Lu sur UtopLib : « En avril 1973, l’entreprise Lip de Besançon, fleuron de
l’industrie horlogère française, est rachetée par une multinationale et
soumise à un plan de délocalisation entraînant son démantèlement et le
licenciement des 1200 employés. Grâce à un Comité d’action qui libère la
parole, l’imagination et la créativité de toutes et tous, en lien avec
les syndicats, les travailleuses et travailleurs de Lip résistent d’une
manière exemplaire, inventant ou réinventant des pratiques de lutte,
d’action et de démocratie directes qui trouvent un écho national et
international avec le slogan : "On fabrique, on vend, on se paie !" Ils
s’emparent du stock de montres, mis en lieu sûr ; celles-ci sont vendues
dans toute la France pour leur assurer un salaire. Un restaurant
convivial est créé ; des meetings sont organisés, des comités de soutien
voient le jour ; une grande marche rassemble 100 000 personnes à
Besançon. En janvier 1974, la promesse de reprendre tous les salariés
est obtenue et Lip redémarre : c’est la fin du premier conflit. Deux ans
plus tard, l’État s’emploie à saborder systématiquement l’entreprise et
à briser des vies pour détruire ce symbole de l’autogestion et d’une
lutte victorieuse contre les licenciements. Une postface inédite revient
sur le second conflit Lip, à partir de 1976. »