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Bref à 15H Une fois regroupé sur le carrefour près du centre de rétention le groupe se mit en marche. Les différents objets bruyants (casseroles, tambours, barril en fer, siflets, cornes, pétards) sensé percées les murs pour atteindre les personnes séquestrées, aidés par le vent venu d'angleterre ce bruit devait montrer notre solidarité, dire qu'il n'y avait pas que des gens qui tapaient et consommaient il y en avait aussi qui pensaient à eux et luttaient contre ce qui les oppressaient (l'état qui les enferme et le capitalisme qui réduit leur pays à la misère et à la guerre).
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Le groupe s'approche ébruite autant qu'il peut, passe une barrière longe le grillage suivi par des maitres chiens (mais faible mobilisation policière visible en tout cas par rapport aux précédents mouvements sur Coquelle que j'avais fait), on contourne le chenil, passe une haie contourne un buisson et on se retrouve tout con devant un tableau stupéfiant. Au premier plan en contre bas à deux mètre de nous derrière un petit grillage l'aile du batiment qui sert de prison avec ses fenêtres de cellules. Au milieu du batiment on devine des petites "promenades" grillagées et encadrées par des caméras de vidéo surveillance... derrière le batiment les quais d'embarquement pour le tunnel sous la manche... quais d'embarquement vers l'angleterre destination révés, fantasmé... les voila bloqué à quelques mètres enfermés en attente... de coups et d'expulsion ou libération (au "choix").
Les sans papiers (que des garçons de notre côtés) sont surpris de nous voire là, déboulé comme ça, ne comprennent pas. De notre côté le bruit s'arrête. Ils commencent par justifier leurs conditions d'enfermés "on est pas des criminels, on a rien fait" on leur dit qu'on sait qu'on est là pour montrer notre solidarité. L'un d'entre eux prend peur sa copine, la mère de son futur enfant qu'elle attend doit venir ça fait longtemps qu'il n'a pas pu la voire et il craind que notre présence (encadré par quatre matons) empêche la visite.
Mais la première phase terrible pour eux et pour nous de justification voici qu'ils commencent à prendre confiance se rassurer et à nous expliquer...
Ils sont en ce moment 35 dans le centre, la personne avec laquelle je parle est guinéen il traduit ce que me dit ces deux autre compères de cellules (dans la cellule d'à côté ils sont quatre). Ces trois ci sont éthiopiens, nigérians et guinéens (il y a également des kurdes des tunisiens, marocains...) mon interlocuteur est agé de 17 ans ils se plaint qu'ici ils n'ont qu'un repas par jour, que la police les maltraite qu'ils n'ont pas droit à des soins apropriés ils parvient à me faire voire par la fenêtre son pied bandés, ils ont refusé de l'emmené à l'hôpital. Un de ses collègues de cellule me dit qu'il est là depuis 25 jours. On les écoute on essaye de prendre leurs noms pour que plus tards des gens de calais puissent leur rendre des visites. L'un d'entre eux nous lache en anglais "I want come back in my country"... que dire non l'occident c'est pas le paradis ils t'ont condamné à cette situation de persécutés et de dominés que se soit chez toi ou "sur leur terre de liberté"... Mais voila la liberté elle ne concerne que leur marchandise et leur argent, il est si simple de venir acheter l'alcool et les clopes avant une bonne soirée, et ça par un tunnel sous la mer, ...tiens au passage combien de sans papiers ont participé au chantier ? ? Je m'écarte de la situation.
Elle m'est rappelé butalement par la venu de la copine d'un des incarcéré ils ne s'étaient pas vu depuis longtemps, comme il nous l'avait dit et là on assiste un espèce de parloir sauvages délirant (mais pas dans le sens marrant du terme) ils se termine par la prise à partie des matons présent.
Le groupe se retirent ensuite sous des derniers encouragements et des preuves de solidarité on tape des mains et du tambour ensemble.
On ne se verra sans doute plus, et on reste avec nos souvenirs, nos images, notre haine, et notre sentiment d'impuissance.
Avant de partir je leur demande si je peux prendre des photos ils me disent que oui il m'encourage à en prendre. Voici donc une série de portrait, derrière les barreaux des mains des visages... Regardez bien... c'est le reflets de notre société... Alors que nous partons sur calais sous la lumière du centre commercial qui dégueule de personnes venus là faire le plein de claupes et d'alcool en passant la frontière ... tout simplement en passant la frontière.