Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Comment vivre sans Etat ?
Comment vivre sans État, sans patron, sans contremaître, sans chef? La réponse est simple: en auto-organisation participative et horizontale... Quand vous arriverez à la hauteur de la page 238 du livre de Raul Zibechi Argentine, généalogie de la révolte, aux éditions CNT RP, vous comprendrez assez facilement comment fonctionne le mécanisme de la "réciprocité équilibrée », et que l'utopie est plus souvent du côté du pouvoir que du côté du peuple.


CEST VERS LE MILIEU de la dernière glaciation de Würm, aux environs des 45 000 ans(1), que (homme de Neandertal, qui cohabitait avec les premiers Homo sapiens, cède définitivement la place à l'Homo sapiens sapiens qui est, sans aucune biodiversité; la seule espèce humaine survivante à plus de 4000000 ans d'évolution connue à ce jour. Ceci pour un simple rappel:
« (Homo sapiens est de la nature, dans la nature. »
Que son seul don est de « donner la vie ». Et que la nature nous ayant faits tels que nous le sommes encore, il nous faut constater que la survie de notre espèce sapientale dépend uniquement de la qualité de notre sens collectif. Il ne faut pas oublier que l'enfant de l'être humain n'est pas autonome, dans le meilleur des cas, avant l'âge de quatre ou six ans. Ce qui « impose » (et non pas « suppose ») une organisation sociale collective performante. Il ne faut pas oublier qu'en tant qu'être biologique (mammifère), nous sommes des prédateurs qui vivons de l'exploitation de notre sphère écologique. Ce qui induit une notion « d'écologie humaine ».
Cette notion « naturaliste » ,d'écologie humaine reste en grande partie à découvrir et à développer, car les sciences humaines, dans lesquelles est incluse la préhistoire, au sens large du terme, sont très souvent, et malgré elles, victimes de leur « anthropocentrisme ». Ce qui veut dire que si le côté naturaliste, « être de la nature dans la nature », peut éventuellement contenir les germes d'une dérive populiste ou primitiviste, l'anthropocentrisme, lui, au travers des sciences humaines, par sa référence au « génie exclusif » de l'homme, peut aussi, parfois, ouvrir une porte aux contorsions « créationnistes ».
Il ne faut pas oublier que l'un des moteurs de l'évolution de l'être humain passe aussi par sa faculté de créer des cosmogonies. C'est incontournable (même pour l'athée!), car l'être humain, conscient de sa propre mort, est amené à se poser ces banales questions: « Je viens d'où? Je vais où? » et surtout: « Pourquoi suis-je là? » La démesure de l'énergie que l'espèce humaine dépense dans (exploration de l'espace, depuis Galilée, fait partie de ces questions récurrentes et pathétiques d'une humanité orpheline de son « père »... Alors, par défaut, l'humanité, qui « cosmogonise » comme une malade, fait aussi des recherches vers (extrêmement petit et a fini par aboutir à la logique darwinienne qui de nos jours arrive, non sans quelques polémiques, au constat que « l'individu est un artifice inventé par les gènes pour se reproduire ».(2)
Cette explication des divers pièges qu recèlent les sciences humaines, qu'elles soient naturalistes ou anthropocentristes est un nécessité première, car ces sciences sont e développement rapide: l'archéologie préhistorique, la géologie en générale, l'évolutionnisme (Darwin), pour- ne parler qu de celles-là, sont toutes issues du XIXe siècle. Ce sont des sciences neuves et pragmatique par obligation, car ce qui était une certitude hier en 1988, ne l'est plus en 1990 sur un même sujet... Les créationnistes ont bien tenté quelques récupérations, comme celles de l'abbé Breuil, par exemple, mais aussi celles, plus politiquement justificatrices sur le bien fondé de l'occupation territoriale, comme ces fouilles de l'armée allemande pendant la guerre de 14-18 au cours des creusements de tranchées, et où la découverte de tombes celtiques furent attribuées aux « ancêtres germaniques »... D'autres exemples existent où l'on voit des ethno-archéologues commettre quelques imprudences, en comparant les quelques ethnies indonésiennes, ou amazoniennes, avec ce qui « aurait » pu se passer pendant le néolithique, entre - 12 000 à - 6 500 ans.
Sans refaire tout le parcours détaillé de la préhistoire, des origines à nos jours, nous ne retiendrons que la dernière phase de l'évolution humaine qui nous concerne directement, c'est-à-dire le néolithique qui vient d'être évoqué. Donc entre - 12 000 ans jusqu'à 6 500 ans, la société humaine a vécu sans État, sans chefs, ni aucune autorité verticale... Les premières sociétés à « chefferie » commencent à être repérées vers plus ou moins - 6 500 ans aux environs du chalcolithique. Pendant ces - 5 500 ans sans pouvoir, la société du néolithique a inventé le pastoralisme : là domestication de l'aurochs, de la chèvre, du mouton, du porc, mais aussi celle de l'âne, du cheval et du chien; l'agriculture: sélection progressive de l'orge et du blé pour rendre ces graines plus rentables, sans oublier l'arboriculture. Ces deux secteurs démontrent les capacités d'observation attentive et d'expérimentation sur les ressources de la nature et de la qualité de mémorisation-transmission de ce qui deviendra une vraie culture d'affranchissement de la chasse et de la cueillette. Sont également découverts la vannerie et le tissage et, vers - 7 900 ans, la poterie.
Pendant cette période dite de la « pierre polie », cette « culture » allait de la Chine à l'Atlantique et de l'Écosse au Mali, Burkina, etc. D'autre part, la taille des silex comportait également de grands « standards », ce qui signifie que ces humains du néolithique « communiquaient » et avaient un vrai sens de la pédagogie. Ce sont des millions de tonnes de silex taillé et autres roches métamorphiques dures qui ont circulé dans l'espace continental de l'Ancien Monde... Certains sous forme de matière brute, d'autres sous formes d'ébauches et d'autres sous formes de produits finis.
