Un militant anarchiste français a été condamné aujourd'hui à 800 eurosd'amende pour avoir outragé en 2006 Nicolas Sarkozy en comparant sa politique en tant que ministre de l'Intérieur à celle de l'Etat français sous Vichy pendant la seconde guerre mondiale.
Romain Dunant, 35 ans, militant du Réseau Education Sans Frontières (RESF) et de la Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste), avait adressé le 19 décembre 2006 un courriel au ministère de l'Intérieur dans lequel il demandait la libération d'un autre militant de RESF, placé en garde à vue pour s'être opposé à l'expulsion d'un parent d'élève sans papiers.
RESF est à la pointe de la lutte contre l'expulsion d'étrangers sans papiers ayant des enfants scolarisés en France.
Dans le courriel adressé au ministre Nicolas Sarkozy, M. Dunant écrivait: "voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens (...)". Il critiquait aussi une "politique qu'il faut bien qualifier de raciste" avant d'adresser ses "salutations antifascistes" au ministre.
Source : AFP
NOUVELOBS.COM |
14.02.2008 | 11:12
Romain
Dunant doit payer une amende de 800 euros pour avoir écrit au ministère
de l'Intérieur en 2006 "voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc
oublié ses chiens".
Un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) a été condamné jeudi
14
février par le tribunal correctionnel de Paris à 800 euros d'amende
pour outrage à Nicolas Sarkozy pour des faits datant de 2006. Il avait
comparé sa politique en tant que ministre de l'Intérieur à celle de
l'Etat français sous Vichy.
Romain
Dunant, un habitant du Jura âgé de 35 ans, également militant de la
Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste), avait adressé le
19 décembre 2006 un courriel au ministère de l'Intérieur dans lequel il
demandait la libération d'un militant marseillais de RESF, Florimond
Guimard, placé en garde à vue pour s'être opposé à l'expulsion d'un
parent d'élève sans papiers.
*Politique "raciste"*
Dans ce courriel adressé au ministre Nicolas Sarkozy, Romain Dunant
écrivait:
"voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens (...)".
Il critiquait aussi une "politique qu'il faut bien qualifier de
raciste" avant d'adresser ses "salutations antifascistes" au ministre.
La
10e chambre correctionnelle a reconnu ce militant coupable d'outrage à
personne dépositaire d'une autorité publique et l'a condamné à 800
euros d'amende ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts à verser à
Nicolas Sarkozy, qui s'était constitué partie civile.
*"Similitude"*
Lors
de l'audience du 17 janvier, le parquet avait requis une amende de 750
euros au motif que "la liberté d'expression a des limites: c'est
l'outrage".
Le
prévenu, animateur dans un collège, n'avait pas contesté son message,
qu'il avait jugé "légitime", mais son caractère outrageant, estimant
qu'il y avait "similitude entre la politique actuelle d'expulsions
massives de sans-papiers et celle de Vichy".
Son
avocate avait expliqué que son client avait voulu faire "un parallèle
politique". "C'était une politique qui était visée, pas une personne",
avait-elle insisté en plaidant la relaxe.