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Il est des féministes qui depuis maintenant un dizaine d'années se sont permis tous les coups : colporter des rumeurs urbaines comme le fait que des dizaines de milliers de prostituées étaient importées en Allemagne spécialement à l'occasion de la coupe du monde de football ou encore l'histoire répétée épisodiquement de femmes sommées d'accepter un emploi d'hôtesse de bar sous peine de radiation du chômage... Il y a eu aussi de leur part le refus permanent d'admettre que des prostituées puissent être indépendantes (cachez ce(tte) prostitué(e) que je ne saurais voir, surtout que sa présence contredit mon analyse manichéenne), le refus de prendre en considération l'expression « travailleurs du sexe » alors qu'elle est employée par un syndicat regroupant des prostitué(e)s et bien sûr le désintérêt total du fait que nombre de prostitués soient des hommes...
Leur truc à elles, c'est la compassion pour les victimes. Elles portent dans leur conscience la souffrance endurée par la partie féminine de l'humanité pendant des millénaires de patriarcat. Les hommes ne sont pas en droit de contester, même s'ils sont anarchistes et qu'ils dénoncent le patriarcat. Certaines même le disent explicitement : les hommes sont toujours coupables. Les anarchistes sont pour l'abolition du salariat... il n'empêche qu'en attendant des jours meilleurs, la plupart sont salariés. Et bien souvent pour un travail pas vraiment choisi... Bien sûr, nous sommes pour l'abolition de la prostitution, mais en attendant ? Il y a des personnes qui ont choisi la prostitution, même si ça peut aussi être un choix par défaut. Mais il y a des féministes pour dire que là ça n'a rien à voir, car cette fois il est question de sexe... Mon Dieu quelle horreur ! Et s'il y a sexe alors il y a domination, bah voyons ! C'est tellement simple...La plupart d'entre nous, en France, a reçu une éducation soit religieuse, soit plus ou moins influencée par la religion. Certains ont plus ou moins réussi à s'en débarrasser. D'autres ont eu plus de chance et ont été moins réceptifs à cette idéologie qui veut que sexualité = problème. On pourrait même formuler l'hypothèse que si la sexualité ne faisait pas tant « problème », il n'y aurait peut-être pas tant de prostitution. Cette éducation, quelle que soit la religion qui l'influence, produit une morale (moraline si l'on préfère) qui a une capacité extraordinaire à fabriquer des frustrés volontaires. Et il s'en trouve toujours pour vouloir imposer leur morale aux autres. Les libertaires, partisans de l'émancipation des individus, ne peuvent que combattre les religions, entre autres pour cette raison. Récemment, sur radio libertaire, un membre du STRASS (syndicat du travail sexuel) s'estimait « capable de baiser avec n'importe qui » et disait comprendre que ce ne soit pas le cas de tout le monde mais aussi moins comprendre qu'on puisse vouloir l'en empêcher, y compris d'en tirer un revenu... Si la loi est la même pour tous, alors elle ne distingue pas les différences. En l'occurrence, elle ne distingue pas entre les prostituées que l'on peut qualifier d'esclaves, victimes de réseaux de proxénétisme et celles et ceux qui pour diverses raisons arrondissent les fins de mois, voire en font leur job quotidien. C'est la caractéristique de tout Etat d'adopter des lois qui mettent tout le monde dans le même sac. Mais la réalité n'est pas celle que voient les députés, qui en l'occurrence ont surtout vu ce que leur a montré le lobby abolitionniste dans lequel se trouve des associations d’obédience catholique. Les anarchistes seraient en contradiction avec eux-mêmes s'ils prenaient des décisions concernant la vie quotidienne d'autrui, a fortiori contre son avis... On peut donc regretter que certain(e)s se soient laissés entraînés par les bons sentiments prônés par des réformistes bourgeoises au point de soutenir une loi répressive qui n'est en fait qu'un aveu d'impuissance par rapport au proxénétisme. Les anarchistes, traditionnellement, considèrent que la répression n'est jamais une solution ni pour la société ni pour les personnes impliquées. Et tout le monde sait que la prohibition n'a jamais rien arrangé (alcool, drogues...). La répression n'est une solution que dans la tête de ceux (et celles) qui refusent de voir la réalité. Si la répression avait un effet dissuasif cela se saurait. En outre, il a toujours paru évident aux anarchistes que ce sont les conditions sociales qui sont à l'origine de la prostitution. Alors la solution ne serait-elle pas de s'attaquer aux causes ? Là, on sait bien qu'on ne va pas pouvoir compter sur les gouvernements libéraux de gauche ou de droite ni non plus sur les religions, pour lesquelles il n'y a de problème que moral... encore qu'elles ne semblent pas voir l'injustice sociale comme un problème moral. L'injustice sociale serait plutôt la faute du destin, mieux vaudrait se résigner et faire une prière, si ça ne change rien au moins ça garantit le paradis... et surtout la paix sociale ! Malheureusement, on ne pourra pas non plus compter sur ces féministes qui analysent le monde comme une guerre des sexes – ne voyant pas que pleurnicher continuellement sur le sort des « victimes » n'est pas plus efficace que de prier - alors que nous avons pourtant les mêmes intérêts quand nous plaidons pour l'égalité de tous les individus. Le Furet
Commentaires :
HadLyner |
Anarcho-masculinisteEncore un "anarcho-masculiniste"
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à 22:49