À titre d'exemple: entre - 6 700 ans à - 5 750 ans, des haches polies en jadéite et en éclogite, roches de couleur verte de la famille des aluminosilicates de sodium (pyroxènes), d'une dureté et d'une cohésion supérieures au silex, ont été découvertes à plus ou moins 900 exemplaires, réparties sur une surface allant de l'Écosse à la Catalogne et de la Bretagne à la Thuringe, avec un unique centre de production situé au nord de l'Italie sur quatre affleurements: Mucrone, Chiusella, Viso et Sassello. Ce qui fait un rayon de diffusion de plus ou moins 1600 km avec quelques obstacles à franchir comme le Rhône, le Rhin, la Manche, la mer d'Irlande, sans parler de quelques montagnes et d'obscures forêts.(3)
Ces 900 exemplaires de haches en jadéite, scientifiquement répertoriées, ne sont que la partie découverte, et ne fait pas état de ce qui ne sera jamais découvert, qui peut être sous le béton des citées, ou le bitume des routes, ou encore dans des collections particulières. Mais ce lieu, factuelle Europe - et cette période - est aussi révélateur du recul des glaciers et de l'amorce de la désertification du Sahara et d'une partie du Proche-Orient; ce qui a entraîné d'importantes migrations vers le zones humides côtières et fluviales, comme le Nil, le Jourdain, le Tigre, l'Euphrate et autre oasis, ou encore vers la partie sud saharienne.
Cet afflux migratoire a augmenté locale ment une démographie qui est à l'origine de premières cités, regroupant parfois plusieurs milliers de personnes. Ce qui imposait un nouvelle forme d'organisation et de gestion de l'espace, mais qui marque aussi le « déclin » de la réciprocité équilibrée du « système horizontal » basé sur la coopération, pour faire place au « système vertical » du pouvoir centralisé, exclusivement basé sur la collaboration.
Cette nouvelle forme de gestion est à l'origine de l'émergence des premiers systèmes de chefferie « non héréditaire » , ou collégial, et de l'apparition des .premières formes bureaucratiques, par l'apparition d'écritures cadastrales et comptables, mais aussi par le regroupement des diverses expressions cosmogoniques, vers des hégémonies cultuelles d'où sont sortie les premières religions « officielles » et les premières codifications sociales.
Pour des raisons de pérennité, ces codifications sont devenues une affaire de « spécialistes », donc d'enseignement (ou de transmission de mémoire), ce qui marque la fin du système des chefferies « non héréditaires », pour celui des chefferies « héréditaires » (dépositaires « pontifes » de fait). Et qui dit chefferie dit territoire défini, et qui dit territoire dit guerres... Mais aussi concurrence entre des religions plus totémiques les unes que les autres... Ce qui a conduit aux premières tentatives du monothéisme, par le culte d'Aton ou du Soleil, entre - 3 372 à - 3 354 sous Aménophis IV quelques Thomas de Torquemada plus loin, une partie de l'humanité s'entr'égorge toujours au nom du même et unique Dieu que, à part Abraham, personne n'a jamais vu... Avec, par-ci par-là, quelques hystérisations bien tempérées, comme la lente agonie « sacrificielle » du petit Polonais. Sorte de masochisme à l'état pur, aveux du doute affreux sur la certitude de l'existence du fameux Dieu, de sa petite Marie et du fiston qui s'est fait épingler pour sa grande gueule. C'est un peu ce que Edgar Morin indiquait dans l'un des trois tomes de la Méthode comme relevant de « la démence sapientale » .S Sans oublier les « autres » .Ceux qui ont pieusement et longuement défilé autour du mausolée de Lénine. Pape d'une autre religion... Amalgame? Oser comparer le créationnisme au marxisme? Oui, car les deux systèmes fonctionnent sur la même aliénation: « On ne vous demande pas de comprendre, mais de croire » qui, par extension, devient un: « Ne pas croire, c'est désobéir. »
Et, enfin, là, dans un pays â bout de souffrance, l'Argentine, pour revenir à elle, est en train de faire renaître une société mosaïque horizontale en voie de recherche de la fameuse réciprocité équilibrée des premiers néolithiques! Régression? Retour aux sources? Néo-primitivisme? Survivance d'un autre âge? Non, trois fois non! C'est de logique et de raison qu'il s'agit. Démonstration que le sens collectif n'a rien à voir avec le collectivisme et que coopérer n'a rien à voir avec collaborer.
Et aussi que le progrès social, scientifique ou technologique, ne passe pas obligatoirement par l'instrumentalisation du peuple par un pouvoir. Même parfaitement démocratique en apparence... La démocratie est parfois le masque d'un pouvoir composé de jolies et télégéniques petites castes dominantes et profiteuses. Celle des ingénieurs en chef dont parlait Bakounine quand Marx fit sa promotion de la « dictature du prolétariat » : « Tu es en train de nous remplacer les bourgeois par des ingénieurs en chef. »
La majorité des découvertes techniques ou scientifiques ne sont pas dues aux pouvoirs, même si ces derniers sont parfois les « initiateurs » par des financements d'équipes de recherche, mais à des individualités: ce document est réalisé grâce à André Truong décédé début avril 2005 et père du premier micro-ordinateur au monde. Le retour à une société mosaïque horizontale ne signifie pas la fin du progrès, mais d'un progrès différent. Avoir une idée, c'est une chose, la voir récupérée par les autres membres du groupe et diffusée horizontalement, donc impossible à breveter, est parfaitement jubilatoire.
Il nous faut donc, en priorité, être l'écoute de ce laboratoire argentin, et détecte dans notre environnement ce qui est un frein ` l'application de l'autogestion. Même si le questions et les réponses sont parfoi gênantes. Mais c'est à nous d'en faire la pédagogie. Pas nécessairement radicale, pour ne pas oublier qu'une lutte sans stratégie est un combat perdu. La société horizontale commence au pas de notre porte. La France peut très bien faire faillite... Et alors, il faudra bien faire avec votre voisin de palier, même s'il se brosse pas les dents et qu'il continue à pu l'ail comme un flic mussolinien.

