelles sont morts Bouna et Zied à Clichy-sous-Bois.
Il faut que cessent les marques de mépris, comme la stigmatisation des familles ou la transformation de l’apprentissage en mesure de relégation scolaire précoce.
Nous affirmons qu’il y a là une véritable urgence : contre l’état d’urgence policier un état d’urgence sociale.
UL-CNT Marseille, Collectif contre les expulsions et les reconduites à la frontière, FA-Marseille, LCR, SUD Etudiants Marseille