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L'En Dehors


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C’est un peu court, jeune homme…
--> Solidarité avec la bibliothèque anarchiste La Discordia suite aux « tags » récemment trouvés sur sa devanture
La mauvaise décoration de façade qu’ont pu découvrir, sur la Discordia, passants et participants au débat intitulé « islamophobie, du racket conceptuel au racket politique » le 26 janvier dernier ne pouvait pas manquer de laisser tout un chacun perplexe : « fafs » et « racistes » et deux A cerclés tracés à la bombe. Mais en fait, où est l’insulte, où est la signature ? Le communiqué en forme de mauvais pastiche qui accompagne les gribouillis confirme l’hypothèse : on accuse d’être des « fafs » et des « racistes » et on se revendique de l’Anarchie. Face à l’aberration infamante de ces accusations, on aurait bien envie de s’exclamer…

C’est un peu court jeune homme,

Ah, non ! On pourrait dire… ô dieu… bien des choses en somme

Et de poursuivre, en variant le ton, par un chapelet d’insultes piochées dans l’orthodoxie anarchistes : Blasphémateurs ! Impies ! Athées ! Mécréants ! Apostats ! Sacrilèges ! Hérétiques ! Déïcides ! Apologistes de l’abjuration ! Puis continuer avec quelques slogans fleuris tirés du patrimoine libertaire : Quelques maîtres et surtout un Dieu ! Vive l’oppression et sa religion ! La capote, je sais pas, la calotte, il en faut pour moi ! Le sacré, c’est sacré ! Touche pas à leur religion ! Ce qu’on aime chez les prolos, c’est quand ils sont bigots ! N’attentez pas à ma liberté de prêcher ! Le tout couronné d’une signature plus consistante, qui aurait pu être « des anarchistes pour le respect de la loi de 1905 ».

Mais pour ça, il fallait des lettres, beaucoup plus en tout cas, et s’entrainer à les tracer d’une main un peu plus sûre. De l’esprit, aussi, un peu enclin à la subversion. Ceci étant dit, trêve de confiseries, passons au plat de résistance.

Contrairement à ce que ces « tags » et quelques gros malins voudraient faire accroire aux imbéciles, critiquer la lecture en terme d’islamophobie, ce n’est pas nier l’existence du racisme, des racistes, et des actes racistes. Le racisme s’en est toujours pris aux signes visibles de l’altérité, quels qu’ils soient, religieux ou culturel entre autres. Et, quoi qu’il en soit, son refus théorique et pratique est une nécessité qui n’a certainement jamais quitté ni les organisateurs ni les participants de ce débat.

En revanche, ce qui est nouveau dans la lecture que le terme d’islamophobie implique et impose, c’est qu’au lieu de défendre celui qui est attaqué - l’étranger par exemple - en tant que tel et de s’opposer ainsi à toutes formes de fierté identitaire nationale, communautaire ou appuyée sur d’autres appartenances et aux actes ignobles qui peuvent en découler, on prétend qu’il faudrait le défendre en tant que musulman, faisant de cette catégorie le nouveau sujet politique, et, pire encore, qu’il faudrait défendre l’islam qui serait attaqué à travers lui.

Dans les années 80, ce qui s’est appelé « anti-racisme » a déjà servi à donner un supplément d’âme au PS et à son extrême gauche, et à justifier la politique d’exploitation et de répression des immigrés dont de nouvelles modalités se mettaient alors en place. Mis aujourd’hui au service de la défense du religieux, il a toujours bon dos. Récupération s’il en est… et que deviennent alors les « premiers intéressés » dont on se revendique et qu’on assigne sans vergogne à l’obéissance au religieux ? Quelles perspectives émancipatrices, pour les uns comme pour les autres, dans cette lecture ? A moins que dans un paternalisme complètement décomplexé, l’émancipation par rapport au religieux ne soit réservé qu’aux militants (sans doutes de gauche) et aux étudiants en philosophie, et qu’on l’interdise à ceux au nom desquels on prétend s’agiter, manifester et en l’occurrence, faire ces espèces de « tags » infamants.

De plus, tout en cherchant à discréditer de fait la possibilité de critiquer l’islam en tant que religion, – alors que la critique de la religion (donc de toutes les religions) fait partie des évidences pour ceux qui veulent sérieusement s’attaquer à ce monde dans une perspective révolutionnaire –, la notion d’islamophobie, en substituant la défense de l’islam à celle des immigrés (par exemple), nie la longue histoire de l’émergence de ces derniers comme sujets de lutte, histoire liée à la remise en cause du modèle travailliste et programmatiste promu par la part majoritaire du mouvement ouvrier dans la droite ligne des organisations communistes orthodoxes. C’est donc aussi à ce titre une lecture non seulement réactionnaire mais surtout absolument anti-subversive.

Heureusement, face à cette entreprise de justification du religieux et de négation d’une part essentielle de l’historie du mouvement révolutionnaire, ici et là, un peu partout, des voix commencent à s’élever, des refus s’expriment pour contrer cette vague, dans laquelle la confusion le dispute à la saloperie, et qui menace d’emporter de manière transversale les espaces contestataires au sens le plus large. Travaillons donc l’optimisme, et espérons, comme le nombre et la diversité des participants à la discussion proposée par la Discordia nous permet de le présager, que les cartes seront rebattues et que l’aire révolutionnaire en sortira renforcée.

En attendant, dans le clivage historique qui s’engage, ceux (celui ou celle) qui ont gribouillé la Discordia, ainsi que leurs amis, ont choisi leur camp. Puissent-ils éternellement pourrir d’ennui dans le paradis de leurs nouveaux alliés !

Alors compagnons, camarades, merci pour ce débat, courage et persévérance, on est évidemment à vos côté !

A la vue de ces abus, Cyrano, en terrasse, sirotant un raki, repris, de concert, par le chœur des passants solidaires et associés, s’écrie « J’ai des fourmis dans mon épée ».

Les oiseaux de passage.
Ecrit par , à 17:12 dans la rubrique "Actualité".



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