Lu sur
IFA : "Le jeudi 29 octobre les forces de police ont investi le local de la Fédération Anarchiste Gaucha (FAG) à Porto Alegre, saisissant matériel et documents. Dans le cadre d'une action en justice intentée par Yeda Cursius, gouverneur de l'État de Rio Grande do Sul (sud-ouest du Brésil), pour « calomnie et diffamation », quatre compagnons ont été arrêtés, considérés comme les responsables de la campagne menée après le décès d'un paysan, Elton Brum da Silva, le 21 août dernier : l'occupation d'une fazenda à Sao Gabriel par le MST (Mouvement des sans terre) avait été brutalement dispersée par la police, se traduisant par des dizaines de blessés et la mort d'Elton, tué par balles tirées dans le dos.
La répression étatique contre la FAG, le MST touche
également d'autres organisations qui participent à la campagne « Yeda
out », tel le syndicat des enseignants (CPER). L'État de Rio Grande do
Sul, aux mains du PSDB (Parti de la social-démocratie brésilienne), et
plus largement le
gouvernement brésilien, aux mains de Lula da Silva
et du PT (Parti des travailleurs), favorisent les grands propriétaires
fonciers et l'agrobusiness, criminalisent la pauvreté dans les
périphéries urbaines et les campagnes, s'opposent aux occupations du
Mouvement des sans terre, du Mouvement des sans toit, expulsent les
peuples indigènes et les petits paysans pour exploiter l'« or vert »
des agrocarburants...
La venue au pouvoir d'un ex-syndicaliste
métallo avait été analysée par la FAG comme « une tentative de calmer
un peuple déçu par les réformes du FMI et des gouvernements successifs
». La fraction marxiste-léniniste à la direction du MST avait
d'ailleurs appelé à voter Lula. La situation actuelle démontre, une
fois de plus, que l'État, quel qu'il soit, manipule et réprime les
mouvements sociaux, même si, au Brésil, la police répond au téléphone :
« Gouvernement populaire et démocratique, bonjour » !
Se
joignant aux nombreux soutiens reçus par la FAG, au Brésil et sur le
plan international (MST, syndicats, organisations anarchistes), la
Fédération Anarchiste condamne la répression contre nos compagnes et
compagnons, exprime sa totale solidarité avec eux et appelle individus
et collectifs à faire connaître leurs protestations, notamment auprès
des représentations du Brésil.
La Fédération Anarchiste apporte
son soutien à tous les groupes brésiliens qui, tel que l'exprime la
FAG, agissent pour « faire voir l'anarchisme comme alternative pour les
luttes des classes opprimées contre la domination capitaliste, dans sa
version libérale ou étatiste ».
Secrétariat aux relations internationales de la Fédération Anarchistehttp://www.federation-anarchiste.orghttp://www.iaf-ifa.orgLa Fédération anarchiste s'associe à l'appel à la solidarité internationale lancé par le CGT espagnol :Hier,
jeudi 29 octobre 2009, la police civile de Rio Grande do Sul, commando
au service de la Gouverneure Yeda Crusius, a fait irruption au local de
la Fédération Anarchiste Gaucha. La police a saisi du matériel divers,
comme des affiches, des procès-verbaux de réunions, la CPU d'un
ordinateur, et même les poubelles du local.
Elle a aussi tenté
d'intimider ceux qui ne faisaient qu'apporter leur solidarité et qui se
trouvaient enregistrés sur le site web de l'organisation. Il y a deux
compañeros inculpés.
Cela fait des années que les compañeros et
compañeras de la FAG luttent contre l'exclusion et la précarité, en
défendant la justice et des conditions de vie dignes. Leur travail avec
les chiffonniers et cartonniers, avec les sans toit, avec les sans
terre, est bien connu. En définitive, un travail qu'ils mènent depuis
des années avec ceux d'en bas.
C'est là le motif pour lequel la
police de l'État du Rio Grande do Sul a exercé la répression contre les
compañeros et compañeras de la FAG, un État plongé dans des scandales
de corruption et qui adopte une attitude répressive face aux collectifs
et organisations qui exercent simplement leur liberté d'expression pour
critiquer les différentes politiques antipopulaires du gouvernement.
C'est là la réponse gouvernementale face au refus social. Et la FAG
n'est pas la première agressée, il faut rappeler l'assassinat du paysan
sans terre Elton Brum ou la mort de Marcelo Cavalcante en février
dernier.
La Confédération Générale du Travail (CGT) de l'État
espagnol tient à faire part de sa plus énergique condamnation devant
ces actes répressifs. Nous voulons dénoncer l'incongruité de la
politique gouvernementale brésilienne, une politique de droite avec un
discours de gauche. Une politique qui est régie par les mêmes
paramètres économiques que dictent les multinationales, et qui applique
par conséquent les mêmes tactiques militaristes et répressives.
Non
seulement nous condamnons la répression gouvernementale, mais nous
voulons aussi manifester notre solidarité et notre soutien aux
compañeros et compañeras de la FAG pour le travail qu'ils réalisent
avec les gens simples de leur peuple, un travail constant et tenace que
les pouvoirs gouvernementaux ont prétendu faire cesser au moyen de la
terreur, de l'intimidation et de la répression, mais nous sommes
certains qu'ils ne vont pas y parvenir.
En ces moments, nous
considérons que les marques de soutien et de solidarité sont
importantes, c'est pourquoi la CGT lance un appel aux différentes
organisations et collectifs à rendre visible leur condamnation de ces
agressions.
Vivent ceux qui luttent!
Secrétariat Permanent du Comité Confédéral de la CGT