Quotidien anarchiste individualiste
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COMPETENCE ET POUVOIR
--> ENTRE COMPETENCE ET ACCESSION AU POUVOIR
« Deux français sur trois penseraient que le Front National n’aurait pas les compétences pour gouverner ».
Ce sondage peut-il nous rassurer ? Certainement pas ! Il n’y a aucun lien entre la compétence attribuée à un parti politique pour être au pouvoir et son accession effective.
Dans les années 30 du 20e siècle, en Allemagne, on n’accordait
généralement aucun crédit au parti qui devait accéder, légalement, au
pouvoir en 1933 – revoir à ce propos les commentaires de l’époque.
Pourtant c’est bien lui qui, utilisant habilement les institutions et
les libertés accordées par la République de Weimar, a fini par
s’imposer… on connaît la suite.
On ne peut certes établir un parallèle strict entre les deux époques…
l’Histoire ne se reproduisant jamais de la même manière… Mais des
constantes sont à prendre en compte.
La crise qui ravage la société, creuse les inégalités, exacerbe les ressentiments, détruit les espoirs d’avenir.
L’autisme des partis politiques allié aux rigidités des institutions ôte
tout espoir de changement d’une situation qui devient, pour le plus
grand nombre, de plus en plus insupportable.
Le vote, seul instrument, légal, entre les mains du peuple devient un défouloir : on ne vote plus pour, mais contre.
La confusion des débats entretenue par les titulaires du pouvoir et
l’opposition aboutit à la réflexion : « Et si on asseyait ce parti dont
tout le monde dit du mal… on verra bien ! ».
L’écœurement général, devant les scandales touchant la classe politique, entraîne une abstention massive.
L’habileté de la démagogie constamment assénée, promettant tout,
trouvant des boucs émissaires,… finit par pénétrer les consciences.
Tous ces facteurs, toutes ces causes créent une alchimie politique qui
fait/peut faire qu’une organisation politique qui ne bénéficie pas d’une
bonne opinion générale en matière de compétence, voire du moindre
crédit, accède finalement au pouvoir. Elle peut alors se prévaloir d’une
légitimité populaire. Il est alors trop tard.
Les regrets arrivent toujours trop tard !
14 septembre 2014 Patrick MIGNARD