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L'En Dehors


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CHRONIQUE D'UNE INTERPELLATION ARBITRAIRE (1er avril : 3h30 du matin)
Lu sur Indymédia Paris : "Chronqiue d'une interpellation arbitraire - 1er avril 2006, 3h30 du matin, à quelques encablures de la permanence de M. Pierre Lellouche, ex-futur maire de la ville de Paris. J’étais parmi la centaine de manifestants arrêtés et embarqués par les CRS juste après le "massacre" (il n’y a pas d’autres mots) de la permanence de Pierre Lellouche. Notre erreur : avoir été là au mauvais moment au mauvais endroit, et, plus grave peut être, avoir contemplé un moment (sans avoir vu toutefois le saccage), la ruine du QG de M lellouche,
avec un sourire satisfait et une certaine jouissance. Nous étions en compagnie de deux photographes, dont l’un pour Paris Match (embarqué lui aussi).

Il faut savoir qu’au moment de l’interpellation, les flics ont arrêté tout ce qui passait, y compris des badauds qui ne savaient pas de quoi il s’agissait et qui passait benoîtement par là (ainsi une jeune fille qui rentrait chez elle prise dans le cordon des CRS, quatre jeunes personnes qui discutaient innocemment entre elles à une vingtaine de mètres de là et qui ont vu fondre sur eux des bleus effectuant un contrôle d’identité musclée, une voiture qui venait du côté opposé du sens de la manif qui s’est fait arrêter, ces quatre passagers ont été descendus du véhicule et contrôlés sur la voie publique comme des malfaisants). Propos entendu de la bouche du bosse des RG : "Bon allez, ça suffit, maintenant, il yen a marre. Il nous en faut quelques-uns là, on prends ceux-là" (c’était nous). Dans le lot, des gamins, beaucoup de gamins mais pas de casseurs par vocation. La moyenne d’âge du fourgon dans lequel j’étais ne devait pas dépasser 18 ans (dont deux mineurs). Arrêtés également : un italien en vacances en France depuis la veille, et un américain qui n’était pas de la manif, qui n’en connaissait même pas les enjeux, et qui rentrait juste à son hôtel au moment de la charge. Aucun des deux ne parlait français. La loi de l’arbitraire a encore de beaux jours devant elle.

A la sortie du commissariat du XIe, un fonctionnaire me dira lui-même "voilà monsieur, au mauvais endroit au mauvais moment". Je lui réponds "Oui, j’étais à la manif, il faut en accepter les règles du jeu". Le policier me répond "Ah très bien ! Je vois que Monsieur à tout compris". Tout cela n’est donc qu’un jeu, qui coûte pas mal d’argent au contribuable. Celui-ci paiera probablement les réparations de la permanence de M. Lellouche mais aussi la vingtaine de fonctionnaires de police payés à rien foutre, et qui glandaient dans le parking du commissariat du XIe ou nous avons été parqué pendant 4 heures. En effet, l’un remplissait les procès verbaux de vérification d’identité, un autre distribuait les enveloppes contenant nos effets personnels, un troisième devait également servir à quelque chose mais les quinze autres glandaient, les bras croisés, se balançant des vannes, nous donnant l’heure quand nous leur la demandions, répondant "non" lorsque certains, au bord de la rupture, leur demandait instamment la permission d’aller aux toilettes. D’autres, pour s’occuper, changeaient les interpellés de place, sans que nous comprenions vraiment pourquoi. Pour s’amuser, pour s’occuper.

Et puis l’apothéose : la bêtise crasse et l’humour le plus rance de la police ne changera jamais, immuable et fier de lui. Quand les policiers nous rendaient nos enveloppes une par une, signifiant notre libération, l’un d’eux (le plus bourrin, lieutenant forcément) appelle d’une voix autoritaire "Monsieur. Li". Évidemment, il ne semblait y avoir qu’un seul asiatique dans le contingent des interpellés. Lorsque le jeune homme s’est approché, notre lieutenant s’est senti obligé de dire d’un voix audible pour en faire profiter l’assistance  : "j’aurais parié que c’était vous". Et le léger rictus de celui qui est content de son bon mot, si beauf’ soit-il, vint illuminer son visage anguleux (ainsi que celui d’un collègue planté à ses côtés, qui semblait apprécier l’humour de son hiérarque.). Voilà : 4 heures de vulgarité, de médiocrité, de deni du bon sens, 4 heures de manœuvres absurdes, de bureaucratie inepte… ce fut une sensation exécrable mais je ne regrette rien de ce que j’au vu et vécu. A la sortie du commissariat, rendez-vous était pris (par ces messieurs de la police) pour mardi. J’y serai.

Ecrit par libertad, à 21:32 dans la rubrique "Actualité".



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