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Lu sur : Pajol « Le 20 juin 2004, dans les eaux internationales entre les côtes lybiennes et l’île de Lampedusa, le Cap Anamur, bateau de l’ONG allemande du même nom basée à Cologne, secourt les 37 passagers (36 Soudanais du Darfour, 1 Ethiopien) d’un bateau pneumatique. Durant 10 jours, du 1er au 11 juillet, la capitainerie de Porto-Empedocle (Sicile) refuse l’accès aux eaux territoriales italiennes, sur ordres du ministère de l’Intérieur. Le bateau est encerclé par des bâtiments de la marine italienne. L’ONG fait appel au HCR et au gouvernement allemand.
Mobilisation à Porto Empedocle : Emergency, Cir, Osservatorio permanente sull’immigrazione di Agrigento, MSF-Italie, Tavolo migranti.
Entre temps jeu de « patate chaude » sordide entre l’Italie, l’Allemagne et Malte, qui tous ignorent leurs obligations internationales. Le HCR n’y trouve rien à redire, mais fait valoir l’urgence humanitaire.
Le 11 juillet (soit 22 jours après le sauvetage), les autorités italiennes autorisent l’entrée dans le port de Porto Empedocle, mais les réfugiés ne peuvent pas débarquer tant que la position de l’Allemagne, auprès de laquelle ils ont fait des demandes d’asile via le commandant du bateau, ne sera pas éclaircie. Le HCR est content.
Le 12 juillet les 37 réfugiés sont transférés au CPT d’Agrigente. Le capitaine Stefan Schmidt, son second et Elias Bierdel, président de l’ONG, sont arrêtés par la police italienne pour avoir « favorisé l’immigration clandestine » (art.12 de la Bossi-Fini : ils risquent 12 années de prison et une amende de 15.000€ pour chaque immigrant qu’ils auront convoyé). Un porte-parole du ministre de l’Intérieur allemand annonce que l’Allemagne se retire du jeu : « La responsabilité incombe au gouvernement italien ».
Le 13 juillet les autorités italiennes préparent le décret d’expulsion pour les 37 réfugiés.
Le 15 juillet manifestation à Agrigente et dans plusieurs villes du Nord de l’Italie, avec appel à manifestations partout en Europe, devant les ambassades, les consulats, les centres d’enfermement.
Texte en italien, français, anglais.
Cette affaire illustre l’attitude des autorités européennes à l’égard des demandeurs d’asile, et le climat général de guerre aux migrants : l’Allemagne, l’Italie et Malte (les premiers concernés), nient le droit international, et ceux qui demandent qu’un geste soit fait (HCR, ONU, Vatican) ne font valoir que des motifs humanitaires. Sans la mobilisation pressante d’ONG italiennes et allemandes et de la société civile italienne (militants et parlementaires), ces 37 Soudanais seraient probablement contraints à continuer leur errance en Méditerranée sans pouvoir trouver de terre d’accueil. L’accueil temporaire apparemment décidé, à la suite de l’intervention du HCR, par les autorités italiennes, n’a qu’un caractère humanitaire, avec le souci de ne pas « créer de précédent ». Comme si cet accueil ne relevait pas directement des obligations internationales.
Il est indispensable de relayer la mobilisation au-delà de l’Italie, en dénonçant une politique européenne d’asile de la patate chaude, faite pour dissuader les réfugiés, et la criminalisation du « délit de solidarité. »
Coordination Cap Anamur
Commentaires :
10 |
blog23@mail.comThe blog is very useful.
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à 05:47