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Bolivie. L’eau de Cochabamba : la guerre non achevée

Lu sur Risal : "La guerre de l’eau à Cochabamba, en Bolivie, n’est pas encore terminée. Six ans après le soulèvement citoyen qui s’est terminé par l’annulation du contrat de concession pour la prestation du service d’eau et d’égouts à l’entreprise transnationale nord-américaine Bechtel, les habitants continuent d’attendre une plus grande efficacité dans la gestion du système de l’aqueduc local.

La révolte d’avril 2000, connue comme la Guerre de l’eau, a été un événement marquant dans l’histoire des luttes sociales contre les grandes entreprises transnationales qui, favorisées par des législations conformes à leurs intérêts économiques, ont cherché fortune dans les pays latino-américains.

Avec leurs protestations incessantes, entamées fin 1999 et terminées le 10 avril 2000, des milliers d’habitants de Cochabamba ont obtenu du gouvernement national qu’il fasse marche arrière sur le contrat de concession qui octroyait, pour 40 ans, le service et la distribution d’eau de la ville à l’entreprise Aguas del Tunari - filiale de Bechtel - en même temps qu’il abolissait la Loi 2029, qui faisait de l’eau une marchandise.

Toutefois, cet exemple de résistance pour l’Amérique latine et le monde est aujourd’hui en danger. L’entreprise qui a été constituée après le retrait des Nord-américains, travaille à perte et sa gestion administrative et financière n’est pas adaptée à la réalité.

La situation a été exposée à Medellín, par Saúl Torrico, membre de la Coordinadora de Defensa del Agua, Servicios Básicos y la Vida (Coordination de défense de l’eau, des services de base et de la vie), qui a participé au séminaire international « Politiques et modèle de prestation de services publics à domicile en Colombie et en Amérique latine : le défi pour l’organisation sociale », convoqué par l’Instituto Popular de Capacitación (IPC, Institut Populaire de Formation) et qui s’est terminé le jeudi 19 octobre.

Dans son entretien avec l’agence de presse IPC, Torrico a parlé du contexte qui a donné lieu à la Guerre de l’eau de l’année 2000, de la restitution de l’aqueduc à la municipalité de Cochabamba et de ses préoccupations sur la situation actuelle de l’entreprise, qui dessert plus d’un million de personnes.

D’où est partie réellement la Guerre de l’eau ?

Il faut prendre en compte qu’après les hydrocarbures, l’eau est le négoce le plus rentable, surtout dans des pays sous-développés comme la Bolivie. Il s’ensuit que les transnationales ont vu dans notre pays, et spécifiquement à Cochabamba, un point de départ pour leurs investissements.

La mentalité « privatisatrice » des gouvernements de droite de l’époque a donc favorisé l’arrivée de l’entreprise Aguas del Tunari. Elle avait en sa faveur les conditions et l’expérience nécessaires pour opérer par concession, sur 40 ans, sur le système d’aqueduc et des égouts de la ville.

Pourquoi la population a-t-elle réagi ?

Ce processus de privatisation s’est fait à l’insu du peuple, l’affaire a été conclue entre quelques-uns et quand la proposition fut connue dans les détails, les gens ont réagi et s’y sont opposés. En outre, la gestion privée a eu une répercussion immédiate sur l’économie des ménages, puisque les tarifs ont augmenté de 200%. Les coutumes paysannes concernant l’usage de l’eau ont aussi été affectées.

Pour tout cela, le peuple de Cochabamba, ceux qui sont affiliés à des syndicats, des organisations sociales mais aussi les communautés non organisées, est descendu dans la rue pour protester, pour rejeter la privatisation, malgré le fait que le gouvernement nous ait répondu avec des militaires et des policiers. C’est ainsi que le 10 avril 2000, nous avons réussi à expulser Aguas del Tunari, à nous approprier le système de l’aqueduc et des égouts, et à lui donner à nouveau son caractère d’entreprise municipale décentralisée et à suspendre les mesures [augmentations] tarifaires.

Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui, six ans après cette révolte populaire ?

La première étape était de récupérer l’entreprise et de sortir la transnationale du pays. L’idée est qu’elle soit pour le peuple. Et nous l’avons obtenu. La seconde étape était de rendre durable l’entreprise, tant en termes de services à l’usager, avec des tarifs accessibles, comme en termes financiers et institutionnels. Là, nous n’avons pas atteint les objectifs fixés. Sur ce plan, nous sommes encore boiteux.

Recevez-vous alors des critiques comme quoi la privatisation entamée en 1999 aurait été meilleure ?

Beaucoup de gens nous disent que la gestion de l’entreprise privée aurait été meilleure parce qu’elle serait aujourd’hui plus efficace et aurait davantage de couverture. Ils nous disent que le processus qui a empêché la privatisation n’a servi à rien.

Même dans la situation actuelle avec l’entreprise qui ne va pas aussi bien que ce que nous aurions voulu, elle a encore quelques aspects en sa faveur, comme par exemple le tarif, qui est toujours plus accessible, il n’est pas imposé, il est concerté. Si on doit augmenter le prix de la consommation, cela doit être fait en concertation avec les communautés.

Que va-t-il se passer alors maintenant pour vous comme entreprise et comme mouvement social ?

Le défi est de travailler sur ce qui pour le moment ne va pas bien : concevoir une structure institutionnelle en accord avec la réalité que vit la ville, avec une vaste participation des citoyens, étendre la couverture du service et rendre l’entreprise durable dans le temps. Aujourd’hui, elle a plus de déficit que de profits.

Les opinions exprimées et les arguments avancés dans cet article demeurent l'entière responsabilité de l'auteur-e et ne reflètent pas nécessairement ceux du Réseau d'Information et de Solidarité avec l'Amérique Latine (RISAL).
par Juan Diego Restrepo E.


En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:

Source : ALAI, América Latina en Movimiento (http://www.alainet.org), 20 octobre 2006.

Traduction : Diane Quittelier, pour le RISAL (http://risal.collectifs.net).

Ecrit par libertad, à 08:33 dans la rubrique "International".



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