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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Construisons notre autonomie , face aux médias corrompus

Lu sur Le blog du laboratoire : "J'ai regardé ce soir les (dés)informations des deux premières chaines. On y a montré comme d’habitude cette masse de gens mécontents et râleurs qui ne supportent pas quand d’autres défendent leurs droits, ces pions avilis et consentants qu’on appelle "usagers" et qui hurlent autant qu’ils le peuvent à la "prise d’otage", expression made in TF1 qui semble avoir fait des émules dans le monde individualiste de la majorité silencieuse. Cette même majorité silencieuse, faite de gens prompts à accepter avec confiance tous les contrats précaires possibles pour s’étonner un jour d’être licenciés sans aucune autre forme de reconnaissance, ces mêmes gens qu’on côtoie au bureau et qui se plaignent sans cesse de leur inconvenances, mais s’écrasent devant leur employeur comme s’il incarnait le secrétaire personnel de l’huissier de justice. Et ces gens-là, on nous l’explique, se mobilisent aussi. Ils forment des comités qui portent des appelations comme "stop la grêve" ou "liberté chérie", juste pour s’opposer aux revendications d’autrui. Ce sont encore ces "jaunes", ces casseurs de grèves, ceux-là mêmes qui au XIXème siècle luttaient contre les ouvriers des mines en grève, seulement parce que leur peur de tout les empèche de relativiser la perte de quelques jours ou semaines de travail au profit d’un avenir décent.

Et puis je vois des étudiants se faire rentrer dedans par des hommes casqués et armés. Quel malaise vit notre société pour trouver normal de cogner sur ses étudiants ? A quel degré d’inhumanité sommes-nous tombés pour accepter qu’une grande partie de la jeunesse puisse avoir connu le gaz et les matraques ? L’individualisme insensible des pragmatiques du marché semble avoir gagné les cerveaux de la majorité, qui accepte que 25 000 immigrants soient jetés chaque année menottés en dehors de son pays, qui acceptent qu’on licencie en masse des ouvriers qualifiés sous prétexte de concurrence, qui accepte que des milliers de jeunes des ghettos urbains soient attaqués avec des bataillons casqués et que de plus en plus d’étudiants soient eux aussi soumis au même régime. Cette majorité qui crache systématiquement sur ses grévistes, même si ceux-ci sont ceux qui leur donnent l’eau, l’éléctricité, les transports, l’éducation… Qui est cette majorité abjecte qui méprise ses voisins, ses parents, les gens qui s’échinent pour lui donner le confort qui l’a perverti ?

J’en appelle à une prise de conscience immédiate de la violence du système qui légifère avec talent pour pouvoir rendre sa population flexible, soumise, précaire et jetable à merci. J’en appelle à une révolte légitime contre cette logique totalitaire qui tend à faire de nous des esclaves. J’invite ceux qui se réclament du pacifisme ghandien à s’informer sur la lutte qu’il a mené et de se rendre compte à quel point celle-ci s’est accompagnée d’un recours intelligent à la violence. Ceci étant dit, j’espère que nous allons cesser de nous faire entuber par la réformite et prendre nos destins en main avec force et détermination.

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Ecrit par libertad, à 09:57 dans la rubrique "Actualité".



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