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Ce groupe a donné au Guardian les dernières statistiques fournies (le 24 novembre) par le bureau des recherches de journalistes (the Bureau of Investigative Journalism) http://www.thebureauinvestigates.com/category/projects/drones/drones-graphs/ sur les dégats 'collatéraux' des frappes de drones américains (US) en Afghanistan, au Pakistan, en Somalie et au Yemen.
Les statistiques sont les plus surprenantes sur les 10 dernières années : les tentatives de supprimer 41 chefs terroristes ont coûté la vie à environ 1,147 personnes, en général des civils et des familles.
« les frappes de drone ont été passées au public US comme étant 'précises'. Mais elles ne sont précises que dans la mesure où les informations reçues étaient précises dès le départ. Il n'y a rien de précis quand des informations conduisent à la mort de 28 inconnus, y compris des femmes et des enfants, pour chaque 'méchant' recherché par les US » d'après Jennifer Gibson, responsable de l'étude pour 'Reprieve’.
Sur une dizaine d'années, de toujours plus nombreuses frappes de drones dans des pays à qui Washington n'a jamais déclaré la guerre, ont coûté la vie à des milliers de civils, ce que les US ont toujours récusé.
« Les personnes visées par nos drones sont toujours des terroristes confirmés comme tels au plus haut niveau, après de nombreuses recherches effectuées sur une longue période. Nous ne tirons pas un drone contre quelqu'un sur l'impression qu'il s'agit d'un terroriste » d'après le secrétaire d'état John Kerry, lors d'un forum de la BBC en 2013.
Et pourtant les statistiques parlent d'elles-mêmes : cela coûte la vie (http://rt.com/news/197100-usa-drones-pakistan-killed/) à des douzaines, parfois des centaines, de personnes d'éliminer un seigneur de guerre d'Al-Qaeda ou Taliban.
Pendant les huit dernières années, il y a eu plusieurs tentatives d'éliminer le chef d'Al-Qaeda Ayman Zawahiri. Les drones ont été sans effet : il est encore vivant. Mais lors de deux tentatives, en 2006, pas moins de 76 enfants et 29 adultes ont été tués.
Si le nom de Zawahiri peut être familier à certains américains, cela n'est certainement pas le cas pour Qari Hussain, un ancien sous-commanadant des Talibans pakistanais.
Des partisans de Difa-e-Pakistan Council, une organisation Islamique, brûle un drapeau U.S. en chantant des slogans pendant une manifestation contre les attaques de drones U.S. dans une région tribale du Pakistan à Karachi le 8 novembre 2013 (Reuters / Athar Hussain)
En 2008-2010 il y a eu 4 tentatives de supprimer cet homme avant qu'un drone US ne l'atteigne. Mais il y a eut des dommages collatéraux : les drones Us ont tué à ces occasions 128 personnes, dont 13 enfants.
La plupart des suspects ont été ciblés au Pakistan, où un chasse aux drones à réussi à éliminer 24 chefs terroristes, parmi un total de 874 tués, dont 142 enfants. La mission n'avait enregistré que 6 frappes réussies.
Cela conduit à une proportion d'assassinats de terroristes/civils au Pakistan de 1:36.
Au Yemen, 273 personnes ont été tuées (dont au moins 7 enfants) dans des attaques de drones qui ciblaient 17 suspects de terrorisme (proportion de morts terroristes/civils de 1:16).
Pourtant, l'affirmation de 41 terroristes morts n'a pas été confirmée. Certains ont été déclarés morts deux fois, d'autres ont disparu sans trace et des identités ont été confondues. D'autres encore sont morts dans d'autres circonstances que par drones.
Il y a eu 33 morts confirmés à coup de drones, et 947 personnes ont été tuées lors de ces attaques.
Les statistiques présentées par Reprieve ne couvrent pas d'autres types de frappes par des drones US. Ce sont ce qu'on appelle les ‘signature strikes’ contre les groupes dont les activités apparaissent 'suspectes'.
Le Council US on Foreign Relations, généralement plutôt conservateur, estime que rien qu'en Afghanistan et en Irak, quelque 500 frappes ‘signature' ont tué 3,674 personnes.
Toutes les frappes de drones de la CIA ou du 'Joint Special Operations Command' sont effectuées dans le plus grand secret, Toute information qui transparaît à ce sujet ne le fait que d'une manière anonyme. Et donc les données de Reprieve sont loin d'être complètes.
« President Obama doit être franc avec le peuple américain en ce qui concerne le coût humain de ce programme » a expliqué au Guardian Jennifer Gibson de Reprieve. « Si même son gouvernement ne sait pas qui remplit les 'body bags' (sacs de cadavres) à chaque fois qu'une frappe de drone rate sa cible, sa prétention qu'il s'agit d'un programme précis apparaît absurde et le risque qu'en pratique cela nous laisse bien moins en sécurité devient toujours plus probable ».
Traduction par Borogove