[Comment garder la tête froide après la gueule de bois électorale ? — Au-delà de la vigilance anti-fasciste.]
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"La victoire en trompe-l’œil de
Marine Le Pen (avec 25% des suffrages mais cependant 1, 7 millions de
voix en moins qu’à la dernière présidentielle) ne doit pas servir à
masquer le phénomène majeur de cette élection européenne : l’abstention
massive de 57,5 du corps électoral, sans négliger les 3% de vote blanc,
1,5% de vote nul et o,5% obtenu par le fantomatique Parti du vote blanc,
soit au total 62,5 % des 45,5 millions d’inscrits (eux-mêmes en baisse
d’un demi-million depuis le scrutin de 2012), autrement dit 28,5
millions de personnes non-participantes ou inexprimés volontaires.
Bien sûr, il est difficile de distinguer parmi la multitude de celles et
ceux qui se sont soustraits à leur « devoir » républicain ou ont refusé
de choisir le « moins pire » d’entre les candidats en lice, un message
univoque. Il y a dans cette désertion hors les urnes l’expression
d’humeurs éparses et fluctuantes : du j’menfoutisme à la résistance
passive, en passant par d’autres motifs existentiels : le repli sur soi
égoïste, l’inertie dépressive, l’indifférence aux profession de foi, le
refus de cautionner qui que ce soit, le doute conspirationniste,
l’objection de conscience idéaliste, le sentiment d’inutilité, l’aigreur
mysanthropique, l’insouciance juvénile, l’incompréhension des enjeux,
le contre-coup de la désillusion, la flemme de sortir dehors, le
pied-de-nez potache, la défiance envers les gouvernants, l’irrésolution
procrastinante, le doigt d’honneur au système, le fatalisme désespéré,
l’oubli pur et simple, etc.
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