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Plus de 150.000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes, contre les mesures d’austérité, dans une marche de protestation de masse qui se sont concluent par de longues batailles dans la capitale grecque.
Jeudi 11 mars, toute la Grèce a été paralysée pour 24h suite au second appel à la grève générale en moins d’un mois (et pas la troisième comme cela fut rapporté par les médias étrangers, car la première grève de Février ne concernait que le secteur public). À la suite de la grève déclenchée par GSEE (syndicat du secteur privé) et ADEDY (syndicat du secteur public), ainsi que PAME (le syndicat lié au Parti communiste) ni bus, ni tramways, ni métros, ni trolleybus ou trains de banlieue ne sont sortis de leurs dépôts, pendant que la grève des aiguilleurs du ciel paralysait les vols à l’intérieur comme l’extérieur du pays. Seul la ligne électrifiée a fonctionné pendant 4h à Athènes afin de faciliter la participation des grévistes à la manifestation de midi. Dans le secteur de la santé, tous les hôpitaux fonctionnent seulement avec le personnel d’urgence ; médecins, conducteurs d’ambulances, infirmières sont en grève. Toutes les banques sont fermées au public, ainsi que les bureaux des services publics et les services municipaux. Le canal de Corinthe a également été fermé par les travailleurs qui le contrôlent, ne permettant pas aux bateaux de faire l’indispensable traversée. Tous les bateaux ont été immobilisés dans les ports et aucun train du réseau inter-urbain ne roule. Les bureaux de poste sont restés fermés, tandis que les travailleurs de la compagnie nationale d’électricité, de la compagnie des Eaux et celle des Télécom participent à la grève par la fermeture pour toute la journée de tous les bureaux de ces secteurs. Toutes les écoles et universités sont aussi restées fermées car les enseignants et les universitaires sont partie prenante de la grève. Les employés de bureau, les ouvriers et les travailleurs de la construction ont également participé en masse à la grève. Pompiers et policiers effectuent aussi des grèves surprises, avec une manifestation de policiers prévue dans l’après-midi au quartier général de la police nationale. En raison de la participation à la grève de la télévision, de la radio, des sites d’informations en ligne, et de la presse, il n’y a pas de bulletins d’information pendant 24h. Ainsi, les informations recueillies ici seront complétées au moyen de commentaires après la fin de la grève générale lorsque de nouvelles informations deviendront disponibles. Au total, plus de 3 millions de personnes (sur une population totale de 11 millions) sont censés avoir pris part à la grève générale aujourd’hui.
La grève générale se présente comme un nouveau point fort de la lutte contre les nouvelles mesures d’austérité que le gouvernement grec a annoncé en réponse à la crise notoire de la dette publique. Dans les jours précédant la grève générale, les travailleurs ont occupé le ministère du Travail, tandis continue l’occupation de l’entrée de la Direction des Impôts par les travailleurs licenciés d’Olympic Airways, ce qui a provoqué l’intervention du procureur de l’Etat qui a exigé leur arrestation. Pour l’instant, aucune intervention répressive n’a encore été faite par la police, et la rue Panepistimiou reste coupée en deux par les manifestants depuis plus d’une semaine maintenant. A Thessalonique, le siège du patronat industriel était hier occupé par des travailleurs, tandis que des membres de la gauche radicale ont installé une grande banderole sur l’Acropole où on pouvait lire : « Retrait des nouvelles mesures ». Tout au long de la semaine, les agents du fisc ont arrêté le travail pendant 48h, les salariés des auto-écoles dans le Nord de la Grèce ont effectué 3 jours de grève, alors que les juges et autres officiers de justice stoppaient toute activité pendant 4 h chaque jour. Aucune ordure n’a été ramassée depuis samedi dernier à Athènes, à Patras et à Thessalonique car les éboueurs ont bloqué le les grands dépôts des trois grandes villes. Enfin, dans la ville de Komitini, les ouvriers du l’entreprise textile ENKLO sont en train de mener un conflit social de plus en plus intense, avec des marches de protestation et des grèves : deux banques ont été occupés par les travailleurs, lundi dernier.
La première manifestation à Athènes a été organisée par le PAME, le syndicat lié au Parti communiste, juste avant midi. PAME a d’abord formé de petites manifestations dans Athènes, qui ont convergé vers la place Omonoia et de là, tous ensemble, ont formé une manifestation de 50.000 personnes environ en direction du Parlement. Dans le même temps, les gens ont commencé à se rassembler à l’intersection de Patision et Alexandras pour la manifestation appelée par la GSEE (Confédération générale des travailleurs grecs)- ndt) et l’ADEDY (fonctionnaires – ndt). La manif qui a regroupé plus de 100.000 personnes s’est dirigée vers le Parlement, à 12h30, juste au moment où, à l’extérieur de l’Ecole Polytechnique les forces de police anti-émeute essayaient de séparer violemment de la manifestation un important bloc d’anarchistes. Des affrontements ont suivi avec l’utilisation prolongée des gaz lacrymogènes et des cocktails Molotov. En dépit de l’air rempli de fumée et de gaz CS, la manif a poursuivi sa route sur l’avenue Patision et la rue Stadiou où de nombreuses vitrines de sociétés ont été attaquées. Après avoir atteint le Parlement, la manif se dirigea vers la rue Panepistimiou où des affrontements ont de nouveau éclaté à la hauteur des Propylées. Alors que la manif arrivait à destination, des manifestants ont poursuivi leur chemin vers Omonoia où ils ont été attaqués par l’équipe Delta des Forces motorisés. Le « gang Delta » a essayé de frapper les manifestants à pleine vitesse ce qui a suscité encore plus de batailles rangées avec les escadrons de la police qui ont été encerclé et battu par la foule en colère. Plusieurs motos du groupe Delta ont été détruites. Au moment où ces lignes sont écrites, les combats se sont déplacés vers Exarcheia où des manifestants ont érigé des barricades enflammées et sont confrontés à la police antiémeute et aux flics du « gang delta » à l’aide de pierres et de cocktails Molotov. De nombreux manifestants ont cherché refuge dans l’école Polytechnique à partir de laquelle ils affrontent les forces de police à la fois sur Patision et la rue Stournari. Au cours des affrontements de nombreux manifestants ont été blessés dont un a été déclaré en soins intensifs avec des blessures graves sur la poitrine. Le nombre de personnes arrêtées est encore inconnu mais il y aurait au moins 16 personnes arrêtées et 13 policiers hospitalisés.
A Thessalonique, 6 marches différentes ont eu lieu par les différents syndicats. Les manifestants du Centre Ouvrier, qui comptait 7000 personnes au total, ont attaqué des entreprises et commerces appartenant à l’Eglise sur l’avenue Egnatia, tandis que les deux supermarchés ont été pillés et les produits distribués à la population. Malgré les tirs de gaz lacrymogènes de la police, la marche s’est poursuivie et a attaqué le ministère de la Macédoine et de la Thrace avec de la peinture et des pierres avant d’atteindre Centre Ouvrier.
À Ioannina, malgré la pluie battante près de 1.500 personnes ont défilé contre les mesures gouvernementales mais nous sommes sans informations sur d’éventuels affrontements. Des manifs de protestation similaires ont eu lieu à Sitia, Naxos, Veroia, Patras et d’autres villes. A Héraklion, en Crète, les magasins qui n’autorisaient pas leurs travailleurs à faire grève ont été bloqués et plusieurs banques ont été attaqués par les manifestants. À Volos, les manifestants ont bloqué les portes de l’usine METKA ne permettant pas au personnel de la sécurité (i.e. briseurs de grève) d’accéder aux locaux, et de nombreux autres magasins qui ne permettent pas à leurs travailleurs de faire grève ont été bloqués et fermés par les manifestants. Le syndicat officiel des patrons de Volos a été contraint de quitter la manif après avoir été chahuté par la masse des travailleurs.
En dépit de guerre anti-grève menée par les médias bourgeois, parmi lesquels le plus sanguinaires comme Kathimerini qui exhorte le gouvernement à écraser la contestation « même si certains manifestants meurent », la manifestation d’Athènes est estimée être la plus importante depuis les 15 ans dernières années, et a montré la détermination de la classe ouvrière à riposter à l’offensive capitaliste.
[note rédigée Jeudi 11 mars vers 16 h]