Hans-Joachim Schartzkopff

1. Toutes les dates citées sont en BP: before sent (années décomptées depuis 1950).
Z. Pierre Henri Gouyon, « Aux sources de l'anti-darwinisme, » la Recherche, 1996, h° 292, p. 62.
3. Anne-Marie Pétrequin, Pierre Pétrequi~ Serge Cassen, « Les longues lames polie des élites la Recherche, 1998, n° 312, p. 70.
4. Robert Axelrod, Donnant Donnant (Théorie du portement coopératf), éditions Odile Jacob, 1992.
5. Edgar Morin, la Méthode, Le Seuil, colt. Point 1981, 1985 et 1986.
Ecrit par libertad, à 22:33 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Anonyme
12-07-05
à 23:46

oui et ?

Je n'ai pas lu l'article (si les 3 premieres lignes)... Je déteste ces prémachés sur ce que sera le monde de demain, Bien sur on peut chacun imaginer des organisations, des modes de vies....
Mais au fond le mot meme de "ANARCHIE" literralement "sans commandements" et par extension sans principe
montre que "l'ideal anarchiste n'existe pas"!!!

Après je pense qu'il ya la place pour la multiplicité des idéologies anti-autoritaires, je suis moi-meme anarchiste individualiste, comme l'anarcho-communisme ou encore suivant les differentes valeurs mise en avant...
Car quand je vois "en auto-organisation participative et horizontale..." J'ai peur!
Et oui: il y a d'abord une prise de conscience individuelle avant de passer à la prise de conscience collective... Je ne souhaite pas voir une nouvelle religion s'établir... Deja qu'il y a des dogmes au sein des libertaires comme "une production motivée sur la demande et non sur l'offre" (Réflechissez-y !!!) et des mepris affichés du genre "nous contre eux" : "salutations anarcho-syndicalistes" !!! (mais qu'est-ce donc?)
Aller, bonne nuit!
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom