Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Cette
cohésion sociale est largement
utilisée par le pouvoir en place pour nier les contradictions qui minent le
système… elle peut d’ailleurs prendre, sur le plan idéologique, différentes
formes : nationalisme, patriotisme,… dévoyant les conflits, les craintes
et les colères dans des impasses au grand bénéfice du système en place.
ETAT
ET COHESION SOCIALE
On
peut la définir comme un état de
stationnaire des relations sociales permettant, dans le cadre de rapports
de production définis, d’assumer, du moins temporairement et sans risque de
rupture, les contradictions générées par l’existence de ces dernières.
La
cohésion sociale n’est, bien sûr, pas
définie une bonne fois pour toutes, mais au contraire évolue aux grés des
conflits sociaux et surtout aux grés de l’apparition de nouvelles conditions
historiques des rapports de production.
L’Etat,
dont la fonction principale est de garantir la pérennité des rapports sociaux /
rapports de production, agit en fonction des variations de la conjoncture et de
l’évolution du système, afin d’assurer cette stabilité.
L’Etat
agit aussi en fonction des variations des
rapports de pouvoir entre les groupes politiques dominants de la société
qui se partagent le pouvoir et/ou qui veulent y accéder – ce qui fonde et
délimite ce que l’on appelle la « vie
politique ».
Ces
différentes attitudes de l’Etat varient et donnent l’impression de changements
radicaux, ou tout au moins essentiels, alors qu’en fait, fondamentalement rien
ne change… autrement dit, les rapports sociaux / rapports de production,
restent les mêmes. C’est sur cette
illusion que se fonde l’alternance Droite-Gauche pour assurer la pérennité du
système. C’est sur ce registre que joue l’Etat pour donner l’illusion au
citoyen qu’il a un poids dans la vie politique.
Il
est vrai qu’à l’échelle humaine, dans les pays dit « développés »
depuis le 19e siècle, ces changements prennent une importance considérable, modifient
les conditions de vie de franges entières de la population – par exemple
apparition de classes moyennes, disparition de la classe ouvrière industrielle
- Mais pour en saisir tout leur sens,
toute leur signification, il faut replacer ces changemenst dans le mouvement historique du système et ne pas confondre changement de régime
politique et changement de système.
Les
partis politiques qui se créent à l’occasion de ces changements, certains
diront de ces mutations, les figent, par leur bureaucratisation, en des
constantes qui se veulent historiques et « intouchables » produisant
un discours verrouillé et sectaire. Ainsi se crée une mythologie politique,
avec ses exploits, ses dates historiques, ses héros, ses théoriciens, voire ses martyres, qui stérilise la
conscience et sclérose toute dynamique de la pensée.
C’est
exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
LE
MYTHE DE LA STABILITE DU SYSTEME
Cohésion
sociale et stabilité du système
ne coïncident pas forcément.
La
stabilité d’un système est l’état de
celui-ci qui arrive à stabiliser les forces antagonistes qui l’agitent. Ainsi,
les intérêts divergents de la Bourgeoisie commerçante et de la Noblesse dans
l’Ancien Régime, l’antagonisme entre salariés et détenteurs du capital dans le
système marchand.
L’Histoire
nous montre qui si l’on peut parler conjoncturellement de la stabilité du
système, on ne saurait envisager la chose sur le long terme. En effet, le jeu des contradictions au sein du
système, de n’importe quel système, fini par avoir raison de lui.
L’Histoire
n’a jamais connu de système définitivement stable au sens de son
« indépassabilité »… alors que tous s’étaient déclarés
« aboutissement de l’Histoire ». Tout le discours officiel, de droite
comme de gauche, nous incite à croire à cette fable, brisant ainsi tout espoir
de changement qui pourrait remettre en question les fondements du système.
En
fait, aucun système n’est fondamentalement stable, le système marchand pas
plus, mais pas moins, que les autres. La forme d’instrumentalisation de
l’individu, aujourd’hui le rapport salarial, si elle est différente des
autres formes d’instrumentalisation des autres systèmes, n’en comporte pas
moins des éléments déstabilisants… exploitation, exclusion, inégalités, frustrations,…
L’apparente
relative stabilité du système marchand n’est qu’un « effet
d’optique » conjoncturel… Sur la durée il développe des
contradictions qui le minent, le
fragilisent… il induit des pratiques alternatives qui, à la fois ruinent son
crédit et ouvrent des perspectives nouvelles.
La cohésion sociale n’est donc qu’un
leurre, une illusion entretenue par l’Etat dans la mesure où il peut s’acheter
la paix sociale, soit économiquement en cédant à des revendications
matérielles, soit idéologiquement en maintenant la masse dans une croyance
magique en un « Paradis » ou dans un système dit « démocratique »
qui trouve tout de même ses limites lorsque les intérêts du système,
aujourd’hui du Capital, sont menacés.
Quand
tous ces artifices ne marchent pas, ou ne marchent plus, il a recours au seul
moyen qui lui reste : la violence, la répression.
Au
niveau d’une vie humaine, et en l’absence de recul historique, l’illusion joue
à plein pour faussement rassurer le citoyen et en faire l’élément inconscient
d’un conservatisme qui assure au système sa pérennité.
La
bonne foi de celui-ci n’est pas mise en question, seulement la pertinence de
l’observation et de ce qu’est véritablement l’Histoire.
Septembre 2009 Patrick
MIGNARD
Voir
aussi :
« INERTIE
DES CONSCIENCES ET CHNAGEMENT SOCIAL »