Lu sur
Ballast : "Murray Bookchin, né en 1921 et décédé
en 2006, est très peu connu et très peu traduit en France. Cette amnésie
est d’autant plus surprenante que ses travaux furent précurseurs dans
des domaines qui occupent aujourd’hui le premier plan de toute réflexion
politique : la question du lien entre le capitalisme et
l’environnement ; celle de la démocratie directe décentralisée. Sur ces
deux thèmes, Bookchin a ouvert des pistes parfaitement intempestives, au
sens nietzschéen : d’une inaltérable actualité. Fondateur de l’écologie
sociale radicale d'un côté, théoricien du municipalisme libertaire de
l'autre, il fut un anarchiste viscéral, soucieux de ne jamais céder
devant les tendances nihilistes plus portées sur le mysticisme du retour
à la nature que sur la transformation de la Cité. Revisiter ce parcours
intellectuel dans le siècle, c’est aussi mesurer la force d’inertie de
nos sociétés, leur incapacité à prendre en considération l’urgence
écologique et le déficit démocratique autrement qu’en y répondant par
l’adaptation de la novlangue néolibérale – verdissement de la finance et
autre greenwashing
d’un réel qui s’obstine pourtant à aller…
mal. Mais surtout, Bookchin offre des pistes positives pour penser le
monde à venir, sans renoncement au politique ni naïveté spontanéiste.
L'auteure brosse ici à grands traits le portrait d’un homme libre et de
son combat pour « résister avec des idées même lorsque les événements inhibent temporairement la capacité à agir
»
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